Un bel attrait touristique du Centre-du-Québec

Le Parc Marie-Victorin est né d’une simple initiative des résidants pour rendre hommage à ce grand scientifique originaire de leur village.
Photo: Lise Gobeille Le Parc Marie-Victorin est né d’une simple initiative des résidants pour rendre hommage à ce grand scientifique originaire de leur village.

Il y a 30 ans cette année a été fondé, à Kingsey Falls, le Parc Marie-Victorin, afin d’honorer l’oeuvre d’un homme exceptionnel, le frère Marie-Victorin. Le parc, composé de plusieurs jardins, s’est donné comme mission de mettre en valeur la richesse et la diversité de la nature à partir de l’héritage du frère. En sillonnant ses sentiers, on ralentit le pas pour observer autour de soi, on admire des mosaïcultures 3D, la signature du jardin, et on prend le temps de prendre son temps.

Qui est le frère ?

Marie-Victorin est né à Kingsey Falls, sous le nom de Conrad Kirouac, le 3 avril 1885. Membre de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes, il est éducateur, de même qu’un botaniste passionné. Ses deux plus grandes réalisations sont Flore laurentienne — le livre de référence sur la flore québécoise — et le Jardin botanique de Montréal, l’un des plus importants jardins de ce monde. Défenseur de l’accès à la science pour les francophones, il a aussi fondé en 1923 l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), toujours active aujourd’hui. Il fut un homme marquant pour l’histoire du Québec, malheureusement décédé trop jeune, à 59 ans, dans un accident de voiture lors d’une sortie d’herborisation.

Petit projet devient parfois très grand… Le Parc Marie-Victorin est né d’une simple initiative des résidants pour rendre hommage à ce grand scientifique originaire de leur village. Ce projet rassembleur a toutefois su attirer des alliés importants et motivés. C’est pourquoi en 30 ans, il est passé de 2 à 29 acres, en plus d’employer une trentaine de personnes, dont 15 jardiniers. Et les projets d’agrandissement ne sont pas terminés ! L’année dernière, au cours de la saison, plus de 40 800 visiteurs sont venus admirer ce parc bien organisé pour recevoir les foules.

Variété

 

Il est constitué de six jardins thématiques : les oiseaux, les milieux humides, le parcours du géant, le sentier des curiosités, le potager santé et les cascades. Le premier jardin qui se déploie sous nos yeux du haut du belvédère est le parcours du géant, où d’ailleurs le garde-corps est une oeuvre originale de Florent Cousineau, Le chant des lucioles. Suivant la forme d’une fronde de fougère, soulignant le thème de sa thèse de doctorat, il présente le parcours de Marie-Victorin. Au centre du jardin défile un cours d’eau où des plaques marquent les étapes importantes de sa vie.

Il culmine par une grande mosaïculture 3D qui représente le frère agenouillé tenant le chardon de Mingan, une découverte qu’il a faite à l’archipel en 1924. Sur le pourtour, plusieurs mosaïcultures 3D soulignent des événements de la vie du frère : le papillon l’Amiral, des macareux de l’île Mingan, la Flore laurentienne

À côté de ce dernier se trouve le jardin des oiseaux. Les végétaux de l’aménagement y ont tous été sélectionnés afin d’attirer la faune ailée. Plus de 157 espèces y ont été répertoriées, preuve de sa réussite. Voilà un bon endroit pour s’inspirer.

Vient ensuite le jardin des milieux humides, une zone intéressante où l’on est sensibilisés à l’importance des marais. On y a intégré de surprenants et immenses insectes réalisés avec des matériaux recyclés par Indra Singh, artiste d’origine indienne basé dans la région. Sur le Sentier des curiosités, juxtaposé au parcours du géant, on contemple des conifères inusités, de superbes pivoines Itoh, des plantes acidophiles… et le spectaculaire bassin rectangulaire orné de végétaux.

Au potager santé, on déguste des fleurs, on découvre des légumes anciens, des plantes aromatiques et médicinales, et on nous explique le compagnonnage. Pour terminer la tournée, le jardin des cascades, un peu en retrait, est à l’origine de tous les autres. Jalonné d’arbres majestueux, il longe doucement la rivière pour aboutir sur une vue splendide des chutes et des cascades. L’un des plus beaux.

