Jardins pour rêver, jardins pour s’inspirer

Bien qu’encore jeunes, les aménagements des Jardins Michel Corbeil sont déjà inspirants avec leurs beaux contrastes de couleur, leurs belles compositions et, évidemment, l’impressionnant éventail de vivaces présenté.
Photo: Photo Lise Gobeille Bien qu’encore jeunes, les aménagements des Jardins Michel Corbeil sont déjà inspirants avec leurs beaux contrastes de couleur, leurs belles compositions et, évidemment, l’impressionnant éventail de vivaces présenté.

Un jardin doit faire rêver, nous transporter et nous inspirer, mais attention, il crée aussi un état qui peut entraîner une dépendance : la zénitude. En fait, c’est un lieu idéal où s’arrêter en vacances. Certains sont comme des oeuvres d’art, uniques, tandis que d’autres nous servent de modèles, d’inspiration. En voici trois, très différents les uns des autres, à voir et à revoir.

 

Le Jardin des curiosités

 

Le Jardin des curiosités a émergé d’un champ dénudé pour devenir aujourd’hui un espace riche, diversifié et unique. Il a été conçu il y a 17 ans par Suzanne Puech, horticultrice et artiste passionnée, avec la complicité d’Alain Émond, son amoureux. À l’entrée, la maison ancestrale jaune éclatant est entourée d’une luxuriance végétale accueillante. Derrière celle-ci est aménagé le jardin d’une conception particulière, où contrastent le formel et le naturel. De grandes haies de cèdres taillées à la perfection dessinent le contour d’un jardin classique, où quatre aménagements à l’anglaise se reflètent par leur forme. Dans ces plates-bandes, les plantes qui se ressèment sont les bienvenues, pour la note de liberté qu’elles apportent. L’allée centrale et le coeur de cet espace sont dans un tout autre esprit. Sobres et chics, ils sont rigoureusement entretenus et mettent en valeur l’art topiaire, peu courant au Québec. On y découvre des haies de buis minutieusement taillées, quatre chiens immenses en cèdre et plusieurs autres sculptures végétales. De chaque côté se trouvent deux allées, une dédiée aux plantes d’ombre et l’autre, aux plantes de soleil. Au bout se trouvent les petits fruits et le verger, et près de la maison, deux bassins sont aménagés avec des plantes aquatiques. Au fond, il ne faut pas manquer le lumineux jardin de mousse et les trois murs de bâtiments industriels en cèdre. Pour créer un microclimat et attirer les oiseaux, un brise-vent nourricier du côté nord a été planté. Opération réussie, car les volatiles sont nombreux et on se sent comme dans un écrin. On peut identifier les plantes grâce à un livret qui est fourni, et si certaines vous tombent dans l’oeil, les propriétaires tiennent une pépinière. Mais attention, argent comptant seulement.

 
Le Jardin des Curiosités
2875, chemin des Patriotes, Saint-Ours
Le jardin est ouvert tous les jours jusqu’au 18 août, de 10 h à 17 h.
 

Les Jardins Michel Corbeil

 

L’année dernière, le Centre Jardin Michel Corbeil, un spécialiste reconnu pour son choix extraordinaire de vivaces, a ouvert des jardins de démonstration qui se déploient sur plusieurs thèmes : naturel, alpin, zen, urbain, intime, aquatique, riverain, etc. Les aménagements sont jeunes encore, mais certains sont déjà inspirants avec leurs beaux contrastes de couleur, leurs belles compositions et, évidemment, l’impressionnant éventail de vivaces présenté. Les plantes sont identifiées et on peut se les procurer à la jardinerie. Mes bémols : l’entrée n’est pas aménagée et on ne s’y sent pas accueilli. Est-ce un projet ? Ce serait grandement souhaitable. Puis, comme les jardins sont situés à l’autre bout des champs de production, ils sont isolés et sans lien avec la jardinerie.

 

Jardins Michel Corbeil
961, boul. Arthur Sauvé, Saint-Eustache
 

Le 15e Festival international de jardins

 

Les Jardins de Métis organisent depuis 2000 un Festival international de jardins singuliers et uniques au Québec qui allie arts visuels, architecture, design, paysage et nature. Vingt-deux jardins contemporains symbolisent de manière ludique, poétique ou esthétique la délicatesse et la complexité de la vie, dont six sont nouveaux cette année. Soixante-cinq concepteurs sont venus de tous les coins de la planète — Séoul, Saint-Jacques-de-Compostelle, New York, Philadelphie, Bâle, Amsterdam, Paris, Montréal… — pour nous amener à voir le monde autrement et nous transporter dans un univers coloré. Des installations comme, entre autres, Courtoisie de la nature, Sacré potager, Pink Punch ou Bal à la villa déstabilisent, font réfléchir et amusent. Dans un environnement exceptionnel, le bord du fleuve Saint-Laurent, elles sont alignées sur une esplanade ensoleillée ou blotties dans le sous-bois.
 

