Le «mot-clic» du Québec pour remplacer le «mot-dièse» de la France?

Stupeur et ironie sur la twittosphère. Alors que la Commission générale de terminologie et de néologie en France vient de baptiser officiellement «mot-dièse» dans la langue de Molière le fameux «hashtag» popularisé par le réseau Twitter, les internautes français s'insurgent et ironisent. Mieux, plusieurs proposent même aux instances linguistiques françaises de faire marche arrière pour adopter à la place «mot-clic», une francisation du concept américain imaginé par l'Office québécois de la langue française (OQLF), il y a près de deux ans, en février 2011, et que la Commission aurait effectivement dû envisager, histoire d'éviter de faire l'unanimité contre elle.

Le quotidien Libération relate le petit débat numérique qui accompagne la publication mercredi dans le Journal officiel d'un décrêt de la Commission qui cherche à faire entrer le «mot-dièse» dans le quotidien des francophones, en remplacement du trop anglo-saxon «hashtag». L'un comme l'autre, ces mots font référence à une «suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d'intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d'en faciliter le repérage», précise l'organisme.

Pas vraiment convaincus par la qualité, ni la justesse de l'ersatz, les internautes se liguent depuis contre lui y allant de leurs contre-propositions. Il y a «croisillon» — le nom que l'on donne au symbole dièse (#) —, il y a «balise» — un terme déjà en usage en France pour parler de hashtag. Mais il y a aussi que «mot-clic» imaginé au Québec et qui sous sa forme #motclic gagnerait d'ailleurs dans les prochains jours à fédérer les contenus dans les univers numériques qui nourrissent actuellement cette autre polémique linguistique que l'on pourrait résumer en un mot-clic: #malaise. 


À voir en vidéo