Les multiples facettes des ruelles vertes

Cette chronique auparavant appelée « Jardins » a maintenant un nouveau nom, « Le coin vert ». Un changement qui s’inscrit dans notre volonté de ratisser plus large en traitant désormais d’une grande diversité de sujets liés au monde végétal. Ainsi, nous aborderons notamment des thèmes reliés à la santé, à l’agriculture urbaine, aux phytotechnologies, à la biodiversité, à l’intégration sociale, sans pour autant délaisser les jardins et les plantes, promis ! Au plaisir de cultiver ensemble la belle saison.

La ruelle verte, une tendance en expansion depuis une dizaine d’années, joue un rôle important dans le développement de nos villes. Lieu de rencontre par excellence entre voisins, elle est également le terrain de jeu idéal pour les enfants et un espace à verdir pour diminuer les îlots de chaleur, gérer les eaux pluviales et augmenter la biodiversité.

Envie d’une ruelle verte derrière chez vous ? Pour développer un projet, depuis quelques années, on peut compter sur l’appui des éco-quartiers et des arrondissements. Mais d’abord, l’origine de la ruelle verte à Montréal et l’état de la situation.

En 1980, en prévention contre les incendies, la Ville de Montréal instaure le programme opération Tournesol en subventionnant la démolition de 35 000 hangars. Du coup, voilà que les ruelles sont ensoleillées ! La Ville décide donc d’élargir son intervention à l’ensemble des ruelles et crée le programme Place au soleil. La ruelle verte montréalaise était née.

Le programme fut toutefois abandonné après l’aménagement de 58 ruelles en 1988, vu les coûts élevés qu’il engendrait. Aujourd’hui, celui des ruelles vertes est coordonné par les éco-quartiers, tandis que les arrondissements valident et légitiment la démarche.

Photo: Éco-quartier Notre-dame-de-Grâce Le comité de ruelle est notamment responsable d’organiser des corvées de nettoyage auxquelles peuvent participer petits et grands.

Différentes formes

 

La ruelle verte peut prendre des formes très différentes. D’ailleurs, il existe plusieurs concepts en Amérique du Nord. Par exemple, à Chicago, le projet Green Alley vise la gestion des eaux pluviales en remplaçant les surfaces minéralisées par des surfaces perméables inertes… Rien de très vert là-dedans. À Los Angeles, l’objectif est le même, mais là, on mise sur le verdissement. Quant à Vancouver, le programme implique le remplacement total de la surface asphaltée par un couvert végétal, sauf pour deux bandes de roulement : wow !

Et à Montréal ? Un projet de ruelle verte doit atteindre plusieurs objectifs. Il lui faut augmenter les surfaces perméables, favoriser la biodiversité, réduire les îlots de chaleur, être un lieu de socialisation, entretenu par les citoyens… mais avant tout, il doit être le résultat d’une mobilisation citoyenne. Il est important de mentionner que la création d’une ruelle verte n’entraîne pas sa fermeture à la circulation de véhicules.

Photo: Éco-Quartier Villeray Les Journées des ruelles vertes permettent aux résidants de se retrouver et aux passants de découvrir la vie de ruelle.

Derrière chez vous ?

En premier, il faut créer un comité de ruelle et contacter l’écoquartier de son arrondissement. En gros, ce comité devra réaliser un sondage auprès des résidants et s’assurer de leur adhésion au projet, ainsi que de leur participation à la planification et aux travaux. Il sera également responsable d’organiser des corvées de nettoyage et d’entretien et des activités de ruelle. 80 % des coûts pour la réalisation sont couverts par l’arrondissement.

Quant à l’éco-quartier, il fera le lien avec l’arrondissement et explorera au besoin la recherche de financement complémentaire. Il prendra également en charge la supervision de l’enlèvement de l’asphalte et de l’excavation, l’achat de végétaux et de matériaux, ainsi que la formation horticole des résidants et le suivi des comités. Bref, il donnera un sacré coup de main.

