Une galerie d’art dans la cour

Une sculpture est mise en valeur sur un piédestal près d’un muret qui constitue une œuvre en soi. 
Photo: Aménagement, sculpture et photos Mathieu Royal Une sculpture est mise en valeur sur un piédestal près d’un muret qui constitue une œuvre en soi. 

Un jardin nous représente par les plantes qui s’y trouvent. Mais c’est également un espace où on peut laisser libre cours à sa créativité pour qu’il nous reflète davantage. Une sculpture, des vases, une collection d’objets le personnalisent immédiatement. Par contre, il faut bien mettre le tout en scène, alors voici quelques techniques.

On déniche facilement un élément de décoration à notre image dans son grenier, chez un artiste, dans une vente-débarras… Plus difficile par contre est de choisir l’endroit pour mettre en valeur l’objet élu. Quelques trucs peuvent aider à trouver le meilleur emplacement. Les vues et les perspectives peuvent être utilisées pour diriger le regard vers l’élément de décoration. Ce procédé est régulièrement utilisé dans les jardins formels, où les lignes des sentiers dirigent l’oeil vers un banc ou une sculpture. L’encadrement de notre élément permet d’en faire un point focal. On peut l’encadrer à l’aide d’une arche, ou simplement d’une branche ou d’un groupe de plantes. Également, le rythme et la répétition sont particulièrement efficaces pour créer une impression forte et dynamique grâce aux éléments identiques. Ensuite, en surélevant ledit objet à la hauteur des yeux, on le place bien en évidence. Si notre élément est au niveau du sol, on aménage sa circonférence à l’aide de pierre, de végétaux… Ainsi on crée une mise une scène, un cadre qui le valorise. Finalement, l’arrière-plan et la texture des végétaux doivent contraster avec l’objet choisi. Il arrive qu’un élément seul ne forme pas une image assez forte, mais une collection aura de l’effet.


Mathieu Royal, paysagiste-sculpteur


Le paysagiste Mathieu Royal a du talent. D’abord, il travaille magnifiquement bien la pierre pour en faire des murets, des sentiers, des patios… mais aussi de superbes sculptures.


Amoureux de la nature et des grands espaces, il acquiert une formation en aménagement extérieur de l’école d’horticulture du Jardin botanique. S’il est en premier lieu intéressé par les plantes, sa passion se tourne graduellement vers la pierre. Avec des mentors au Québec et en Colombie-Britannique, il apprend les techniques pour la travailler. Son approche artistique fait de certains de ses murets en pierre sèche des oeuvres en soi. Il se distingue aussi par l’utilisation de pierres taillées immenses pour la réalisation de patios ou d’escaliers.


Sa passion pour cette matière lui a donné l’envie de la façonner, de la polir, de l’associer au métal et au bois. Ainsi sont nées des sculptures originales de style contemporain, abstrait ou zen. Ces créations lisses et brutes à la fois subliment et transcendent un jardin. Pour une commande, il s’inspire du terrain, du style de la maison et du client. Il récupère des matériaux sur place, glane dans les carrières ou chez le ferrailleur. Une fois la pièce réalisée, il l’installe pour qu’elle puisse être appréciée à sa juste valeur.


L’approche de Mathieu Royal est personnalisée. Il doit y avoir une rencontre, une connexion avec le client, afin qu’il puisse refléter son esprit et son image dans l’aménagement. Un lien de confiance doit se créer pour faciliter la communication et les échanges. Généreux de son temps, il fait plusieurs rencontres sans frais avant de régler un contrat. Pour plus de souplesse et une réponse rapide aux aléas de la réalisation, il travaille à partir de croquis qui évolue en cours de route.

 

Colloque de la Société de phytotechnologie


Le jeudi 30 mai dernier a eu lieu à Montréal le septième colloque de la Société québécoise de phytotechnologie, dont le thème cette année était la gestion des eaux pluviales. Le sujet tombait à point avec les changements climatiques qui nous amènent leur lot de pluies diluviennes. Des solutions phytotechnologiques ont déjà démontré leur efficacité ailleurs dans le monde : les toits verts, les noues, les jardins pluviaux et les bassins de rétention. Où en sommes-nous ici ? Martin Joly, architecte du paysage et représentant du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEP), dresse le portrait actuel de la situation.


