La citoyenneté numérique enseignée à l'école

Les temps changent et le rôle de l'école en fait tout autant. À preuve, la semaine dernière, la commission scolaire Lester-B.-Pearson, dans l'ouest de l'île de Montréal, a annoncé un ajout important à son programme éducatif: l'enseignement des bons comportements à adopter en ligne, histoire de faire de ses élèves «des citoyens numériques responsables». Une première au Québec.

Conjugaison. La commission scolaire anglophone veut mettre son présent en harmonie avec le futur. C'est qu'aujourd'hui, l'école ne pourrait pas «échapper au fait que la technologie fait partie de la vie de tout le monde de nos jours», a résumé par voie de communiqué Marcus Tabachnik, président de l'organisme. Dans ce contexte, «bannir la technologie de nos écoles et de nos centres» relèverait de la mission impossible et force surtout les maisons d'enseignement à changer leur fusil d'épaule pour chercher plutôt à «maîtriser cette nouvelle technologie de manière sécuritaire afin d'enrichir l'enseignement et les apprentissages».

Cours pratique. Ce conglomérat de 60 écoles lance donc un programme de formation à la chose numérique qui cible autant les enfants que le personnel enseignant et les parents. Après tout, la citoyenneté numérique ne vaut que si elle est partagée par tous! Ce programme aborde les questions de mise en réseau des savoirs, celles liées au commerce électronique, à la communication numérique, à l'étiquette en ligne, à la loi dans le cyberespace ou encore à la sécurité dans ces mondes dématérialisés en pleine expansion.

Fait amusant, cette formation dite «communautaire» doit à terme permettre aux participants de décrocher un «passeport de citoyen numérique» qui donnera lui-même accès à Internet dans les murs de l'institution.

Histoire et géographie. Obtenir un permis de surfer avant de mettre en vie en format binaire. L'idée est loin d'être nouvelle. Déjà en 2009, le système scolaire britannique se questionnait sur la pertinence de faire entrer les nouveaux outils de communication — blogues, Twitter, Facebook  et consorts — dans le cursus des petites têtes blondes au pays de Sa Majesté.

L'idée semble toutefois revenir doucement sur le dessus de la pile si l'on se fie aux préoccupations grandissantes induites par la sécurité des données en ligne et par sa plus grande menace: l'internaute lui-même. La semaine dernière, l'armée de terre américaine a d'ailleurs pris le taureau par les cornes en produisant un code de conduite à l'attention de ses troufions. Avec en trame de fond, la même inspiration qu'à la Commission scolaire Lester-B.-Pearson: éduquer plutôt qu'interdire. Une équation qui risque forcément de trouver rapidement son facteur de multiplication et pourquoi pas de traduction.

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