2 millions de mots et 14 000 photos pour la postérité

Photo: hi.co
Les mauvaises langues disent que notre présent risque de laisser un grand vide, un énorme silence aux générations futures. Un paradoxe, s’il en est un, pour une époque qui parle beaucoup, qui produit des quantités astronomiques d’informations, mais qui le fait dans des contextes d’archivage en mutation ou dans des cadres numériques privés, avec un risque élevé, à moyen ou court terme, de voir toute cette connaissance collective un jour disparaître.

Or, cette prophétie, Craig Mod et Chris Palmieri ne veulent certainement pas l’entendre. Et c’est pour cela qu’ils viennent de créer un le site Hi.co, un «collecteur» de récits ancrés dans le «ici-maintenant» que le duo se prépare à archiver pour la postérité dès septembre prochain.

Comme l’explique le site, les contributions relatant la vie et la perception du temps présent, et qui se résument à un texte de 500 à 5000 mots et une image, sont ouvertes à tous, pour les quatre prochains mois. Après quoi, l’ensemble des récits et des données ainsi accumulés sur ce site vont êtres gravés en cinq exemplaires sur un disque de nickel de deux pouces par deux pouces, puis placés dans les chambres fortes de cinq institutions culturelles majeures à travers le monde, dont la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.

Cette technique d’archivage, dispendieuse, certes, permet de conserver de l’information pendant plus de 10 000 ans, mais également d’être lu par un microscope ayant une capacité d’agrandissement de plus de 1000 fois.

On se croirait dans un roman de René Barjavel.

Depuis Berlin, Vivien Leung a envoyé une photo de l’intérieur d’un troquet, le 16 mai dernier et elle écrit : «Assis dans le coin d’un café, j’observe et réfléchis pour savoir si j’apprécie être seul ou bien si je trouve difficile une autre journée de solitude».

«L’envers d’un expatrié, c’est l’obligation d’être sans cesse confronté à l’introspection, écrit Jannie L. depuis Chicago. Cela vous laisse le temps et l’espace d’analyser vos expériences, ce que les courts voyages ne permettent pas».

Le nom du site Hi.co, vient du japonais Hitotoki que l’on peut traduire en français par «un moment».

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