Une serre pour les gens du Centre-Sud

Ce printemps, plus de 1000 plants produits à la serre ont été donnés aux citoyens et aux organismes communautaires du coin.
Photo: Annik MH De Carufel Le Devoir Ce printemps, plus de 1000 plants produits à la serre ont été donnés aux citoyens et aux organismes communautaires du coin.

Signe de l’intérêt actuel pour l’agriculture urbaine, une serre pour la communauté a été inaugurée dans le quartier Centre-Sud de Montréal. Maillon visible d’un engagement public, privé et communautaire, elle s’inscrit dans un projet innovant : le Quartier nourricier. Multifonctionnelle, car en plus d’être un site de production structuré, elle est un lieu dynamique d’apprentissage et de partage sur le jardinage biologique.

Espace de production

 

Située dans le parc Walter- Stewart, non loin du métro Frontenac, la serre attire la curiosité depuis sa construction, explique Pasquinel Huneault, responsable de la production. Il est même fréquent que les passants entrent pour jeter un coup d’oeil. Une serre dans un parc, ce n’est pas courant ! Depuis un an, remarque-t-il, on voit beaucoup de nouveaux jardiniers dans le secteur. Serait-ce l’effet du projet Quartier nourricier ? En partie. De sorte que, ce printemps, plus de 1000 plants produits à la serre ont été donnés aux citoyens et aux organismes communautaires du coin. En outre, 1500 plants ont été vendus dans le cadre de Cultiver Montréal. Des micropousses, des aromates, du mesclun et des fraises sont destinés à la commercialisation en circuit ultracourt : au Marché solidaire Frontenac à 500 m, à des restaurateurs à moins de 1 km et… livrés à vélo et au traiteur du Palais des congrès de Montréal. C’est ce qu’on appelle de l’hyperlocal ! M. Huneault souhaite aussi produire des légumes racines en multicellules, une technique novatrice déjà utilisée chez nos voisins du sud. Ce projet sera soutenu par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. On peut aussi se procurer les délicieuses micropousses ou tout autre produit directement sur place, le mercredi lors des 5 à 7 de la serre.


Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Le projet Quartier nourricier souhaite améliorer l’approvisionnement en produits frais dans ce secteur considéré comme un désert alimentaire et jouer un rôle important dans l’apprentissage et le partage de connaissances.

 

Lieu d’apprentissage

Autant cette serre permettra d’améliorer l’approvisionnement en produits frais dans ce secteur considéré comme un désert alimentaire, autant elle jouera un rôle important dans l’apprentissage et le partage de connaissances. Déjà, l’activité y foisonne. Des écoliers du quartier sont venus s’initier au jardinage et sont repartis avec leur plant de tomates. Des groupes viennent visiter et des jeunes en réinsertion viennent y travailler. À propos de ces derniers, François Forcier de chez Sentier Urbain et responsable de ce volet m’explique que la serre est un plateau de travail hors du commun pour eux. Avec M. Huneault, trois à cinq jeunes par cohorte viennent apprendre les rudiments de la production biologique de légumes en serres. Ils peuvent acquérir ainsi une expérience de travail unique dans un contexte ouvert et souple. On espère que ceux qui apprécieront leur expérience resteront afin de devenir des pairs aidants. Mais ce n’est pas tout : tous les mercredis entre 17 et 19 h sont organisées sous la pergola des activités de formations et de partage autour de l’alimentation et de l’agriculture urbaine, ouvertes à tous. En fin de compte, chaque petite graine semée dans cette serre aura une grande portée sur la communauté.
 

Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Située dans le parc Walter-Stewart, la serre attire la curiosité des passants.

Le Quartier nourricier

Le Quartier nourricier est un projet collectif qui soutient le développement d’un système alimentaire solidaire, écologique et local à l’échelle du quartier Centre-Sud. Il répond à de nombreuses problématiques économiques, sociales et environnementales présentes dans le district Sainte-Marie du quartier Centre-Sud de Montréal. Le projet a été développé et est porté par quatre solides et résolus organismes communautaires : le Carrefour alimentaire Centre-Sud, la Corporation de développement communautaire Centre-Sud, Sentier Urbain et la Société écocitoyenne de Montréal. Il a vu le jour grâce à un partenariat financier entre l’arrondissement de Ville-Marie, la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec, Gaz Métro et la Fondation du Grand Montréal.

quartiernourricier.org

Au jardin cette semaine

Plusieurs végétaux aux feuillages panachés forment à l’occasion des tiges et des feuilles d’un vert uni, car elles reviennent à la teinte de l’espèce d’origine. Afin de conserver l’aspect recherché de la plante, on coupe ces pousses le plus tôt possible à la jonction de la branche qui a gardé sa panachure.

