Avec plus de 360 000 plantes à fleurs sur la planète, plusieurs espèces fantastiques sont encore à découvrir pour le jardinage. Un horticulteur bien connu au Québec, Albert Mondor, s’est donné le mandat de nous en présenter quelques-unes chaque printemps. Tous les ans, il propose sa nouvelle collection botanique de la Sélection Réserve naturelle.
La performance de ces plantes a été évaluée par des horticulteurs expérimentés, soit Mireille Dubuc, responsable du Jardin des nouveautés au Jardin botanique de Montréal, Hélène Corriveau, horticultrice en chef au Jardin Van den Hende, Claude Vallée, professeur à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe, et Albert Mondor lui-même.
Amicie, ou Amicia zygomeris
Dans les vallées des chaînes de montagnes de la Sierra Madre occidentale et orientale, au Mexique, elle pousse le long des cours d’eau jusqu’à une altitude de 2500 mètres. Proche parente des haricots et des pois, cette plante est vivace dans son pays d’origine, où elle atteint 2 mètres. Ici, on la cultive comme une annuelle, qui atteint 90 cm.
Ses feuilles, jolies comme tout, sont composées de deux paires de folioles en forme de cœur allongé qui se replie la nuit. Ses tiges sont pourpres, son feuillage vert glauque et ses stipules, sortes de petites feuilles modifiées, sont vert pâle teinté de rose pourpré. L’amicie se cultive en pot ou en pleine terre, au soleil ou dans un endroit semi-ombragé. Le sol doit être frais et bien drainé, de préférence léger et fertile.
Papayer, ou Carica papaya
Connu pour ses fruits exotiques, le papayer a de grandes feuilles très découpées, fort décoratives. Maintenant cultivée partout où les cieux sont cléments pour la production de papaye, cette plante est originaire de l’Amérique centrale et du Sud. Dans son milieu naturel, elle atteint la taille d’un arbre : 6 mètres. Ici, un plant parti en serre par semis, en décembre, atteindra 1,50 mètre à la fin de l’été.
Le papayer se cultive facilement, mais il demande un arrosage régulier et une fertilisation fréquente, ainsi qu’un endroit ensoleillé et chaud. À l’extérieur, on peut le cultiver en pot, bien que les résultats soient meilleurs en pleine terre, dans un sol riche et humide. À l’automne, on l’hiverne dans une pièce très ensoleillée. En septembre, parfois les plants femelles ou hermaphrodites produisent des fleurs qui formeront par la suite de beaux fruits.
Si vous avez envie de vous amuser, le semis est simple à faire. Récoltez les graines d’un gros fruit, plantez-les à une profondeur de 6 mm dans un terreau à semis. Elles germeront pendant 20 à 30 jours, à une température de 24 °C.
Euphorbe crayon, ou Euphorbia tirucalli var.rosea
Son feuillage fascinant, composé de nombreuses tiges succulentes jaune orangé, évoque le corail des mers tropicales. En prime, lorsque les températures diminuent, les tiges prennent de superbes teintes orange rosé. Plante de milieux désertiques, sa distribution géographique s’étend de l’Éthiopie jusqu’à la région du Cap, en Afrique du Sud. Là-bas, elle atteint jusqu’à 10 mètres et prend la forme d’un arbre, mais ici, elle atteint 60 cm au cours de l’été. Elle est robuste, résistante et peu exigeante.
On la cultive en pot ou en pleine terre, dans un sol léger et bien drainé. Elle préfère le soleil, mais tolérera la mi-ombre. Elle ne demande aucune fertilisation, aucune taille et… aucun arrosage, la pluie lui suffit. Quand arriveront les froids, on peut la rentrer et la placer dans une pièce ensoleillée où elle ne sera arrosée qu’une fois par mois. Attention, la sève blanche de cette euphorbe peut causer des irritations.
Clérodendron de l’Ouganda, ou Clerodendron ugandense
Les jolies fleurs bleues du clérodendron de l’Ouganda ont une allure toute particulière : elles ressemblent à s’y méprendre à un papillon ! Cet arbuste vigoureux originaire de l’Afrique tropicale regorge de fleurs, de la fin du printemps jusqu’à l’automne.
Facile de culture et peu sensible aux maladies et aux insectes, il croît bien dans un sol riche en humus, humide et bien drainé. On le cultive en pot ou en pleine terre, dans un endroit ensoleillé ou à la mi-ombre. Il atteint environ 1 mètre de haut par 1,2 mètre de large. À l’automne, on met le clérodendron dans une pièce bien ensoleillée où se poursuivra sa floraison.