Depuis le 1er janvier 2012, les exigences ont été resserrées quant à la gestion des eaux pluviales des projets de développement urbain. Et deux guides ont été produits pour soutenir les municipalités, Le guide de gestion des eaux pluviales et La gestion durable des eaux de pluie. On constate cependant que, malgré l’urgence d’agir, les changements tardent à venir. Pourquoi ? Le contrôle du développement urbain par les promoteurs semble un sérieux problème. De plus, afin de changer la gestion traditionnelle de l’eau (celle des ingénieurs), une approche multidisciplinaire et une vision globale doivent absolument se concrétiser.


Danielle Dagenais, architecte du paysage, agr., Ph.D., professeure agrégée à l’Université de Montréal, a présenté quatre villes (Portland, Philadelphie, Toronto et Kronsberg) qui mettent en pratique l’approche phytotechnologique. Qu’est-ce qui les a amenées à agir ? Portland et Philadelphie ont été contraintes de le faire par le Clean Water Act, une loi fédérale américaine qui régit la qualité de l’eau. À Portland, en Oregon, la réussite fut si grande que la Ville a développé un circuit de vélo qui fait le tour des aménagements. En ce qui concerne Toronto, soumise à la pression des citoyens et montrée du doigt par la Commission des Grands Lacs, elle s’est dotée d’incitatifs et d’une loi pour aider à la création de toits verts. Enfin, à Kronsberg, en Allemagne, les citoyens et la municipalité ont fait le choix de maintenir le cycle hydrologique naturel afin d’assurer la survie d’une ancienne forêt. L’omniprésence de l’eau dans cette ville est devenue une carte de visite.


Ces changements ont pu avoir lieu grâce à des lois, à des règlements et à des incitatifs financiers, mais aussi grâce à la pression des citoyens. Quand aurons-nous ces moyens au Québec ?


Enfin, des enjeux scientifiques et techniques ont également été abordés, entre autres par Tim Fletcher, professeur d’écohydrologie urbaine, Ph.D. à l’Université de Melbourne, et Rusty Schmith, écologiste du paysage chez WaterDrop Design, NY. Le colloque affichait déjà complet quelques jours avant l’événement, signe que la phytotechnologie a le vent dans les voiles.
 

Mosaïculture en coulisse


Sally Matthews est une artiste fascinante de l’Angleterre. Elle a été invitée à venir réaliser sur place une série de sangliers. Ces sculptures sont composées, à part la structure de base, de matériaux organiques qu’elle récolte sur place. Ceux-ci sont toujours en lien avec le mode de vie de l’animal, dans ce cas : bois, branches et terre. Cette dernière, la terre, couvrira l’animal. À voir dans la saulaie.

Lectures 
 

Mon potager santé - Cultivez vos légumes en pleine terre ou en pots

Deuxième édition revue 

et augmentée

Lili Michaud

Multimondes, 2013, 

362 pages

 

Les pratiques écologiques urbaines et le développement durable sont les spécialités de Lili Michaud, une agronome de formation. Cette deuxième édition de Mon potager santé se différencie par sa section sur la culture en pot. On y parle des avantages et des inconvénients de celle-ci, des choix de terreaux et de légumes… de la culture en contenant, des renseignements qui seront grandement appréciés par les jardiniers des villes et des banlieues. Sinon, l’ouvrage demeure presque identique à la première édition, dans laquelle Mme Michaud nous entretenait sur des sujets qui lui tiennent à cœur : l’alimentation, la santé, l’environnement.

 

Au jardin cette semaine


On contrôle la mouche du chou avec de la terre diatomée, tandis que l’on met une toile flottante pour maintenir l’altise à distance.


Plusieurs personnes m’ont demandé comment se débarrasser des fourmis. On peut ébouillanter la fourmilière ou utiliser des produits à base d’acide borique ou de borax.

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Dans le cadre de ses Grandes conférences, Espace pour la vie accueille l’imminent botaniste Francis Hallé. (Francis Hallé, Plaidoyer pour l’arbre, Éd. Actes Sud, Arles, 2005, 211 p.)

Lors de sa conférence intitulée Plaidoyer pour l’arbre, l'auteur s’attardera sur l’ampleur des réalisations des grands végétaux que sont les arbres, notamment leurs prouesses biochimiques et génétiques, les communications qu’ils établissent entre eux et leur sensibilité aux phases lunaires ainsi qu’aux variations du champ magnétique terrestre. La place de l’arbre dans les villes sera aussi abordée ainsi que son apport essentiel à la vie humaine.
À l’auditorium Henry-Teuscher du Jardin botanique de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Jeudi, 13 juin 2013 à 19h30. Achat de billets à la billetterie en ligne

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