Trudeau, c'est Wolfe!

Le député de Terrebonne Yves Blais prenait la parole le 12 novembre 1981, peu après l'exclusion du Québec de l'accord constitutionnel de 1981 (appelé abusivement «Nuit des longs coûteaux»). La constitution fut promulguée le 17 avril 1982, il y a 30 ans.
M. Blais commence son discours en soulignant qu'il ne porte pas le coquelicot de l'Armistice. «Je croyais indécent d'arborer cette fleur de reconnaissance envers ceux qui sont morts au champ d'honneur [...] au moment où Ottawa et neuf provinces anglaises du Canada déclaraient la guerre au Québec!»Puis, il entama une allocution extrêmement colorée en forme de parallèle historique : «Comme Wolfe qui, en 1760, gravit en pleine nuit les flancs de la rive du Saint-Laurent pour attaquer Montcalm et ses soldats endormis, Pierre Elliott Trudeau, avec ses neufs voltigeurs et quelques manoeuvres peu chrétiens sur la colline à Ottawa, vient tenter de prendre Québec d'assaut une seconde fois.»
Le texte du député (qui mourra en fonction durant une campagne électorale, à Montréal, le 22 novembre 1998), comportait aussi deux autres passages colorés que je souhaite citer :
• «Trudeau, en Ponce Pilate, disait au référendum: "Je mets ma tête sur le billot. Mais en bon Ponce Pilate, il mit plutôt ses mains dans le lavabo.»
• «Arrive à présent le pacte nocturne de la ronde des neuf où, sciemment, on écarte le Québec pour concocter ce que l'on pourrait appeler le pacte de la nuit vénéneuse où seule la race pure canadienne immunisée par neuf doses administrées par le grand calife du fédéralisme à Ottawa, exclut de facto tous les impurs du Canada: les aborigènes, les autochtones et les francophones.»