Feux d’artifice du dégel

Ils sont les feux d’artifice du dégel, ils explosent sous nos yeux et nous sortent de la torpeur de l’hiver. Ces bien aimés du monde horticole, les bulbes, devraient se retrouver sur chaque terrain, petit ou grand, parce qu’ils sont généreux et pas compliqués. Et puis, seulement quelques coups de truelle, à l’automne, transforment le décor printanier en une symphonie de couleurs.
En vrac ou préemballés
Sur le marché, les bulbes sont vendus soit en vrac dans les jardineries, soit préemballés dans les magasins à grande surface. Le vrac a plusieurs avantages et donne accès aux bulbes de meilleure qualité, c’est-à-dire les gros calibres, qui sont plus florifères et plus aptes à se pérenniser. En plus, on peut les sélectionner un à un et les choisir dodus et fermes, deux critères importants de bulbes en santé.
Tandis qu’avec les bulbes préemballés, on tombe dans la deuxième qualité, de plus petit calibre ; ils produisent une belle floraison mais ont moins de potentiel. On doit aussi prendre en considération la hauteur des plantes et les périodes de floraison afin de faire de beaux aménagements. Enfin, on a encore plusieurs semaines devant nous pour les plantations, qu’on peut étirer jusqu’au premier gel.
Valeurs sûres
Réjean Geoffrion, responsable de la vente des bulbes depuis 47 ans à la Pépinière Jasmin à Ville Saint-Laurent (la jardinerie qui a sûrement le plus grand choix de bulbes au Québec), a vu l’offre exploser et se diversifier au cours des années. Par exemple, maintenant, en magasin, il y a plus d’une trentaine de variétés d’ail décoratif, plus de 35 variétés de tulipes Darwin et une soixantaine de variétés de tulipes Triumph, une quarantaine de variétés de crocus et une dizaine de variétés de fritillaires : de quoi donner le tournis.
Comment s’y retrouver ? Vivement les valeurs sûres. Voici donc les suggestions de M. Geoffrion… Pour les jonquilles jaunes, les variétés King Alfred et la Barrett Browning sont insurclassables, ainsi que, dans le blanc, la Mount Wood. Dans l’ail décoratif à grosses fleurs, pour le rose, la Globemaster et la Giganteum sont des classiques et dans le blanc… la Mont Blanc. Pour les tulipes hâtives, il conseille la Diana en blanc, la Bellona en jaune et la Cardinal en rouge. Quant à celles de mi-saison dans la série Darwin, il suggère la Golden Appeldoorn en jaune, la Holland’s Glory en rose et l’Ivory Floradale en blanc.
Finalement, pour les tardives, il préconise la Big Smile en jaune, la Bleu aimable en bleu lavande et la Temple Beauty en rose, une tulipe majestueuse de 70 cm de haut avec une fleur immense de 10 cm. Enfin, selon lui, les nouveautés qui se démarquent sont le crocus Monarch orange, le premier de cette couleur sur le marché, et la tulipe double et parfumée, l’orange Angélique.
Les malfaisants
D’accord, les écureuils et les chevreuils peuvent constituer un problème quand on plante des bulbes, mais celui-ci n’est pas insurmontable. Soit on utilise quelques trucs pour éloigner les bêtes, soit on évite tout simplement de planter tulipes et crocus, leurs bulbes préférés.
D’ailleurs, l’éventail de bulbes sans attrait pour les malfaisants est important et varié. Voici d’excellentes options : ail, camassie, chionodoxa, fritillaire, jacinthe, narcisse, leucojum, ornithogale, scille, entre autres.
Malgré tout, si on ne peut résister à l’appel des tulipes, un truc simple et efficace est de les planter à 20 cm de profondeur. De plus, on peut planter par-dessus nos bulbes de tulipes des bulbes moins attrayants. Pour s’assurer qu’ils ne peuvent les atteindre, on les couvre de broche à poule ; mais là, ça commence à être compliqué.
Aussi, il existe sur le marché plusieurs produits pour éloigner les écureuils, tels que le Ropel, la farine de sang ou le fumier de poule. Mais ces produits fonctionnent pour certains et pas pour d’autres. Pourquoi ? Difficile à dire. Est-ce que les écureuils ont une autre source de nourriture proche ? Est-ce qu’ils se sont habitués à l’odeur des produits ? Chaque cas est particulier et, précisons-le, ce n’est pas tout le monde qui a des problèmes avec ces intrus.
Contre les cerfs de Virginie, on peut utiliser des répulsifs, mais leur efficacité est de courte durée. Comme solution à long terme, le détecteur de mouvement associé à un arroseur est la seule technique vraiment efficace pour les éloigner, à moins de mettre une clôture de 2,5 mètres de haut tout autour du terrain…
Bonsaï et penjing de Montréal
Cette année, la Société de bonsaï et penjing de Montréal (SBPM) souligne ses 35 ans lors de son exposition annuelle. Entre autres activités pour marquer l’événement, la SBPM a invité un grand maître japonais, un sensei, Hiroyoshi Yamaji. « Nous sommes particulièrement fiers de pouvoir compter sur la présence de maître Yamaji pour inspirer nos membres sur cet art traditionnel japonais », dit le président Jean Dumaine. Le sensei fera une démonstration publique samedi et une tournée des bonsaïs exposés dimanche.
En somme, l’exposition présente les oeuvres remarquables des membres, mais en plus, elle offre une programmation d’activités pour les initiés et les néophytes. La SBPM est l’une des plus importantes sociétés de bonsaïs en Amérique du Nord. L’exposition a lieu les 4, 5 et 6 octobre sous le grand chapiteau du Jardin botanique de Montréal, de 9 h à 18 h tous les jours.
Sortir des sentiers battus
La semaine dernière, l’Association des architectes du paysage du Québec, en collaboration avec les Amis du Champ des possibles, a organisé une séance de formation peu ordinaire pour leurs membres afin de marquer la rentrée 2013. Dans le Champ des possibles, ce parc naturel unique à Montréal, a eu lieu une série de présentations et d’ateliers pour sensibiliser les membres de l’Association à ce type de projets en émergence. Le naturaliste Roger Latour, qui est impliqué dans le projet depuis longtemps, et Isabelle Dupras, de chez Indigo, spécialiste des plantes indigènes, ont notamment donné d’excellentes présentations.
Bibliothèque
La nature au fil des mois
Calendrier perpétuel
René Mettler
Gallimard Jeunesse, 2013
Ce magnifique calendrier perpétuel suit les transformations d’un paysage de campagne en France tout au long de l’année. D’une grande justesse et très précis, il apporte des informations sur les végétaux et les animaux au fil des saisons. Somptueux et éducatif, même pour les adultes.
Créer ses potagers en carrés
Pierre-Yves Nédélec
Marabout, collection « Nains de jardin »
2012, 240 pages
Voilà un beau petit livre avec d’excellentes photos, qui donne des techniques et des conseils afin de réaliser différents types de potager en carrés. Quinze styles sont présentés et on y explique aussi, de manière concise et succincte, la culture des légumes du potager, des petits fruits, des aromates et des fleurs.
Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.