Pour célébrer

 

Pour souligner les 30 ans du Parc, un livre largement illustré qui racontera son histoire est presque sous presse. De plus, un magasin général sera aussi inauguré au cours de l’été pour présenter la collection privée d’antiquités d’Alain Lemaire ainsi que la vie au temps de Marie-Victorin.

En vrac

 

Le Parc Marie-Victorin a été le lauréat national Or des Grands Prix du tourisme québécois en 2013, et pour 2015, il a été élu « attrait champion régional ». Il inclut une petite boutique qui propose des produits du Québec et un restaurant agréable avec une belle terrasse. Également, il est accrédité Kiroule. Un merci spécial à Normand Hinse, horticulteur en chef, et à Geneviève Destroismaisons, directrice adjointe, pour leur accueil et leur disponibilité.

IDENT-Cité: une spirale de biodiversité

Dans l’arrondissement Ahunstic-Cartierville a été inauguré dernièrement le projet IDENT-Cité, un parcours en double spirale grâce auquel les visiteurs vivent l’importance de l’arbre et de la biodiversité en ville. Différentes variétés de feuillus et de conifères dessinent ses courbes, et s’ajouteront des arbustes et des vivaces. Les espèces se diversifient à mesure que l’on se déplace vers le centre pour redevenir de plus en plus semblables dans la deuxième moitié du parcours. Des étudiants de l’UQAM animeront l’espace et trois balades seront organisées par le Coeur des sciences les 14, 16 et 19 juillet. Ce projet dirigé par Alain Paquette et Christian Messier de la Chaire sur l’arbre de l’UQAM est le premier en milieu urbain du réseau International Diversity Experiment Network with Trees (IDENT), qui se nomme aussi TreeDivNet. Lors de l’inauguration, pour souligner l’événement, le millionième arbre du réseau, un pin blanc du Japon ou Pinus parviflora a été planté. Récemment installé, ce dispositif intéressant se bonifiera avec le temps et aura plus d’impact. Toutefois, là où il est, il manque de visibilité et devra mieux s’afficher pour se faire connaître. IDENT-Cité est aménagé dans un espace vert à l’angle de l’avenue Park-Stanley et de la rue Basile-Routhier. Ce projet a été réalisé en collaboration avec l’arrondissement Ahunstic-Cartierville.

Dans la bibliothèque

J’apprends à jardiner
Emily Bone et Abigail Wheatley
Usborne
2015, 64 pages


Un beau livre qui accompagne le jeune jardinier à travers différents projets simples et instructifs. Vous n’avez pas de jardin, pas de problème, car ils se réalisent en pot sur le balcon ou dans la maison. Comme les explications sont illustrées et données par étapes, elles sont faciles à suivre pour l’enfant. Un livre pratique et bien pensé — monté sur une spirale, aux pagescartonnées et cirées —, qui donne de bonnes idées d’activités de jardinage pour la période estivale.
 

Au jardin cette semaine

Les premiers scarabées japonais ont fait leur apparition en Montérégie, soyez aux aguets, la récolte manuelle est la méthode la plus simple sur les petites surfaces. Parmi leurs hôtes préférés, on retrouve : les rosacées, les érables, les bouleaux, les sorbiers, les tilleuls, les vignes et les bleuets. Le deuxième vol des papillons de la teigne du poireau, qui affectionne également l’ail, est bien amorcé dans la région de Montréal. Afin d’éviter une infestation juste avant la récolte, il est recommandé de faire un traitement de Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk) vers le 9 juillet pour contrôler la larve. Référence : le Réseau avertissement phytosanitaire.

N’oubliez pas de fertiliser vos annuelles pour qu’elles prennent vite de l’ampleur et d’éliminer les fleurs fanées afin que les plantes mettent leur énergie à produire de nouveaux boutons et non des graines.

Taillez les plantes envahissantes, tuteurez celles qui en ont besoin et ne laissez pas les indésirables qui sont montées en graines.
 


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