Noël, Noëlle, Noëls, Nowell...

Il y a les traditions, des odeurs, des joies et des cadeaux. Il y a des certitudes, des croyances et des légendes. Il y a surtout des lumières et des sourires d'enfant. J'aimerais dédier ce Long-courrier de Noël à tous ceux qui mangent la vie, qui épousent l'amour, qui s'agitent et se trémoussent, qui savent reconnaître ou qui savent s'oublier.

Noël, ce n'est pas simplement pour les enfants sages, c'est également pour les oubliés, les solitaires, les reclus, les prisonniers, les énervés et les enchaînés. C'est aussi pour ceux qui refusent de suivre, pour ceux qui essaient de survivre, pour ceux qui ne veulent pas abdiquer, pour ceux qui se battent, pour ceux qui ont décidé de partir, pour ceux qui restent et qui cachent leurs envies. Noël est certes le résultat d'une naissance, mais ce n'est pas simplement pour moi celle d'un enfant au Proche-Orient... Si on remplaçait «Joyeux Noël» par «Joyeux je t'aime», et ce, dans toutes les langues? http://melie97469tktpelo.centerblog.net/5293375-je-t-aime-dans-toutes-les-langues-du-monde-

Je sais, je sais, ça fait très démagogue... mais à force de voyager, j'en suis venu à penser que l'homme et son amazone auraient intérêt à dire aux autres «je t'aime» au lieu de «j'te vends quelque chose»...

Enfin, je dédie cette chronique surtout à ma petite mère, qui vient de subir un AVC en mangeant de mon lapin. Ma mère un peu paralysée, un peu perdue, un peu souriante, un peu plus tard... Ma mère qui m'admire depuis ma naissance, laquelle n'a pas eu lieu en Palestine, où d'ailleurs je n'ai jamais vu de lapin.

Clin d'oeil

- En fin de semaine dernière, Vaclav Havel disparaissait, l'espace d'une toux. J'ai eu la chance de le rencontrer lors d'un opéra à Prague. Mon coude touchait celui d'un des auteurs et signataires de la Charte 77. Celui-ci chantonnait... Les noces de Figaro. Après lui avoir glissé quelques mots un peu plus tard, du genre de ceux qu'on prononce dans les cocktails où tout le monde est «prout mon cher» devant le régime en place, je fus convaincu qu'il était un combattant 90 % du temps et qu'il était combattu le reste du temps...

- Et Cesaria Evora qui se fait la malle au Cap Vert. J'ai déjà rencontré par hasard «la diva aux pieds nus», avec sa copine de classe à Mindelo, sur son île. Les deux mémés n'avaient pas le sourire facile, mais leur gorge était bien ouverte au grog local et à la cigarette. L'interprète de Saudade a porté ses sandales toute la soirée. À mon avis, c'est sur scène que ses pieds ne supportaient aucune pointure.

- Et Kim Jong-il, le chef de la Corée du Nord, parti lui aussi. Je ne l'ai jamais rencontré, mais ses douaniers m'ont soumis, il y a deux décennies, à une fouille rectale faite sans aucune délicatesse.

- Il y a une semaine, jour pour jour, il y eut comme un tremblement de terre au Québec. Pas de référendum, pas de pandémie vicieuse, pas de nouveau parti... Non. Mais un entraîneur-chef du club de hockey provincial qui venait d'être foutu à la porte. Avec comme prime de départ deux années de salaire évaluées à trois millions de dollars. J'ai arrêté la voiture en entendant la nouvelle, car ma fille me demandait: c'est quoi, trois millions de dollars, papa? C'est... heu... c'est le salaire de papa pendant 60 ans... brut!

Puis on donna le nom du nouvel entraîneur: Randy. Et on fit une foule de commentaires dans un français tout juste acceptable pour dénoncer l'unilinguisme intolérable du nouveau motivateur de la Sainte Flanelle. J'ai appris, en fréquentant le dimanche matin l'émission de Franco Nuovo à Radio-Canada et par la bouche de Jean Dion, que l'équipe comptait seulement quatre joueurs francophones. Je me suis posé cette question: et si on demandait à ces quatre joueurs qui, de Bescherelle ou de Grevisse, serait selon eux le meilleur entraîneur?

Cadeaux de Noël et autres

Puis-je espérer recevoir pour Noël un cadeau? J'aimerais en effet recevoir vos suggestions pour l'hébergement et les restaurants dans les villes suivantes: Prague, Vienne et Budapest, et pour l'Autriche en général.

Pierre Ledoux, Montréal

De Berlin à Vienne en passant par Prague, nous avons six semaines pour aller à la découverte de ces trois villes et de ce qu'il y a entre elles. Nos intérêts: musées, monuments, nature, le tout sans courir. Nous y serons entre juillet et août prochain.

Merci à l'avance pour vos suggestions.

