Pourquoi les fiducies de revenus offrent-elles des rendements si élevés?

Le Fonds de revenus Superior Plus, vu qu'il accorde un rendement courant de presque 14 %, constitue-t-il un placement à très haut risque? En ces temps où il est devenu très difficile de faire des gains en capital, les rendements des unités de société de fiducie deviennent très alléchants, mais, à presque 14 %, un tel rendement n'indique-t-il pas un haut degré de risque?

Merci à l'avance.

C. P.

Bonjour,

J'aimerais savoir quels types de dividendes sont distribués par Les Pages jaunes (YLO.UN). Je n'ai pas reçu mon T-3 ou T-5 de la banque. Et il est même possible que je le reçoive seulement d'ici le mois d'avril...

À la ligne 120 de la déclaration fédérale, on demande si ce sont des dividendes déterminés (le montant multiplié par 145 %) ou si ce sont des dividendes autres que déterminés (donc multipliés par 125 %). Ni le courtier (TD Waterhouse) ni le personnel de Revenu Canada ne peuvent me répondre. Même si j'explique que cela vient d'un trust.

Pouvez-vous m'éclairer?

Je vous remercie.

M.-T. L.

Les sociétés de fiducie n'ont pas la cote auprès des investisseurs. La première raison: les modifications au traitement fiscal de leur revenu annoncées par notre ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, le soir de l'Halloween 2006. Toutes les sociétés de fiducie, à l'exception des sociétés de fiducie immobilières, déjà existantes à cette date, verront leurs revenus être assujettis à l'impôt sur les bénéfices des sociétés à partir de 2011. Jusque-là, elles pourront continuer de transférer leurs profits à leurs sociétaires (les détenteurs de leurs unités) affranchis de tout impôt. Le sociétaire sera quant à lui imposé sur lesdits revenus reçus sous forme de distribution à son taux marginal d'impôt. Question de reporter lesdits impôts, plusieurs investisseurs ont inscrit lesdites unités des sociétés de fiducie dans leur REER.

Les investisseurs appréhendent toutefois le moment où les sociétés de fiducie seront assujetties à l'impôt sur les bénéfices des sociétés. Plusieurs d'entre elles devront vraisemblablement troquer leur statut de fiducie de revenus contre celui de société. Au lieu d'une distribution d'entreprise, elles verseront alors un dividende. À cause de l'impôt à payer à titre de société, le taux de dividende offert sera passablement moindre que celui qu'accordent actuellement les sociétés de fiducie sous la forme de distributions (souvent mensuelles).

Comme on approche de la date fatidique du 1er janvier 2011, les investisseurs se font plus méfiants envers les sociétés de fiducie. C'est pour cette raison que les unités de plusieurs sociétés de fiducie s'échangent actuellement sur la base d'un rendement courant annuel entre 8 % et 9 %. Le contexte boursier actuel très morose n'aide pas non plus la cause des sociétés de fiducie.

Cela dit, certaines sociétés de fiducie ne sont certainement pas dépourvues de tout attrait. Des sociétés de fiducie comme Groupe Pages jaunes enregistrent un bon taux de croissance de leurs revenus et distributions. Si bien que, même converti en société, Groupe Pages jaunes parviendra à distribuer à ses actionnaires des dividendes relativement élevés, certainement plus élevés que la distribution versée à l'automne 2006, soit au moment où M. Flaherty annonçait le nouveau régime fiscal des sociétés de fiducie.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les règles fiscales changent avec les années et au gré des gouvernements au pouvoir. Depuis l'annonce du nouveau régime fiscal pour les sociétés de fiducie, le gouvernement conservateur a annoncé une réduction graduelle du taux d'imposition des entreprises, qui passera au fédéral de 22,12 % en 2007 à 15 % en 2012. Cette réduction aidera les sociétés de fiducie à maintenir un taux de dividende plus élevé qu'il ne l'aurait été autrement.

