Les combats dans le Jell-O de Jean Charest

Quand la période de questions devient ridicule en raison des pièges rhétoriques débiles, des indignations feintes, des métaphores douteuses, on a l'impression d'assister à un combat dans le Jell-O, ceux qu'organisent certains bars malfamés.
Le premier ministre, qui avait l'air de se croire, a mis de la pression, soutenant que la réponse de la chef péquiste allait «marquer l'histoire politique du Québec». L'histoire attendra puisque Mme Marois a ignoré la question.
Ce qui a plongé le premier ministre dans une de ses colères: «Faisons le bilan. Le bureau de la députée-ministre a été saccagé, des cocktails Molotov déposés en avant des bureaux des députés, des bidons d'essence déposés sur les résidences... dans les résidences privées de deux ministres du gouvernement […]. Puis les députés du PQ trouvent ça drôle, […]. Il faut dire que c'est extrêmement grave, extrêmement grave. Mais ce qu'il y a de plus grave encore, c'est que la chef de l'opposition officielle soit incapable de dire aux Québécois aujourd'hui […] si elle est d'accord pour s'asseoir avec des étudiants, une association étudiante incapable de condamner la violence et l'intimidation. Est-ce que la chef de l'opposition officielle a un minimum de principes ou est-ce qu'elle a juste du Jell-O dans la colonne vertébrale?»
Réponse dans les banquettes de l'opposition : «Toi, c'est dans la tête que t'en a du Jell-O!»
Le président Jacques Chagnon a multiplié les litotes pour faire comprendre au premier ministre qu'il venait de faire une autre «tête de slinky» (insulte lancée en mai 2010 au leader péquiste Stéphane Bédard): «Je pense qu'effectivement la conclusion n'était pas particulièrement agréable à entendre, mais je souhaite enfin que M. le premier ministre fasse en sorte de permettre, comme il le fait d'habitude, d'élever le débat.»