Cultiver ses tomates

La tomate cocktail Heartbreaker Vita, de l’entreprise néerlandaise Prudac, est en forme de cœur, mignonne comme tout et sucrée-acide en bouche.
Photo: Michel Sénécal La tomate cocktail Heartbreaker Vita, de l’entreprise néerlandaise Prudac, est en forme de cœur, mignonne comme tout et sucrée-acide en bouche.

La panoplie de cultivars de tomates sur le marché rend le choix difficile. Il y a ceux pour la culture en pot et ceux pour le potager, il y a les tomates cocktail, les tomates standards et les tomates Beefsteak, les acides et les sucrées, les types déterminés et indéterminés… Voici quelques suggestions de trois experts pour s’y retrouver et des conseils de culture.

Serres Zyromski

 

Les Serres Zyromski à Rivière-Rouge distribuent une gamme de tomates compactes, parfaite pour la culture en contenant sur le balcon. Elle provient de chez Prudac, une entreprise néerlandaise qui sélectionne de nouvelles plantes ornementales comestibles. Elle se compose de cultivars qui se cultivent en pot, en panier et en balconnière. Fils du fondateur des Serres et directeur des productions, Nicolas Zyromski recommande ici trois variétés qui se cultivent en pot.

D’abord, il a choisi la tomate Tarzan pour ses fruits charnus à la peau tendre, d’une dimension idéale pour les hamburgers et les salades. À titre indicatif, sa taille n’atteint que 40 cm de haut par 50 cm de large et, autre avantage, elle ne demande aucune taille. Son deuxième choix s’est arrêté sur Sturdy Jo, une tomate cocktail, car elle se classe parmi les plus sucrées au monde.

Plus grosse que Tarzan — 70 cm par 40 cm —, elle porte des fruits rouge brillant qui contrastent avec son feuillage vert foncé.

Enfin, son choix s’est arrêté sur la Heartbreaker Vita, une tomate cocktail en forme de coeur, mignonne comme tout et sucrée-acide en bouche. Ce cultivar presque miniature ne mesure que 30 cm de haut par 50 cm de large. Tous les produits de cette serre se retrouvent dans les magasins Botanix, Rona et certains Costco.

Norseco

 

Important distributeur de semences, de plants de légumes et de fleurs au Canada, Norseco introduit régulièrement des nouvelles variétés de tomates. Sa représentante au département des légumes, Christine Rucksuthl, nous présente trois tomates au goût remarquable, de type indéterminé.

Les deux premiers cultivars forment la nouvelle série Heirloom Marriage, de la compagnie Jung au Wisconsin. Cette série s’est donné comme objectif de proposer le meilleur des deux mondes, un hybride productif dont les fruits ont le goût et l’aspect des tomates du patrimoine. Dans les deux cas, la Brandywine, une tomate du patrimoine considérée par les aficionados comme l’une des meilleures qui soient, est l’un des parents.

Elle est reconnue pour sa chair dense et douce, parfumée et fine. Big Brandy, le croisement entre Brandywine et Big Dwarf, produit de grosses tomates roses, côtelées et un peu difformes. Genuwine, le croisement entre Brandywine et Costuluto Genovese, donne des tomates de bonne grosseur, légèrement côtelées et de forme parfaite.

 

Les deux, semble-t-il, ont un goût exquis. La dernière, un hybride de chez Vegetalis, provient d’une compagnie anglaise qui se spécialise dans la sélection de légumes, elle se nomme Sugar Gloss. Chaque grappe produit jusqu’à 60 fruits de la grosseur d’une cerise ! Très sucrée, elle atteint 12 % sur l’échelle de Brix, une échelle qui sert à mesurer le taux de sucre, dans le raisin surtout, mais aussi dans les confitures, la confiserie, etc.

Horticultrice du Jardin botanique

 

Depuis plus de cinq ans, Isabelle Paquin, responsable du Jardin économique au Jardin botanique de Montréal, voit chaque année son lot de nouveaux cultivars se pointer. Voici ceux qu’elle recommande.

D’abord, une tomate sans pépins, la Sweet Seedless, qui est vendue par un semencier américain fondé en 1876, Burpee. Ses fruits rouges fermes, juteux et de grosseur moyenne sont ni trop acides ni trop sucrés. Sa croissance est indéterminée.

La deuxième tomate proposée provient de chez Vegetalis. C’est la Big League. Ce cultivar se démarque par ses immenses fruits de type Beefsteak, tout en étant à croissance déterminée. Comme sa taille n’atteint que 120 cm, elle se cultive aussi bien en contenant qu’au potager, toutefois, elle doit être tuteurée à cause du volume de ses fruits.

