Revue de presse - Histoire, ressources et politique
Ça fêtait, jeudi soir, à Edmonton. On célébrait le 25e anniversaire de la naissance du Reform Party. Le gratin de la droite populiste était au rendez-vous, mais, selon Tim Harper, qui était correspondant pour le Toronto Star dans l'Ouest en 1986, trois personnes méritent le crédit pour la création de ce mouvement et pour avoir fait le lien avec les conservateurs d'aujourd'hui. Ce sont Ted Byfield, journaliste et éditeur de l'Alberta Report, Deborah Grey, ex-enseignante et première députée du Reform, et Preston Manning, le seul chef que le Reform a connu. Le gouvernement réformiste dont il rêvait ne s'est pas matérialisé. Il a fallu bien des détours pour que la droite prenne le pouvoir, mais il s'attendait à ce que ce soit difficile. Tim Harper se souvient combien personne à Toronto ne prenait Manning au sérieux au début. On les voyait, lui et ses partisans, comme des farfelus. Certains en étaient, dit le journaliste, mais d'autres se sont fait élire sans interruption et siègent encore aux Communes. Ils forment le vrai lien entre le Reform de ses débuts et le gouvernement de Stephen Harper, lui-même un réformiste de la première heure. Un de ceux qui voulaient que la voix de l'Ouest soit entendue à Ottawa. «The West wants in», tel était leur slogan.
Morale pétrolièreL'Ouest, c'est aussi le pétrole, et Frances Russell, du Winnipeg Free Press, se penche sur le nouvel argument de vente des sables bitumineux albertains: le «pétrole éthique». Elle trouve surtout étrange qu'on l'invoque pour faire taire les écologistes et vendre du bitume aux Américains, alors qu'une grande partie du Canada continue de s'approvisionner auprès de ces producteurs qu'on présente comme dépourvus d'éthique, c'est-à-dire ces pays autocratiques du Moyen-Orient que sont l'Arabie saoudite et l'Algérie. Selon Statistique Canada, nous avons exporté aux États-Unis 68,6 % du pétrole tiré des sables bitumineux en 2009. La même année, le Canada a importé 50 % du pétrole consommé au pays, le gros venant des pays de l'OPEP, une organisation à laquelle ces pays peu éthiques appartiennent. Et il y a le pétrole venant d'autres contrées moins problématiques, comme la Norvège et la Grande-Bretagne. Bref, remarque Russell, le Canada pourrait être autosuffisant en pétrole s'il n'exportait pas son bitume. À Stephen Harper qui décrivait le Canada comme une puissance énergétique, Russell répond en citant un chercheur albertain qui se demande en quoi cela est vrai si le pays ne comble pas ses propres besoins parce qu'un accord commercial lui enlève la maîtrise de ses exportations et du prix offert à ses propres citoyens. «Les Canadiens ne possèdent ni ne contrôlent plus leurs propres ressources parce qu'ils n'ont pas le premier mot à leur sujet. Le Canada ne peut réduire ses exportations aux États-Unis, à moins de réduire sa propre consommation dans les mêmes proportions», rappelle-t-elle. Un peu comme une colonie.
Au NPD, pendant ce temps
Le caucus du NPD s'est réuni à Québec cette semaine et un sujet a dominé les conversations de coulisses: la course à la succession de Jack Layton. Thomas Walkom, du Toronto Star, y est arrivé avec la nette impression que l'establishment du parti se liguait contre Thomas Mulcair. Il en veut pour preuve le décollage rapide de Brian Topp, un fonctionnaire du parti inconnu du public, et l'appui immédiat que lui a accordé Ed Broadbent. D'autres personnalités en vue du NPD seraient prêtes à l'imiter, dit-on. Mulcair semble pourtant être le choix logique pour remplacer Layton, croit Walkom. Il note que, aux funérailles de Layton, l'éloge funèbre de Stephen Lewis était aussi un appel au respect du rêve social-démocrate du défunt chef et du parti. Selon Walkom, plusieurs ont pu y voir un avertissement contre ceux pouvant en dévier. À son avis, cela visait des gens comme Mulcair. Sauf que le NPD navigue dans de nouvelles eaux. Qu'importe que certains de ses collègues n'aiment pas sa «personnalité abrasive», qu'il suscite la méfiance des syndicats, que les hautes sphères du parti lui préfèrent un néodémocrate pur jus, le prochain chef sera choisi au suffrage universel des membres. Le vote de chaque membre aura le même poids, y compris celui de Broadbent, rappelle Walkom. Pour être élu, un candidat devra plaire aux néodémocrates de longue date, mais il sera encore plus important d'en recruter de nouveaux et, depuis les élections du 2 mai dernier, c'est au Québec que le membership peut croître le plus. Or, au Québec, le néodémocrate le plus connu est Mulcair. Ce n'est pas gagné, convient Walkom, mais ce n'est pas sa popularité aux plus hauts échelons du parti qui fera la plus grande différence.
Le caucus du NPD s'est réuni à Québec cette semaine et un sujet a dominé les conversations de coulisses: la course à la succession de Jack Layton. Thomas Walkom, du Toronto Star, y est arrivé avec la nette impression que l'establishment du parti se liguait contre Thomas Mulcair. Il en veut pour preuve le décollage rapide de Brian Topp, un fonctionnaire du parti inconnu du public, et l'appui immédiat que lui a accordé Ed Broadbent. D'autres personnalités en vue du NPD seraient prêtes à l'imiter, dit-on. Mulcair semble pourtant être le choix logique pour remplacer Layton, croit Walkom. Il note que, aux funérailles de Layton, l'éloge funèbre de Stephen Lewis était aussi un appel au respect du rêve social-démocrate du défunt chef et du parti. Selon Walkom, plusieurs ont pu y voir un avertissement contre ceux pouvant en dévier. À son avis, cela visait des gens comme Mulcair. Sauf que le NPD navigue dans de nouvelles eaux. Qu'importe que certains de ses collègues n'aiment pas sa «personnalité abrasive», qu'il suscite la méfiance des syndicats, que les hautes sphères du parti lui préfèrent un néodémocrate pur jus, le prochain chef sera choisi au suffrage universel des membres. Le vote de chaque membre aura le même poids, y compris celui de Broadbent, rappelle Walkom. Pour être élu, un candidat devra plaire aux néodémocrates de longue date, mais il sera encore plus important d'en recruter de nouveaux et, depuis les élections du 2 mai dernier, c'est au Québec que le membership peut croître le plus. Or, au Québec, le néodémocrate le plus connu est Mulcair. Ce n'est pas gagné, convient Walkom, mais ce n'est pas sa popularité aux plus hauts échelons du parti qui fera la plus grande différence.
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