Délicieux petits fruits pour espaces restreints

Voici le premier framboisier sans épines connu de l’histoire, le framboisier Raspberry Shortcake !
Photo: Pépinière Abbotsford Voici le premier framboisier sans épines connu de l’histoire, le framboisier Raspberry Shortcake !

Voici un framboisiersans épines et des bleuets au feuillagedécoratif, parfaits pour les petits aménagements paysagers.

La collection de petits fruits BrazelBerries se démarque par ses bleuets et ses framboisiers ornementaux et compacts qui produisent d’excellents fruits. Pour arriver à ces résultats, deux décennies d’hybridation ont été nécessaires. Or, quel synchronisme, vu l’intérêt présent pour l’agriculture urbaine et les petits fruits pleins d’antioxydants ! Visionnaires, la famille Brazelton et son équipe…

Installée à Lowell en Oregon depuis 1970, Fall Creek Farm Nursery, propriété de la famille Brazelton, se spécialise dans les arbustes fruitiers pour la production commerciale, en particulier celui du bleuet. Avec cette collection, pour la première fois, la compagnie s’adresse aux jardiniers amateurs. D’après la Pépinière Abbostford, qui la distribue au Québec, tous les cultivars proposés se cultivent jusqu’en zone 4. En voici trois sur les cinq de la collection actuelle.

Framboisier compact et sans épines !

D’abord, voici le premier framboisier sans épines connu de l’histoire, le framboisier Raspberry Shortcake. Compact, il n’atteint que 60 à 90 cm de hauteur, il convient parfaitement à la culture en pot ou en bac sur les balcons et les terrasses ou aux petits jardins. Fait intéressant, il ne demande aucun tuteurage, car ses cannes sont érigées et solides. Mûr vers la mi-juillet, son fruit d’un bon volume est juteux et sucré. Comme tous les framboisiers, il demande le plein soleil, un pH neutre et un bon drainage. Il n’est pas exigeant en eau, mais par temps chaud, on doit s’assurer de le maintenir humide. Au printemps et en été, un amendement de compost ou une fertilisation avec un engrais, de préférence bio pour ma part, est recommandé. En dernier lieu, comme les fruits se développent sur les cannes de l’année précédente, une fois la récolte terminée, on les taille à la base afin de favoriser les nouvelles cannes.

Un bleuet compact, rustique et productif

 

Gagnant d’un mérite horticole au Rendez-vous horticole du Jardin botanique, le bleuet Jelly Bean est un arbuste compact et touffu qui se couvre en juillet de fruits dodus. Ceux-ci sont semblables en grosseur et au goût aux bleuets en corymbe. Comme la plante n’atteint que 30 à 60 cm, elle est idéale pour les endroits où l’espace est restreint. Attrayantes, ses feuilles allongées prennent différentes couleurs au cours de la saison. Les nouvelles pousses vert tendre tournent au vert foncé à maturité et terminent la saison avec des teintes rougeâtres. Dans les climats froids comme le nôtre, déjà à l’été, les bordures et la pointe des feuilles se colorent de rouge. Question culture, ce bleuet, comme les autres d’ailleurs, se cultive en plein soleil et exige un sol avec un bon drainage et un pH acide. Pour acidifier ce dernier, on ajoute simplement de la mousse de tourbe ou on le saupoudre de soufre. Ses besoins en eau sont modérés et on le fertilise peu. Si nécessaire, un engrais acidifiant avec peu de phosphore est utilisé. Finalement, comme le bleuet porte ses fruits sur ses nouvelles branches, une fois la récolte terminée, ce sont ces dernières que l’on taille afin de favoriser la production de fruits pour l’année suivante. Le Jelly Bean est le plus rustique de la collection.

