Technologie: Place aux synergiciels

Avec cette désacralisation des lieux de travail qui a mené à la prolifération des travailleurs autonomes et à l'explosion de groupes d'intérêt de toutes sortes qui s'approprient les nouveaux outils de travail technologiques, nul doute que les «synergiciels» seront la prochaine catégorie de progiciels à connaître le succès, au même titre que les outils de publication de contenu aujourd'hui.

Il est fascinant de voir comment les membres de groupes d'intérêt réussissent à s'approprier de nouveaux outils technologiques. Par exemple, il y a quelques années, les outils de gestion et de publication de contenu se vendaient la peau des fesses et étaient hors de portée des-dits groupes ou des petites et moyennes entreprises qui voulaient avoir une vitrine à eux sur la Toile. Seuls restaient les outils d'édition de page Web «à la Frontpage», difficiles d'approche pour le commun des mortels, et réservés à quelques utilisateurs seulement.

Fureteur et une plume

Fort heureusement, des outils à code source libre comme SPIP ont permis aux membres des groupes de pouvoir publier sur Internet, sans même qu'il soit nécessaire d'apprendre une seule ligne de code HTML. Les outils de publication de type «carnet Web» ont poussé encore plus loin cette facilité d'éditer et de publier des contenus sur Internet. Aujourd'hui, nombreux sont les groupes d'intérêt qui ont adopté un progiciel comme SPIP. Un fureteur et une bonne plume, c'est tout ce qu'il faut de nos jours pour publier sur la Toile. Connaissances techniques nécessaires? Zilch! Aucune! Nada! Grâce à ces outils de publication, Internet est devenu un espace d'expression privilégié pour les groupes d'intérêts.

Une nouvelle génération d'outils risque toutefois d'intéresser tout autant ces groupes d'intérêt que les gestionnaires de petites et moyennes entreprises: les «synergiciels» ou logiciels de travail de groupe. En chinois, «groupware». Nés en même temps que le logiciel Lotus Notes, un des premiers synergiciels à voir le jour, les outils de travail de groupe sont non seulement un ensemble de progiciels permettant à une communauté de travailler ensemble, mais en poussant plus loin la métaphore en allant au-delà du travail en groupe, il est en fait le catalyseur d'un véritable travail d'équipe. Il permet, à la fois en simultané et en séquence, de faire appel, selon les besoins, à différentes personnes. Grâce à ces outils puissants et sophistiqués, les membres de l'équipe ont la possibilité de travailler en temps réel ou en temps différé, en des lieux différents.

Réticence certaine

Ne nous leurrons pas, les bureaucraties traditionnelles ont une réticence certaine à adopter cette nouvelle façon de travailler. En effet, en conjuguant plusieurs concepts différents tel le transport de l'information, l'archivage et la restitution en différé de l'information, et en introduisant de notions de partage et d'interactivité en permettant aux individus d'agir et d'interagir entre eux, les personnes qui utilisent des synergiciels sont débarrassées d'une tutelle gênante qui nuisait tout autant à leur créativité qu'à leur productivité. «Je synergise donc je suis».

Jusqu'à tout récemment, les synergiciels étaient réservés à une classe d'utilisateurs plutôt fortunés. Un bon prêt hypothécaire était nécessaire pour faire l'acquisition de synergiciels tels que Lotus Notes. Il n'en fallait pas plus pour que la communauté de développeurs se mobilise et décide de passer à l'action avec comme mission de produire un synergiciel à code source libre. À vrai dire, la communauté a tellement bien réagi que plusieurs synergiciels sont aujourd'hui disponibles, chacun ayant ses forces et ses faiblesses. Certains outils privilégient la gestion d'agendas et de calendrier, tandis que d'autres favorisent l'utilisation du courriel. Mais au-delà de tout cela, tous tentent de stimuler le brassage d'idées tout en encourageant la gestion et le partage de connaissances.

La totale

Parmi les outils accessibles sur la Toile, un de ceux-ci se démarque remarquablement: E-Groupware. Dès le départ, précisons qu'E-Groupware est doté d'une interface multilingue, c'est-à-dire que certains choisiront, pour une question de confort, d'utiliser des menus en français, tant que d'autres préféreront l'interface anglaise. À vrai dire, E-Groupware peut s'utiliser indifféremment en plus de 15 langues différentes.

E-Groupware, c'est la totale. Pour qui cherche un outil de gestion de projets, E-Groupware répond présent. À celui qui désespère de mettre la main sur un progiciel gérant les agendas et les calendriers, il vous faut E-Groupware. Courriel, carnets d'adresses communs, messagerie personnelle et forum de discussions? Tous ces outils sont intégrés en autant de modules au sein d'E-Groupware. La publication de contenu «à la SPIP» est au coeur de vos préoccupations? Vous ai-je déjà parlé d'E-Groupware? Une base de connaissances est primordiale pour votre équipe? Oui, encore une fois, E-Machin vous dit «voui, voui, et encore voui!»

Car c'est cela la beauté d'E-Groupware: l'utilisateur a le choix d'installer ou non un de ses nombreux modules. Il existe même un puissant module de remue-méninges (brainstorming), un wiki, qui favorisera la floraison d'idées. Après tout, n'est-ce pas la saison des idées?

E-Groupware s'adresse tout autant aux groupes d'intérêt qui, depuis longtemps, rêvent d'utiliser un outil permettant de réunir les troupes en un lieu virtuel afin de structurer leurs actions qu'aux petites et moyennes entreprises qui salivent d'envie à chaque fois que l'expression «partage de connaissances» est prononcée. De même, des municipalités, des organismes d'État, ou encore, un ministère entier auraient tout à gagner en examinant de près E-Groupware (ou un quelconque synergiciel).

Évidemment, malgré son extrême simplicité d'utilisation, qui n'a d'égal que sa grande flexibilité, lui permettant de réaliser une foule d'idées, il ne faudra surtout pas négliger l'enjeu le plus important: s'assurer que la formation donnée aux individus devant utiliser un outil aussi puissant soit acceptable. C'est la condition sine qua non pour que la totalité des membres d'un groupe s'approprie cette technologie afin d'en faire un outil de partage d'idées et de connaissances.

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