Jeux du Commonwealth - Mike Fennell est en rogne

Mike Fennell, président de la Fédération des Jeux du Commonwealth
Photo: Agence France-Presse (photo) William West Mike Fennell, président de la Fédération des Jeux du Commonwealth

New Delhi — Énième signe d'exaspération de la part du président de la Fédération des Jeux du Commonwealth, Mike Fennell, qui a publiquement pointé hier les organisateurs indiens du méga-événement pour leurs «bévues» et leur «inexpérience».

Si les cérémonies d'ouverture de dimanche dernier ont obtenu un beau succès, effaçant en partie la désorganisation et les scandales de corruption qui ont précédé les Jeux, ceux-ci vont depuis cinq jours clopin-clopant. Le plus grand drame étant sans doute que les compétitions se sont déroulées jusqu'à maintenant devant des sièges vides. Mercredi soir, alors que s'amorçaient les épreuves d'athlétisme dans l'immense stade Jawaharlal Nehru, capable d'accueillir au moins 60 000 personnes, la foule des spectateurs était très clairsemée. Même chose dans la plupart des installations sportives où se déroulent des épreuves, y compris, par exemple, au stade où ont lieu les compétitions de hockey sur gazon, un sport pourtant populaire auprès des Indiens.

La semaine dernière, seulement 200 000 des 1,7 million de billets mis en vente avaient été vendus. Les organisateurs, qui ont envisagé de distribuer des billets gratuits pour peupler les gradins, affirment que les ventes se sont accélérées ces derniers jours (il y avait une belle foule pour voir jouer, hier, la vedette indienne de tennis Sania Mirza au stade RK Kanna) et s'attendent à voir des installations mieux garnies au cours du week-end. Reste que pour beaucoup d'Indiens les prix des billets sont prohibitifs: il en coûte entre 2 et 17 $ pour assister aux compétitions d'athlétisme. Probable aussi que plusieurs se tiennent à l'écart à cause de la menace d'attentat terroriste. On attendait par ailleurs à ces Jeux quelque 100 000 visiteurs étrangers; il en serait finalement venu moins du dixième.

Lundi dernier, le président de l'organisation écossaise des Jeux du Commonwealth, Michael Cavanagh, prédisait qu'un incident majeur, d'une nature ou d'une autre, allait inévitablement se produire pendant les Jeux de Delhi. «S'ils traversent les 11 jours de compétitions sans problème sérieux, ce sera quasiment un miracle», a-t-il déclaré.

Les ennuis organisationnels n'ont pas eu à ce jour de conséquences graves. Mais depuis l'épisode des chambres sales du village qui abrite les athlètes, ils prennent chaque fois d'importantes proportions. En milieu de semaine, il a fallu d'urgence faire des réparations à la piste du stade Nehru pour éviter que le début des épreuves d'athlétisme ne soit retardé.

Une quarantaine de nageurs britanniques sont tombés malades, soulevant des conjectures — finalement infondées — sur la mauvaise qualité de l'eau de la piscine... Hier, en conférence de presse, M. Fennell, dont ce n'est pas la première fois qu'il hausse le ton à l'égard des organisateurs indiens, leur a reproché, entre autres choses, de ne pas encore avoir obtenu les permis autorisant des hélicoptères à voler au-dessus de la capitale pour que soient filmés les courses à vélo de demain (dimanche) et de mercredi prochain, ainsi que les marathons des hommes et des femmes qui se tiendront jeudi, le jour de la clôture des Jeux.

«Il n'y a pas de plan B, a affirmé le grand patron de la fédération internationale. Les autorisations auraient dû être obtenues avant l'ouverture des Jeux... Cela tient à l'inexpérience de tenir de grands événements. Ç'aurait dû être planifié.»

Autant d'embêtements qui font que, d'ici la fin des Jeux, Delhi va garder les doigts croisés.

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