Une fois sur place, une visite des jardins historiques (le jardin accueil, le jardin du ruisseau, l’allée royale, etc.) va de soi. Créés par Elsie Reford sur une période de 30 ans, ils sont les témoins de sa passion pour le jardinage et les végétaux. Impeccablement entretenus, variés et aménagés avec une diversité de plantes intéressantes, ils sont inspirants. De même, à la Villa Estevan, on peut voir l’exposition permanente La villa Estevan, au coeur de la villégiature qui décrit l’histoire de la villa et de ses occupants, et aussi plusieurs expositions temporaires. À voir également, une petite exposition surprenante d’outils de jardinage anciens. Pour terminer, le restaurant de la villa propose une cuisine absolument délicieuse axée sur les végétaux comestibles des jardins.

 

Dernière information et non la moindre, le 13 juin, les Jardins de Métis ont remporté le prix Jardin de l’année des Prix Tourisme jardin canadien, décerné par le Conseil canadien du jardin. Félicitations !

 

Les jardins sont ouverts tous les jours jusqu’au dimanche 28 septembre.

 
Les Jardins de Métis
200, route 132, Grand-Métis

 

50 ans de botanique au Canada

 

 À la mi-juin, l’Université de Montréal a accueilli le Congrès de l’Association botanique du Canada pour son cinquantième anniversaire. Un symposium sur l’histoire de la botanique a exposé les contributions des botanistes canadiens au développement de nombreuses disciplines de la biologie végétale. Aussi, un hommage a été rendu à André Bouchard (1946-2010), écologiste et biologiste réputé pour son apport remarquable à l’écologie des communautés végétales et du paysage, l’aménagement du territoire et de la conservation. Par ailleurs, la réalisation d’une « eFlora » canadienne semble imminente, car déjà deux projets sont en cours, la flore électronique de l’Arctique et celle des plantes vasculaires de la Colombie-Britannique. Et sûrement qu’un symposium sur l’importance d’études écologiques à long terme, afin de pouvoir comprendre l’évolution d’une parcelle sur 25-30 ans, aura lieu dans un avenir rapproché. Anne Bruneau, coprésidente de ce congrès et directrice du Centre sur la biodiversité, souligne la volonté des chercheurs de poursuivre leur travail, malgré le manque de financement du milieu.

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Au jardin cette semaine

 

Il reste encore des coins à fleurir dans les plates-bandes et, si les balconnières ne sont pas encore faites, il n’est pas trop tard. D’ailleurs, comme c’est le temps des rabais, aussi bien en profiter. Par contre, on s’assure de choisir des plantes qui ne sont pas longues et fragiles parce qu’elles sont demeurées trop longtemps coincées dans leur contenant.

 

Même chose pour le potager, mais il ne faut pas commencer avec des plants trop petits (tomates, piments, aubergines) si on veut avoir une récolte, car la saison est déjà avancée.

 

Et comme il fait plus chaud, il faut être vigilant et arroser les nouvelles plantations souvent.

 

Dans une récente chronique, j’ai écrit que les Akebias quinquefolias fleurissaient peu ou pas au Québec, mais Anne Bruneau m’a informée que son plant fleurit à Montréal. Pas abondamment, mais elle a quand même le plaisir de voir des fleurs.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

Dans la bibliothèque

Le Jardin de la grève, situé à Tadoussac, a été aménagé autour du Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM). Conçu par Sandra Barone et Fred Oehmichen, il s’inspire du paysage environnant et le met en valeur.

Ce guide qui accompagne le jardin présente à l’aide de photos les 5500 plantes qui le composent, dont 33 sont des espèces indigènes de la Côte-Nord. Ces dernières sont agrémentées d’un texte à saveur naturaliste éloquent et sympathique. Il est en vente à la boutique du CIMM.

Le Jardin des Curiosités

2875, chemin des Patriotes

Jardins Michel Corbeil

Saint-Ours

Les Jardins de Métis

961, boul. Arthur Sauvé

Le jardin de la grève

Saint-Eustache

À la découverte des plantes de la Côte-Nord



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