Un bleuet au feuillage de buis

 

Ravissant, le bleuet Blueberry Glaze ressemble à un buis par son port compact et son feuillage émeraude et lustré. Au cours de leur maturation, ses petites baies passent du jaune au bourgogne, puis au bleu foncé, pour terminer presque noires à maturité. Le contraste entre les baies aux couleurs variées, ainsi qu’avec le feuillage, est fort joli. Son fruit aromatique nous rappelle celui de nos délicieux bleuets indigènes, et il contient beaucoup d’antioxydants. En aménagement, on l’utilise seul ou en groupe — car l’arbuste en soi est joli — et directement en sol ou en pot. Également, ce cultivar peut remplacer le buis pour réaliser de petites haies taillées, une utilisation surprenante et nouvelle pour un bleuet. Sa hauteur se situe entre 30 et 60 cm s’il n’est pas taillé, puis à l’automne, son feuillage se colore de belles teintes bourgogne. Quant à sa culture, elle est identique à celle du cultivar Jelly Bean. Un coup de coeur pour son feuillage décoratif, le goût exquis de ses fruits et sa versatilité.

Puisque cette collection est récente sur le marché, avant de bien connaître l’adaptabilité de chacun de ses cultivars sous notre climat, il faudra encore quelques années. Toutefois, j’avoue avoir été charmée, et je ne suis pas la seule. Au Jardin botanique de Montréal, Isabelle Paquin, responsable du Jardin des plantes économiques, a réalisé cette année un aménagement avec tous les cultivars de celle-ci. D’ailleurs, c’est un bon endroit pour les découvrir. Pour terminer, les deux autres cultivars de la collection sont des bleuets, le Pink Icing et le Peach Sorbet. Leur nom décrit leurs jolies nouvelles pousses aux teintes de rose et de pêche.

Un nouveau directeur du Jardin botanique de Montréal

 

Espace pour la vie annonce la nomination de René Pronovost au poste de directeur du Jardin botanique de Montréal. Agronome de formation et chef de la division Horticulture et collections du Jardin botanique depuis 2009, il était directeur par intérim depuis un an. Auparavant, M. Pronovost a travaillé vingt ans à la Ville de Québec, où il a été notamment, l’un des piliers du fameux projet de restauration des berges de la rivière Saint-Charles. Lauréat du prix Frédérick-Todd 2015, remis par l’Association des architectes paysagistes du Québec, il est reconnu pour son dynamisme, sa créativité et sa rigueur.

Au jardin cette semaine

Voici la dernière semaine pour mettre du compost dans les platebandes. Pourquoi ? Parce que ce dernier favorise la croissance de pousses tendres et qu’à partir du mois d’août, qui est déjà à nos portes, les végétaux doivent plutôt se préparer pour l’hiver. Par ailleurs, les campagnes d’arrachage de l’herbe à poux battent leur plein. L’herbe à poux est une mauvaise herbe annuelle qui cause de l’inconfort pour 17,5 % de la population selon l’Association pulmonaire du Québec. On connaît presque tous quelqu’un qui a le rhume des foins, car une personne sur six en est affectée. Comment leur rendre service ? En arrachant l’herbe à poux ou en la tondant, avant qu’elle dissémine son pollen dans l’air, une première fois entre la mi-juillet et la fin juillet, et une deuxième fois vers la fin août. Idéalement, toutefois, on l’élimine et on la remplace par un couvre-sol.

Dans la bibliothèque

Carnets de voyage d’un botaniste
Jean-Marie Pelt avec la collaboration de Franck Steffan
Le Livre de Poche
Avril 2015, 233 pages


Dans Carnets de voyage d’un botaniste, Jean-Marie Pelt raconte ses périples à travers sa passion pour le monde végétal. Tout au long du récit, le scientifique décrit avec justesse les végétaux, les écosystèmes et les paysages, un plaisir pour l’amateur. Vu sa formation en pharmacologie, il met aussi l’accent sur les plantes médicinales et sur les fascinantes connaissances ancestrales des guérisseurs. Non seulement on découvre les plantes de ces lointaines contrées, mais le livre est aussi parsemé de commentaires intelligents et d’observations sur l’homme. L’histoire, qui se déroule sur de nombreuses années, débute au Moyen-Orient d’avant les guerres, se poursuit lors d’une mission en Afghanistan, fait un saut dans l’Afrique vaudou, un détour par les îles Seychelles, l’île Maurice, les Maldives et les Canaries, et se termine dans sa région natale, le Pays des Trois Frontières. Jean-Marie Pelt est professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie à l’Université de Metz et l’auteur de nombreux livres.
 


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