Selon Simon Octeau, directeur adjoint du Regroupement des éco-quartiers (REQ), les difficultés les plus fréquemment rencontrées par les comités sont de garder la mobilisation à long terme des citoyens et de lancer le processus peut être difficile, car il n’est pas balisé dans tous les arrondissements. D’ailleurs, le REQ travaille actuellement à un guide pour régler ce problème.

La présence de nombreux commerces et de stationnements à l’arrière des résidences est aussi un frein aux aménagements des ruelles. Mais il y a des solutions, comme l’ajout de panneaux pour réguler la circulation, par exemple.

La vie de ruelle

 

Afin de garder les gens mobilisés, les Journées des ruelles vertes sont organisées par les comités qui planifient des activités selon leurs intérêts. Avant tout des événements festifs, elles permettent aux résidants de se retrouver et aux passants de découvrir la vie de ruelle. Du coup, elles favorisent la solidarité et permettent de planifier les travaux d’entretien dans une atmosphère joyeuse. Elles ont lieu au cours du mois de septembre.

Parcours verts et actifs

 

Maintenant qu’il y a plus de 300 ruelles, il a été possible pour le Regroupement des éco-quartiers de réaliser des parcours verts et actifs. Quelle bonne idée ! Quatre parcours de cinq à dix kilomètres sont proposés. Avec ce projet, on souhaite faire découvrir les quartiers tout en améliorant la connectivité, le transport actif et l’accès aux parcs et aux espaces verts.

Et ne soyez pas surpris de voir des touristes faire ces parcours, car ils seront annoncés dans le Guide touristique officiel de Montréal, dont plus de 725 000 exemplaires sont distribués. Pour télécharger l’application gratuitement : eco-quartier.org.

Dans la bibliothèque

Potager productif. Associez vos légumes facilement
Bertrand Dumont
Multimondes
Québec, 2017, 206 pages


Bertrand Dumont tente d’expliquer les associations bénéfiques et l’importance des rotations dans un petit potager. Deux principes de base en agriculture biologique qui gagnent à être connus, mais qui sont difficiles à appliquer sur des surfaces restreintes. L’auteur a colligé une tonne d’informations pour nous présenter la situation, mais par moments, franchement, on s’y perd un peu. Tout de même, on y trouve de nombreuses recommandations utiles, autant pour la culture en pot que pour la culture en sol. Puis, vivement son potager « éclectique », une approche déjà couramment utilisée par les jardiniers en ville, moins rigoureuse mais nettement plus relaxe.


Au jardin cette semaine

Vous êtes à la recherche de semences ? Je vous recommande de faire affaire avec les semenciers du Québec : vous achèterez ainsi des plantes bien adaptées à notre climat. Certains ont des points de vente, et d’autres ne distribuent qu’en ligne.

horticlub.com, ecoumene.com, jardinsdugrandportage.com, semences.ca, lasociétédesplantes.com

 

Avant que les bourgeons ne débourrent, c’est un bon temps pour faire une taille d’entretien ou de rajeunissement des arbustes qui ne fleurissent pas au printemps. Question de ne pas éliminer leurs fleurs avant d’en profiter ! La taille d’entretien consiste à enlever les branches brisées, celles qui vont vers l’intérieur et celles qui se croisent. Quant à la taille de rajeunissement, elle consiste à éliminer les plus vieilles branches pour aérer le centre de l’arbuste.

Pour les rosiers, comme la taille varie passablement selon le type, je vous recommande de consulter le site d’Espace pour la vie sur la taille du rosier. Le tableau explicatif est simple et clair. Pour la pelouse, il ne faut pas y aller trop vite. Le sol doit être bien dégelé et asséché avant d’entreprendre les travaux de rénovation. En fait, en ce moment, on s’en tient simplement à un coup de râteau pour enlever les feuilles mortes et le gazon jauni afin de favoriser son verdissement.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.



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