Une douce fin de saison

Les rouges, les oranges et les jaunes de l’automne annoncent la fin de la saison...
Photo: Lise Gobeille Les rouges, les oranges et les jaunes de l’automne annoncent la fin de la saison...

L’été a été exceptionnellement chaud, et l’automne aussi. Malgré tout, bientôt un grand manteau blanc viendra s’étendre sur les jardins. Fascinant comme le monde végétal permet d’aborder de multiples facettes de la société. Réinsertion sociale, ethnobotanique, hibiscus vivaces, engrais verts, forêts urbaines, potager pour non-voyants, stabilisation des berges sont quelques-uns des sujets abordés ici cette année. Mais voilà, les rouges, les oranges et les jaunes de l’automne annoncent la fin de ma saison au Devoir.

Changements dans les zones de rusticité

 

Un ami horticulteur nous a appris que Montréal est maintenant une zone 6a. Surprise, je suis allée consulter le site de Ressources naturelles Canada, dont une partie est consacrée aux zones de rusticité des plantes. À titre d’information, les premières zones ont été établies durant les années 1960, puis une révision a été réalisée en 1990 et la dernière remonte à 2010.

Photo: Lise Gobeille Les rouges, les oranges et les jaunes de l’automne annoncent la fin de la saison...

Elle reflète, comme tant d’autres données recueillies sur le climat, le fait que celui-ci se réchauffe incontestablement. De sorte que Montréal est maintenant une zone 6a et que Québec, Sherbrooke et Montmagny sont des zones 5a ! Pour savoir dans quelle zone votre municipalité est maintenant située, rendez-vous sur le site planthardiness.gc.ca, à l’onglet « Rusticité des plantes par municipalité ». Le réchauffement climatique a des conséquences généralement désastreuses pour l’environnement, mais en voici un des rares avantages.

Toutefois, il est important de préciser qu’il n’y a pas que la température qui est utilisée pour établir les zones de rusticité. Celles-ci sont obtenues au moyen d’une équation complexe qui tient compte des facteurs suivants : température minimale quotidienne moyenne du mois le plus froid et du mois le plus chaud, épaisseur maximale moyenne du manteau neigeux, etc. Si, étrangement, personne ne l’a su plus tôt, c’est probablement parce que l’information n’a pas été diffusée, tout simplement.

L’horticulture en hiver

L’hiver n’est pas une période de dormance pour les horticulteurs et les jardiniers, mais plutôt un temps de réflexion, de lecture et de planification pour la saison suivante. Une période où l’on rêve son jardin, son potager. On regarde les catalogues de semences, on passe à la bibliothèque — ma préférée reste celle du Jardin botanique de Montréal — on se renseigne sur Internet.

D’ailleurs, voici quelques sites sur lesquels je navigue souvent : espacepourlavie.ca/carnet-horticole-et-botanique et jardinierparesseux.com, pour toutes sortes de sujets. Ensuite, horticulture-indigo.com, pour les plantes indigènes, et jardinsmichelcorbeil.com, pour les vivaces.

Pour le potager, je consulte souvent urbainculteurs.org, ecoumene.com et jardinsdugrandportage.com. Pour de l’information sur les végétaux, j’aime bien mlpaysagiste.com et jardin2m.com. Et le seul site d’outremer que je consulte est gerbeaud.com. Une autre façon d’être en réseau, qu’on oublie parfois de nos jours… est de rencontrer des gens qui s’intéressent aussi à l’horticulture. Comment ? En devenant membre d’une société près de chez soi. Pour savoir quelle est la plus proche et quels sont ses sujets de conférence, rendez-vous sur le site de la Fédération des sociétés d’horticulture et d’écologie du Québec, fsheq.com.

Photo: Lise Gobeille L’hiver n’est pas une période de dormance pour les horticulteurs et les jardiniers, mais plutôt un temps de réflexion, de lecture et de planification pour la saison suivante.

Finalement, une chance qu’il y a les plantes tropicales pour verdir notre intérieur, sans compter qu’en plus elles épurent l’air de nos maisons.

Tout sur les toits végétalisés

 

Le Groupe de travail sur les toitures végétalisées (GTTV) et le Conseil du bâtiment durable du Canada — Québec, en collaboration avec Bell Fibe TV1, ont produit un documentaire afin de démystifier les toitures végétalisées. On y explique comment ces toitures, qui d’ailleurs sont une phytotechnologie, permettent de diminuer les îlots de chaleur urbains, aident à gérer les eaux pluviales et favorisent l’augmentation de la biodiversité en ville.

