Tablet : le magazine qui fait payer pour commenter

Et si la solution était finalement là? Afin de civiliser les échanges et commentaires que font naître ses articles, le magazine américain en ligne Tablet, spécialiste de l’information culturelle et l’actualité liées à la communauté juive, demande depuis lundi à ses lecteurs de… payer pour commenter. La mesure a été adoptée en partie pour faire fuir les trolls et autres adeptes du commentaire hargneux du territoire numérique occupé par la publication. L’accès à son contenu reste toutefois, encore et toujours, gratuit.
 
«L’Internet, avec toutes ses vertus, pose également un défi de taille [aux médias] en matière de discussions et commentaires civilisés, écrit Alana Newhouse, éditrice la publication dans un billet qu’il n’est pas nécessaire de payer pour lire. [Ce réseau] permet à des individus au caractère destructeur, souvent de manière anonyme, de rabaisser le débat, quand ce n’est pas pire encore».
 
En adoptant cette mesure, Tablet souhaite «explorer une nouvelle formule», plutôt que de fermer complètement sa section «commentaire», comme d’autres publications en ligne sont en train de faire pour enrayer les dérapages verbaux qui s’y jouent parfois. «Nous essayons quelque chose de nouveau : demander à ceux d’entre vous qui souhaitent faire des commentaires sur le site de payer un montant symbolique, non pas pour répondre à une logique de mur payant, mais plutôt pour confirmer votre engagement à prendre part à une conversation de qualité».
 
Avec un tarif établi à 2$ par jour, 18$ par mois ou 180$ par année— «un vol», précise l’éditrice avec autodérision —, pour commenter en toute liberté, Tablet précise ne pas chercher à faire de l’argent sur le dos du commentateur 2.0. Son but? Poser plutôt le cadre d’un nouvel engagement numérique, «susceptible de repousser beaucoup, sinon la plupart», des orduriers du Net, ajoute l’éditrice. Le troll, comme tout le monde le sait, cette plaie mesquine des univers numériques, étant forcément pingre.
 
Et bien sûr, on se met déjà à rêver à une certaine contagion, surtout dans les coins et recoins du Web où les commentaires se nourrissent autant de vide que de médisance et de calomnie.

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