Les pluies et les températures fraîches, comme ce que nous avons ce printemps, favorisent le développement de certaines maladies sur le feuillage des plantes, entre autres les tomates et les rosiers. Afin d’éviter d’avoir une infestation importante, on traite avec du purin de prêle ou avec des produits commerciaux approuvés en agriculture biologique tel que les produits Bioprotec.

Le grand bal des pivoines au parc Marie-Victorin

Les 17 et 18 juin prochains aura lieu au parc Marie-Victorin à Kingsey Fall le grand bal des pivoines, la vivace préférée des Québécois. Plus de 1000 pivoines coupées seront exposées et on pourra se procurer des plants sur place. Des conférences et des ateliers seront donnés par Rock Giguère de Passion Jardins et Jean-Pierre Devoyault, propriétaire des Jardins de Jean-Pierre. Pierre Gingras, président d’honneur de cette édition guidera une visite des jardins avec Rock Giguère le samedi à 10 h 30. Une belle occasion de découvrir ce parc situé au centre du Québec. pivoinequebec.org

Le marché floral de Laval

Ce samedi, le Centre de la nature organise une grande fête de l’horticulture, le Marché floral de Laval. Au programme : vente de végétaux, conférences, ateliers horticoles et bien plus. À 14 h, sur la scène du village des arts Albert Mondor donne une conférence sur les plantes comestibles. Une belle sortie à faire en famille, car il y a de nombreuses activités pour les enfants.

Un nouveau jardin à la Maison Saint-Gabriel, le Jardin des origines

Inauguré lundi dernier, le Jardin des origines à la Maison Saint-Gabriel est un legs patrimonial pour le 375e anniversaire de Montréal. Il rappelle la contribution des femmes autochtones et nous sensibilise à l’importance de leur héritage. Aménagé avec des plantes indigènes, il témoigne de la rencontre des cultures française et autochtone et du savoir-faire horticole et médicinal des femmes des Premières Nations. « Ce jardin est une manifestation éloquente des précieux savoirs de nos soeurs. Leur apport considérable à l’agriculture, à la médecine et à la santé, entre autres, est mis en valeur dans un environnement à la fois éducatif et touristique. L’histoire, l’expérience et la contribution des femmes des Premières Nations méritent d’être partagées et connues » a déclaré le Chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard. Plusieurs représentants des communautés autochtones, des élus de tous les paliers gouvernementaux ainsi que de nombreux invités étaient présents. On peut découvrir le jardin à l’aide d’une application mobile grâce à laquelle on s’imprègne de l’histoire évoquée par le lieu.

Conférences de la Maison Saint-Gabriel

La Maison Saint-Gabriel, musée et site historique, propose tous les dimanches midi, du 18 juin au 3 septembre, d’excellentes conférences horticoles de 60 minutes. C’est dans une atmosphère conviviale que des conférenciers connus tels qu’Hélène Baril, Jean-Claude Vigor, moi-même et bien d’autres partagent leurs connaissances sous la pergola du jardin de la Métairie. maisonsaint-gabriel.qc.ca

Dans la bibliothèque

100 fiches techniques de taille. Haies, arbustes, rosiers
Fiona Hopes
Les Éditions Marabout
Paris, 2017, 240 pages


Comment tailler mon arbre, mon arbuste, mon rosier ? Des questions qui sont souvent posées aux horticulteurs et comment mieux y répondre qu’avec des schémas détaillés. C’est ce qu’on retrouve dans ce petit bouquin qui présente des techniques de taille adaptées à chaque cas : rosiers, arbustes, grimpantes, haies et fruitiers. Dans l’introduction sont décrits les différentes techniques et les outils variés qui sont utilisés pour faire le travail. Ensuite viennent les fiches explicatives pour chaque plante. Largement illustré avec des informations claires et simples à mettre en pratique, je vous le recommande.

100 fiches techniques de taille. Haies, arbustes, rosiers

Fiona Hopes, Les Éditions Marabout, Paris, 2017, 240 pages



À voir en vidéo