Quelques étapes pour bien accueillir la saison froide

Déjà la saison de jardinage se termine, les plantes sont bien gelées, les arbres perdent leurs feuilles et il ne reste plus qu’à tailler et protéger certains végétaux pour l’hiver.
Photo: Lise Gobeille Déjà la saison de jardinage se termine, les plantes sont bien gelées, les arbres perdent leurs feuilles et il ne reste plus qu’à tailler et protéger certains végétaux pour l’hiver.

La saison froide s’installe doucement, mais sûrement, même que certaines régions au nord ont reçu leur première chute de neige. Certainement qu’il y aura encore de belles journées pour jardiner, sinon, eh bien, on s’emmitouflera pour faire les dernières tâches.

L’automne, après la chute des feuilles, est une bonne période pour la taille des arbres et des arbustes, car on voit bien la ramure et les travaux en sont facilités. Voici quelques informations essentielles pour éviter de faire de grosses erreurs… D’abord, ce qu’on ne doit pas faire, et ensuite pourquoi.
 
On n’enlève jamais plus de 20 à 30 % de la ramure d’un arbre par année, on ne l’étête pas et on ne le taille pas en boule, car ces interventions favorisent la formation de nombreux gourmands qui sont des tiges tendres et indésirables. Elles rendent l’arbre plus vulnérable aux insectes et aux maladies, on lui enlève sa forme naturelle et, en plus, on diminue sa durée de vie.
 
En fait, la taille d’entretien d’un arbre ou d’un arbuste se limite à enlever les branches cassées, mortes ou endommagées, celles qui se frottent les unes aux autres ou qui se développent vers l’intérieur, ainsi qu’à éliminer les gourmands et les rejets. Quoique, sur les vieux arbustes, on peut pratiquer une taille de rajeunissement. Soit on élimine le tiers des plus vieilles tiges à la base chaque année, soit on enlève le tiers supérieur du plant pour diminuer sa dimension et que l’on sélectionne des branches principales et secondaires, ou encore on recèpe le plant, ce qui signifie tailler l’ensemble des branches à environ 15 cm du sol.Par contre, on sautera une année de floraison si on pratique les deux dernières méthodes sur des arbustes qui fleurissent au printemps. 
 
Tous les arbustes ne peuvent pas être recépés, seulement les suivants : les cornouillers aux branches colorées (Cornus alba et Cornus sericea), l’arbre à perruque (Cotinus coggygria), l’Hydrangea arborescente (Hydrangea arborescens), les potentilles ligneuses (Potentilla fruticosa), les seringats (Philadelphus ssp.), les physocarpes à feuilles d’obier (Physocarpus opulifolius), le gadelier alpin (Ribes alpinum), les saules (Salix ssp.), les spirées du Japon (Spirea japonica), certains lilas (Syringa vulgaris et S. xhyacinthiflora) et les sureaux (Sambucus ssp.).
 
Le recépage peut se faire à l’automne ou au printemps, avant le débourrement des bourgeons. À l’automne, si l’arbuste est gélif, le risque de gel est plus élevé. Source : Carnet horticole et botanique du Jardin botanique de Montréal.
 
Notons que la taille des arbres fruitiers se pratique à partir de février jusqu’à l’ouverture des boutons. Quant aux rosiers, les non rustiques tels que les hybrides de thé, les grandiflora, les floribunda et la plupart des polyantha, devront être taillés approximativement à la moitié de leur hauteur pour être protégés. Les rosiers grimpants non rustiques seront détachés de leur support et protégés.
 
Entretien des vivaces

Les vivaces qui décorent le jardin l’hiver seront taillées seulement au printemps prochain. Les autres sont coupées en petits morceaux qu’on laisse sur place, ou encore on ne touche à rien cet automne et on intervient si nécessaire au printemps prochain.
 
Par contre, si on n’est pas à l’aise avec un certain laisser-aller, on adopte une approche mixe entre l’autocompostage (sur place) et le jardin bien curé. L’important est de laisser de la matière verte au jardin afin qu’elle se dégrade, qu’elle amende le sol et nourrisse les micro-organismes. Toutefois, il est préférable d’éliminer le feuillage des plantes sujettes aux maladies afin de diminuer les foyers d’infestation.
 