Et voilà que, mardi dernier, le gouvernement fédéral a annoncé l'introduction en 2009 du compte d'épargne libre d'impôt (CELI). Les sociétés de fiducie qui parviendront à maintenir un taux de dividende ou de distribution élevé (plus élevé que le rendement de dividende offert par les grandes entreprises, qui se situe entre 3 % et 4 %) seront certainement en mesure de séduire les investisseurs, qui voudront alors inscrire leurs unités à rendement élevé dans leur CELI.

Dans sa lettre, C. P. fait mention des unités de la société de fiducie Superior Plus, qui s'échangent sur la base d'un rendement courant annuel de presque 14 %. Un taux aussi alléchant signifie-t-il que le placement est hautement risqué? Sachant que les unités de plusieurs sociétés de fiducie s'échangent sur la base d'un rendement entre 8 % et 9 %, on doit en déduire que, oui, les unités de Superior Plus sont plus risquées que la moyenne. La raison: la société s'est passablement diversifiée au fil des ans. Elle s'est en fait éparpillée, chose qu'elle a faite au détriment de son bilan, en recourant lourdement à la dette. Aussi, la société de fiducie a-t-elle été contrainte de charcuter sa distribution annuelle. Le cours de l'unité s'est par la suite littéralement effondré, passant de plus de 30 $ à près de 12 $ aujourd'hui. La nouvelle direction a cependant donné un coup de barre depuis 2006. Les résultats de l'exercice 2007 montrent une nette amélioration, ce qui laisse penser que Superior Plus est en voie de réhabilitation. Certes, à cause de ses récents déboires, Superior Plus représente un risque de placement plus élevé que la moyenne. Mais l'entreprise n'est pas dépourvue d'atouts. Elle détient le monopole de la distribution du gaz propane au pays, une activité très stable qui lui assure des flux de trésorerie importants année après année. Quant à ses autres secteurs d'activité, tous montrent une amélioration de leur rentabilité. Enfin, Superior Plus est une entreprise de taille respectable alors que ses revenus annuels totalisent 2,4 milliards de dollars.

Dans sa lettre, C. P. fait mention des unités de la société de fiducie Superior Plus, qui s'échangent sur la base d'un rendement courant annuel de presque 14 %. Un taux aussi alléchant signifie-t-il que le placement est hautement risqué? Sachant que les unités de plusieurs sociétés de fiducie s'échangent sur la base d'un rendement entre 8 % et 9 %, on doit en déduire que, oui, les unités de Superior Plus sont plus risquées que la moyenne. La raison: la société s'est passablement diversifiée au fil des ans. Elle s'est en fait éparpillée, chose qu'elle a faite au détriment de son bilan, en recourant lourdement à la dette. Aussi, la société de fiducie a-t-elle été contrainte de charcuter sa distribution annuelle. Le cours de l'unité s'est par la suite littéralement effondré, passant de plus de 30 $ à près de 12 $ aujourd'hui. La nouvelle direction a cependant donné un coup de barre depuis 2006. Les résultats de l'exercice 2007 montrent une nette amélioration, ce qui laisse penser que Superior Plus est en voie de réhabilitation. Certes, à cause de ses récents déboires, Superior Plus représente un risque de placement plus élevé que la moyenne. Mais l'entreprise n'est pas dépourvue d'atouts. Elle détient le monopole de la distribution du gaz propane au pays, une activité très stable qui lui assure des flux de trésorerie importants année après année. Quant à ses autres secteurs d'activité, tous montrent une amélioration de leur rentabilité. Enfin, Superior Plus est une entreprise de taille respectable alors que ses revenus annuels totalisent 2,4 milliards de dollars.

Pour terminer, à la question de M.-T. L. sur les distributions versées par Groupe Pages jaunes aux sociétaires, il s'agit de distributions d'entreprise et non de dividendes. Ces distributions d'entreprise sont traitées sur le plan fiscal au même titre que les revenus d'intérêt. Ils s'ajoutent (sans être majorés comme c'est le cas pour le dividende) au revenu imposable du détenteur des unités et seront taxés à son taux marginal d'impôt.

cchiasson@proplacement.qc.ca

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