Suzanne et Régent, Montréal

Ma femme et moi planifions un voyage en Autriche en 2012, plus spécifiquement à l'automne. Nous voudrions y séjourner une semaine (nous souhaiterions visiter Salzbourg et Vienne, entre autres) et voudrions également visiter Venise pour une autre semaine. Auriez-vous des suggestions particulières pour notre visite en Autriche?

Christian Hébert, Montréal

Je ne pouvais résister à l'envie de donner un cadeau de Noël à Pierre Ledoux. Et comme certaines questions se croisent, voici un envoi groupé.

En ce qui concerne l'Autriche, en dehors de Vienne et de Salzbourg, qui n'ont pas besoin de présentation, la région du Salzkammergut est une bonne idée pour l'automne. Du côté de Bad Ischl, je vous conseille cette résidence de chasse de l'impératrice Sissi. Gmunden et Hallstaat sont d'autres villages princiers à ne pas négliger. Les anciennes mines de sel (la région en était pleine) ont fait place à des troglodytes de la meilleure espèce. Partout vous trouverez des auberges accueillantes avec une gastronomie mettant l'accent sur le gibier.

Pour un hôtel sympa à Bad Ischl, en bord de rivière, je suggère le Goldenes Schiff (www.goldenes-schiff.at). Pour un hôtel très bien à Salzbourg, je ne vous ferai pas le coup de l'hôtel Amadeus (de style rococo et où on parle français), mais vous propose plutôt le Haus Wartenberg dans le quartier de Riedenburg (www.hauswartenberg.com), avec un excellent restaurant attenant.

Voici un restaurant salzbourgeois qui fait oublier Amadeus: Weisses Kreuz, spécialités des Balkans, au pied du château. Tél.: 84 56 41.

Il y a quelques monastères en Autriche qui proposent l'hébergement. J'en connais un à Lambach qui a vu jouer Mozart et qui a également été témoin de la prime éducation d'un enfant appelé Adolph Hitler. Contact pour Lambach: www.oberoesterreichtouris-mus.at

Pour des randonnées en Autriche:www.austria.info/fr/autriche-activites-nature/randonnee-en-autriche-1123378.html

Adresses à Vienne

- Pension Christina, Hafnersteig 7, dans le quartier de Stubenviertel. Tél.: 533 29 61

- Zur Wiener Staatsoper, Krugerstrasse, entre l'Opéra et la Maison de la musique, petit hôtel trois étoiles comptant seulement 20 chambres. Tél.: 5131274.

- Pension Nossek, Graben 17, entre la cathédrale et la Hofburg. Très simple, mais le rapport qualité-prix est très bon pour Vienne. Tél.: 533 70 41. Pas de cartes bancaires.

Adresses à Berlin

- Le Circus Hotel: www.circus-berlin.de

- Le Honigmond: www.honigmond-berlin.de

Adresses à Prague

- Domus Henrici: www.domus-henrici.cz

- Residence Monastery: www.hotelmonastery.cz/cs/uvod.html

Adresse à Budapest

- www.adorjanfamily.tvn.hu/

À voir

À Prague, il faut pousser jusqu'à Marienbad. À Budapest, le marché couvert (verres de cristal entre saucisses et salades) et le train des enfants sur les collines. À Berlin, le quartier juif et les appartements de l'ancienne RDA squattés pour des galeries et des performances nocturnes. Pour les restos: consulter le Guide du routard sur ces destinations, parce que la nourriture de base y est plus détaillée que dans le Lonely Planet.

Avignon et Aix en festivals

Je désire me rendre au Festival d'Avignon en juillet prochain. Je prendrai l'avion jusqu'à Marseille, puis le train jusqu'à Avignon. Je ne louerai pas de voiture, voyageant seul. Avez-vous des adresses de chambres à prix raisonnable (autant que faire se peut en juillet!) à me suggérer dans la ville d'Avignon? Je pense passer six ou sept jours à Avignon, puis me diriger à Aix-en-Provence pour le festival d'opéra pour quelques jours de plus. Merci de l'attention que vous porterez à ma requête.

Richard Vanasse

À Avignon, il faut réserver le plus vite possible. Essayez l'hôtel Mignon, une étoile (www.hotel-mignon.com) ou, plus calme, l'hôtel de Blauvac, un deux-étoiles (www.hotel-blauvac.com).

À Aix, je suggère l'hôtel Cardinal, un deux-étoiles près du Musée Granet (www.hotel-cardinal-aix.com).

Allez prendre une fois votre petit-déjeuner à la Villa Gallici. Les chambres y sont chères, mais le petit-déjeuner donne droit à la piscine. Je vous souhaite de tomber comme moi, pendant le festival, sur une rixe verbale opposant une critique du Figaro et un mélomane musclé au sujet du Don Giovanni de Mozart, mis en scène cette année-là par Peter Brook. Le Figaro prit la tasse. Rien que pour cela, vous apprenez à nager.

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Questions, bonnes adresses, découvertes, trucs, envies, souvenirs de voyage: lkiefer@ledevoir.com. Pour mon blogue: www.ledevoir.com/liokiefer.