Protection hivernale

Les protections hivernales servent à préserver les plantes du froid, du vent, du verglas ou de la lourde neige accumulée par le processus du déneigement. Mais la plupart d’entre elles sont inesthétiques et demandent de l’investissement et du temps pour les mettre en place, donc, avant de les installer, il faut se questionner sur leur indispensabilité. Est-ce que mes plantes sont déjà bien protégées du vent ? Est-ce que j’ai un bon couvert de neige qui les isole ? Est-ce que je ne pourrais pas envoyer ma neige ailleurs ? Etc. Cela pour éviter de déployer l’arsenal de protection contre l’hiver.
 
Somme toute, parfois on n’a pas le choix. Dans ce cas, on doit savoir qu’il est préférable d’installer les protections hivernales le plus tard possible, car s’il y a un redoux, il y a danger de surchauffe et de moisissures sous les protections. Alors, quand les installer ? On les place lorsque le sol est gelé. Ainsi, les risques sont presque nuls.
 
Pour certaines plantes basses à la limite de leur rusticité mais pour lesquelles on n’emploie pas de protection, on peut favoriser l’accumulation de neige en les couvrant de branches ; celles du pin sont idéales, mais on prend ce qu’on a sous la main. Les feuilles peuvent aussi être utilisées, mais attention, elles ont tendance à se compacter et devront être enlevées rapidement au printemps. Si on a des plantes vivaces en pots, on les enfouit dans le sol pour l’hiver afin que leurs racines ne gèlent pas.

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Des questions sur votre jardin ? N’hésitez pas à me contacter à lgobeille@ledevoir.com.

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Des fleurs pour une bonne cause

Pour sa campagne de financement, la Société de Huntington du Québec vend une trousse complète pour la culture de l’amaryllis. Ce gros bulbe produit facilement dans la maison des fleurs immenses et spectaculaires. La maladie d’Huntington est une maladie héréditaire et neurodégénérative mortelle qui touche les gens entre 30 et 40 ans. Afin de soutenir cette cause, on se procure la trousse pour 13$ à partir du 5 novembre à la Société Huntington, 2300, boulevard René-Levesque Ouest, ou en téléphonant au 514 282-4272. On livre gratuitement même si vous n’achetez qu’une seule trousse.
 
Bibliothèque

Mes plantes Doudou
Patricia Grolier
Édition Le Courrier du livre
2012, 135 pages
 
L’idée est bonne : un livre sur les plantes douces qui s’adresse aux parents de jeunes enfants. Diverses activités sont proposées pour découvrir ces plantes qu’on se prend à frotter sur notre joue ou à effleurer en passant. D’abord, on traite de l’objet « doudou » réconfortant pour passer ensuite aux plantes doudous, puis à la réalisation d’un jardin de plantes que l’on câline… Il y a ensuite une liste de plantes tomenteuses et on explique ce qu’est un herbier.
 
Au jardin cette semaine

Mais non, il n’est pas trop tard pour planter les bulbes, on peut le faire jusqu’à ce que le sol gèle ! Certains se naturalisent, tels que les jonquilles « Barnett Browning » et « Carlton », ainsi que les tulipes botaniques. Pas besoin d’en replanter chaque année, et n’oubliez pas les petits bulbes pour la pelouse, comme les scilles, les muscaris et les crocus.
 
L’écorce tendre des jeunes arbres, particulièrement celle des arbres fruitiers, est appréciée par les petits rongeurs affamés pendant l’hiver. On recommande donc d’entourer la base du tronc d’une spirale de plastique, d’un treillis de métal ou autre afin de les prémunir contre les dégâts qui peuvent être mortels.
 
Voici les matériaux qu’on emploie pour protéger les végétaux : le cône de styromousse, sûrement le plus classique, le géotextile pour les grandes surfaces et les végétaux de grands formats, et pour un grand nombre de rosiers non rustiques, la toile de mousse de polyuréthane.
 
Par ailleurs, le ligotage des arbustes avec de la corde donne une bonne résistance au poids de la neige. Quant à la clôture à… neige, on l’utilise comme armature si on doit accumuler de la neige sur les végétaux et aussi pour délimiter les opérations de déneigement, mais on s’en sert le moins possible, car elle n’est pas discrète.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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