Elles peuvent servir à faire de l’agriculture urbaine, mais également devenir un autre espace de vie. Des points techniques sont également discutés, tels que les systèmes, les substrats de culture, les végétaux utilisés et l’entretien. Finalement, on peut y voir plusieurs toitures végétalisées dans la région métropolitaine et entendre divers acteurs, propriétaires et spécialistes dans ce domaine. Quatre intéressants documentaires d’environ 25 minutes chacun, pour occuper les longues soirées froides qui s’en viennent.

Bonne fin de saison et bon hiver !


Au jardin cette semaine

Pour notre grand bonheur, le temps doux et magnifique de cet automne allonge la saison de jardinage. Il est encore possible de planter des vivaces, des arbres et des arbustes, et parfois, à ce temps-ci, on peut profiter de rabais. Quoique, si on peut attendre au printemps, on risque moins.

Pour les bulbes, il n’est pas trop tard : on peut les planter jusqu’aux gelées. Comme plusieurs le savent, les tulipes sont parmi les mets préférés des écureuils, mais il paraît que, si on les plante à 30 cm de profondeur, ils ne les trouvent pas. À essayer !

Une fois les feuilles tombées, on voit mieux si nos arbres et arbustes ont besoin d’être taillés, car on discerne bien leur structure. Généralement, tout ce qu’il y a à faire est d’éliminer les branches mortes, celles qui rentrent vers l’intérieur et celles qui s’entrecroisent. Néanmoins, si on veut rajeunir ses arbustes, il faut savoir comment faire et quelles sortes supportent cette taille, disons… drastique. Pour ce faire, je vous recommande de consulter le site du Jardin botanique, à l’onglet sur la taille des arbustes, car les explications et les graphiques y sont clairs.

Pour émonder de grands arbres, il est préférable de s’adresser à un groupe spécialisé pour ne pas qu’ils se fassent saccager par un imposteur. La Société internationale d’arboriculture du Québec est un regroupement de professionnels voués à l’entretien et à la préservation des arbres. Sur son site, les arboriculteurs sont répertoriés par région.

Les protections hivernales, ce n’est pas ma tasse de thé. Pour moi, ça passe ou ça meurt. Toutes ces structures et couvertures donnent des allures fantomatiques aux arbustes et gâchent la beauté hivernale des jardins. Quand même, j’en conviens, si on cultive des plantes frileuses ou si elles sont exposées au vent asséchant de l’hiver — en particulier les conifères — il faudra les protéger. Mais se poser la question sur l’utilisation de ces protections n’est sûrement pas une mauvaise idée, et n’oubliez pas que le sol doit être gelé avant de les installer.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

La Chaire de recherche en phytotechnologie

Une bonne nouvelle pour les phytotechnologies. Le lundi 17 octobre a été inaugurée, au Centre sur la biodiversité de l’Université de Montréal, la Chaire de recherche industrielle CRSNG–Hydro-Québec en phytotechnologie. La directrice de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), Anne Bruneau, en a présenté le titulaire, le botaniste Jacques Brisson, professeur à l’Université de Montréal (UdeM) et chercheur à l’IRBV. Elle a souligné que la chaire est le résultat de plusieurs années de travail et d’un esprit de collaboration remarquable.

Tania Saba, doyenne par intérim de la Faculté des arts et sciences de l’UdeM, a insisté sur l’aspect multidisciplinaire de ce programme, qui accueillera jusqu’à 30 étudiants dans un lieu d’Espace pour la vie.

Quant à Mario Pinto, directeur du Centre de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), partenaire de la Chaire, il a mis l’accent sur le travail de collaboration qui sera réalisé par les chercheurs, les professeurs et les industriels.

Enfin, Dominique Chartier, chef expertise et soutien lignes, civil, environnement, à Hydro-Québec, aussi partenaire, a fait valoir que les phytotechnologies sont un nouveau domaine de recherche prometteur qui devrait permettre de trouver des solutions aux problématiques écologiques liées aux activités de l’entreprise.

La chaire a deux enjeux écologiques majeurs, soit l’érosion des sols et la contamination de l’eau et des sols, qui seront abordés selon trois axes : écologique, écophysiologique et moléculaire mycorhizien.


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