La tomate et sa culture

 

En latin, la tomate se nomme Lycopersicon esculentum et elle est membre de la famille des solanacées, comme le piment, le poivron, l’aubergine, les cerises de terre et la pomme de terre. Elle est originaire du Pérou et de l’Équateur, mais a été domestiquée au Mexique. Comme elle aime la chaleur, il est préférable d’attendre que les températures de nuit se maintiennent au-dessus de 12 °Celsius avant de la mettre en terre.

De sorte que, dans la région de Montréal, la plantation devrait rarement se faire avant la fin du mois de mai. On choisit pour la tomate un endroit ensoleillé et un sol humifère. Néanmoins, tous les sols suivants conviennent s’ils sont amendés de compost : terre franche, argile travaillée ou sol plus léger.

La tomate aime l’eau, elle en consomme beaucoup. C’est pourquoi, au potager, une fois le sol réchauffé, il est recommandé de mettre un paillis afin de diminuer l’évapotranspiration. Pour obtenir des rendements maximums, le taux d’humidité doit demeurer constant ; en conséquence, l’installation d’un système d’irrigation peut s’avérer utile.

Quant à la fertilisation, tout le monde s’entend pour dire que la tomate est gourmande. L’ajout de compost, de purin (extrait de plantes) ou d’extraits d’algues est recommandé par Lili Michaud agronome. Tandis qu’Yves Gagnon, propriétaire des Jardins du Grand-Portage, recommande aussi l’ajout de 30 ml de phosphate minéral et de 30 ml de cendre de bois franc à la plantation.

Pusieurs compagnies reconnues vendent d’excellents engrais biologiques pour la tomate. Enfin, pour en finir avec la tomate, voici ses plantes compagnes : la laitue, le basilic, le persil et le tagète. Selon les observations faites, ces plantes favorisent la croissance de la tomate et éloignent les insectes nuisibles.

 

Précision : Indigo Horticulture a été fondé il y a 20 ans et non 30 ans, comme mentionné dans une précédente chronique.

Un arbre pour mon quartier

Soverdi et le Regroupement des éco-quartiers invitent les Montréalais à apporter leur contribution pour augmenter le couvert végétal de l’île de Montréal en plantant un ou des arbres sur leur terrain. Des arbres sont offerts à partir de 25 $ l’unité jusqu’au 5 juin prochain. On passe une commande en ligne ou auprès de son éco-quartier. Plus de 17 essences d’arbres feuillus et fruitiers sont proposées. « Notre grand choix d’essences de petite et de grande taille permettra aux Montréalais de trouver l’arbre idéal pour leur terrain », affirme Nicolas Montpetit, directeur du REQ. La prise de possession des arbres par les citoyens débutera le 19 juin.

Au jardin cette semaine

Au jardin, on voit maintenant plus clairement les plantes ou les parties de plante qui n’ont pas résisté à l’hiver. Avant de les arracher ou de les tailler, je vous recommande de gratter l’écorce avec un ongle pour voir s’il y a encore du vert dessous.

Si c’est le cas, il y a encore de l’espoir. Quant aux bulbeuses printanières qui terminent graduellement leur floraison, on laisse toujours leur feuillage jaunir avant de le couper afin que le bulbe accumule des réserves.

Au potager, il est préférable d’attendre début juin pour faire le semis extérieur des citrouilles, des concombres et des courges d’été et d’hiver. Ainsi, le sol a eu le temps de bien se réchauffer. Semis ou achat de plant pour le concombre ?

Le semis de concombre est facile et fonctionne bien, et comme ses racines sont fragiles, avec le semis on évite leur bris. Si tout de même on choisit d’acheter des plants, on prend ceux dans les pots biodégradables et on les manipule avec délicatesse.

Soverdi et le Regroupement des éco-quartiers invitent les Montréalais à apporter leur contribution pour augmenter le couvert végétal de l’île de Montréal en plantant un ou des arbres sur leur terrain. Des arbres sont offerts à partir de 25 $ l’unité jusqu’au 5 juin prochain. On passe une commande en ligne au www.eco-quartiers.org ou auprès de son éco-quartier.

Plus de 17 essences d’arbres feuillus et fruitiers sont proposées. « Notre grand choix d’essences de petite et de grande taille permettra aux Montréalais de trouver l’arbre idéal pour leur terrain », affirme Nicolas Montpetit, directeur du REQ. La prise de possession des arbres par les citoyens débutera le 19 juin.

Dans la bibliothèque

30 plantes utiles
Herbes, arbres, plantes alimentaires : leur histoire et leurs vertus
Paul Victor Fournier
Omnibus, 2015, 200 pages

30 plantes utiles est un extrait pur et simple du Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, œuvre écrite en 1947 par un grand botaniste français, Paul Victor Fournier. Son intérêt est que les plantes qui en font partie sont couramment employées en phytothérapie de nos jours. De plus, la majorité d’entre elles se retrouvent au Québec, soit dans nos jardins, soit dans la nature. Sa facture plutôt aride aurait gagné à être enrichie d’illustrations ou de photos, néanmoins son contenu est excellent.


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