***
On se procure les plantes de la Sélection Réserve naturelle aux endroits suivants :
Le Cactus fleuri, 1850, rang Nord-Ouest, Sainte-Madeleine, 450 795-3383, cactusfleuri.com.
Planterra, 2275, chemin Saint-François, Dorval, 514 684-1711, planterra.ca.
Marché du printemps du Jardin Daniel A. Séguin, les 17, 18 et 19 mai, itasth.qc.ca/jardindas.
Les Trouvailles champêtres du Jardin botanique Roger-Van den Hende, 9 juin, jardin.ulaval.ca.
Rendez-vous horticole du Jardin botanique de Montréal, les 24, 25 et 26 mai, au kiosque de vente des plantes annuelles du Jardin. espacepourlavie.ca.
***
Au jardin cette semaine
C’est le temps de mettre du compost ; mettez-en 2 à 3 cm et intégrez-le avec un sarcloir dans les premiers centimètres du sol. La Ville de Montréal en distribue gratuitement à ses résidants. Ville de Montréal, Remise de compost, Complexe environnemental de Saint-Michel, les 11 et 12 mai 2013, de 8 h à 18 h. Suivre les indications à partir des deux entrées de chaque côté de la Tohu. Aussi, certains arrondissements en distribuent cette fin de semaine, ainsi qu’à des dates ultérieures. Consultez le site de la Ville de Montréal, Environnement, Matières résiduelles, pour plus d’information. Plusieurs municipalités donnent du compost au printemps, renseignez-vous auprès de la vôtre.
Ramassez, rincez et conservez les écailles d’œufs pour lutter contre les limaces. Plus on commence tôt à prendre le contrôle des indésirables, moins on a de problèmes pendant la saison. L’installation d’un paillis, au printemps, aide à cette tâche et permet de diminuer les arrosages en cours de saison.
***
Le courrier
« J’aimerais faire grimper des vignes sur les murs de notre maison pour faire une « maison verte ». Toutefois, j’ai entendu dire que cela pouvait briser les joints entre les briques, voire la brique elle-même, et attirer des insectes et des rongeurs. Qu’en pensez-vous ? Quels sont les avantages et/ou inconvénients et quelle sorte de vigne serait idéale ? »
France Blais
Depuis que je suis dans le domaine de l’horticulture (30 ans), jamais je n’ai vu un mur en bon état être endommagé par une vigne. J’en ai d’ailleurs sur ma maison de brique depuis plus de 25 ans et je n’ai eu aucun problème. Par contre, si le mur est en mauvais état, que le crépi est fissuré ou que les joints s’effritent, il est possible que des matériaux soient arrachés en tirant sur la vigne pour la tailler. Quant aux insectes et rongeurs, il n’y en a pas plus avec des grimpants. Malheureusement, cette idée continue d’être véhiculée. Les grimpants ont plusieurs avantages : ils permettent d’aménager à la verticale, insonorisent la maison et la rafraîchissent en été, améliorent la qualité de l’air, la qualité de vie, etc. Le Centre d’écologie urbaine de Montréal a produit un excellent document sur le sujet : Les plantes grimpantes. Une solution rafraîchissante, par Anne-Marie Bernier. Voici trois propositions de grimpants intéressants pour une maison verte… Le lierre de Boston, Parthenocissus tricuspidata, de zone 4 b, a des feuilles qui ressemblent à celles de l’érable et qui deviennent rouges à l’automne. La vigne vierge, Parthenocissus quinquifolia, de zone 2 b, couvre rapidement, mais doit être taillée régulièrement car elle est envahissante. Son feuillage devient pourpre à l’automne. L’hydrangée grimpante, Hydrangea anomala petiolaris, de zone 4 b, et l’hydrangée du Japon, Schizophragma hydrangeoides, de zone 5b : les deux croissent lentement mais ont une floraison spectaculaire. Le feuillage argenté de l’hydrangée du Japon « Moonlight› est décoratif. Attention, certaines vignes ont des ventouses, d’autres des vrilles ou encore des racines adhérentes : il faut choisir celle qui convient à la surface que vous désirez couvrir. Les trois grimpants mentionnés plus haut poussent sans problème sur la brique et le crépi.
À voir en vidéo