Les données comme première trame urbaine

On compte plus de 4000 kilomètres de rues à Montréal. À la grandeur du Québec, ce sont des milliers, voire des millions, de tronçons — asphaltés ou non — qui composent la vaste trame urbaine. Tranquille, dynamique, vert, central… D’un pâté de maison à l’autre, les rues semblent pareilles, mais ne se ressemblent pas. Sous la surface asphaltée, derrière les façades anonymes, se cache une quantité quasi infinie de données.
Peu utilisées par le grand public, ces données de localisation sont pourtant une mine d’or de renseignements pour ceux qui cherchent un nouveau logement. Vu le très grand nombre de données, sans logique claire pour le néophyte, il n’est toutefois pas évident d’en extirper quoi que soit. C’est devant ce vide à combler que les quatre jeunes hommes qui se cachent derrière la « start-up » montréalaise Local Logic. Mise sur pied en octobre 2015, la petite entreprise a développé un outil qui, à travers une quinzaine d’indicateurs variés, révèle le potentiel des quartiers.
L’objectif ? Aller au-delà des premiers facteurs considérés lors de l’achat ou de la location d’une propriété — à savoir le prix et la taille de ce dernier — et l’ancrer dans son environnement immédiat. « La localisation est un facteur aussi important que le prix ou le nombre de pièces », insiste Gabriel Damant-Sirois, l’un des quatre cerveaux derrière la petite boîte.
Rencontré dans un café du Sud-Ouest, à deux pas de leur bureau, le jeune urbaniste de formation parle avec un enthousiasme évident du travail qu’il s’est créé avec des amis. « Jusqu’à notre arrivée, c’était très difficile d’avoir accès à ces informations au même endroit. Il n’y avait à peu près que les professionnels de l’habitation qui le savaient, lance-t-il avec un léger sourire. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Les données existaient, mais elles ne veulent pas dire grand-chose pour beaucoup de monde. Nous avons voulu les rendre pertinentes, les rendre utiles. »
Portraits de quartiers
Concrètement, la petite équipe collecte des données — publiques et privées, une partie de leur budget servant à acheter des mégadonnées — qu’elle analyse, un segment de rue à la fois. Cette analyse leur permet ensuite de mettre de l’avant les spécificités de chaque quartier.
Loin d’être des blocs monolithiques, les villes sont, au contraire, très éclatées, chaque quartier ayant une personnalité qui lui est propre. C’est vrai pour le branché Mile-End et le tranquille Plateau-Est, malgré leur proximité. Mais aussi pour l’ancien noyau villageois de Longueuil ou les nouveaux développement lavallois.
« À chaque rue ses caractéristiques, lance avec un sourire Gabriel Damant-Sirois. Certaines personnes passent assurément à côté de l’appartement de leur rêve, seulement parce qu’ils ne savent pas quoi regarder. Plus encore, il y en a qui doivent complètement écarter certains quartiers parce qu’ils ne savent pas que celui-ci correspond finalement à ce qu’ils cherchent. » Pour l’un, c’est une rue tranquille bordée d’arbres, située à proximité d’une école et où il est facile de se stationner. Pour d’autres, c’est plutôt un tronçon situé à deux pas d’une artère branchée, d’un parc pour pique-niquer et d’une piste cyclable.
Une fois répertoriées, classées, analysées et cartographiées, ces données sont disponibles via une interface toute simple disponible en ligne. Suffit d’y entrer son adresse pour avoir accès aux indicateurs qui y sont associés.
Local Logic présente aussi ses données la forme d’une carte de chaleur. Celle-ci permet, entre autres, de cibler les nombreux îlots de chaleur urbains ou, au contraire, les oasis de fraîcheur.

Et bien que le gros du travail de Local Logic soit destiné à des entreprises ou à des organisations (comme le Groupe Pages Jaunes ou Bixi, par exemple) qui offrent ensuite à leur propre clientèle cette valeur ajoutée, beaucoup d’informations demeurent accessibles via la plateforme.
« C’est un prototype, mais ça donne quand même un bon aperçu du potentiel de chaque rue, précise Gabriel Damant-Sirois. Pour quelqu’un qui cherche une maison, ça peut devenir intéressant puisque ça permet d’arrimer ce qui existe sur le marché avec le mode de vie qu’il souhaite avoir. »
Vers l’avenir
Depuis son lancement il y a près d’un an, tout roule — ou presque — pour la petite boîte. Les quatre fondateurs y travaillent déjà à temps plein et procéderont bientôt à des embauches dans l’optique d’étendre leur territoire d’analyse qui s’étend présentement jusqu’aux limites de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il comprend aussi les neuf autres plus grandes villes du Canada. Si tout se passe bien, l’équipe devrait toutefois avoir bientôt les moyens d’acquérir les données des 100 plus grandes villes américaines.
Unique en son genre, Local Logic rêve d’international. Mais, surtout, d’avoir un réel impact sur les décisions des gens quand ceux-ci choisissent où ils habiteront pour les prochaines années.
« C’est la façon qu’on a trouvé pour avoir une emprise réelle sur la manière dont les territoires se développeront, croit Gabriel Damant-Sirois. Par exemple, des gens décident parfois d’aller s’installer en banlieue parce qu’ils ont l’impression de faire des économies. Mais quand on creuse un peu, c’est aussi parce qu’ils ne voient pas à quoi sont associés les coûts des habitations en ville. C’est ce potentiel caché que nous voulons révéler. »
Peu utilisées par le grand public, ces données de localisation sont pourtant une mine d’or de renseignements pour ceux qui cherchent un nouveau logement. Vu le très grand nombre de données, sans logique claire pour le néophyte, il n’est toutefois pas évident d’en extirper quoi que soit. C’est devant ce vide à combler que les quatre jeunes hommes qui se cachent derrière la « start-up » montréalaise Local Logic. Mise sur pied en octobre 2015, la petite entreprise a développé un outil qui, à travers une quinzaine d’indicateurs variés, révèle le potentiel des quartiers.
L’objectif ? Aller au-delà des premiers facteurs considérés lors de l’achat ou de la location d’une propriété — à savoir le prix et la taille de ce dernier — et l’ancrer dans son environnement immédiat. « La localisation est un facteur aussi important que le prix ou le nombre de pièces », insiste Gabriel Damant-Sirois, l’un des quatre cerveaux derrière la petite boîte.
Rencontré dans un café du Sud-Ouest, à deux pas de leur bureau, le jeune urbaniste de formation parle avec un enthousiasme évident du travail qu’il s’est créé avec des amis. « Jusqu’à notre arrivée, c’était très difficile d’avoir accès à ces informations au même endroit. Il n’y avait à peu près que les professionnels de l’habitation qui le savaient, lance-t-il avec un léger sourire. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Les données existaient, mais elles ne veulent pas dire grand-chose pour beaucoup de monde. Nous avons voulu les rendre pertinentes, les rendre utiles. »
Portraits de quartiers
Concrètement, la petite équipe collecte des données — publiques et privées, une partie de leur budget servant à acheter des mégadonnées — qu’elle analyse, un segment de rue à la fois. Cette analyse leur permet ensuite de mettre de l’avant les spécificités de chaque quartier.
Loin d’être des blocs monolithiques, les villes sont, au contraire, très éclatées, chaque quartier ayant une personnalité qui lui est propre. C’est vrai pour le branché Mile-End et le tranquille Plateau-Est, malgré leur proximité. Mais aussi pour l’ancien noyau villageois de Longueuil ou les nouveaux développement lavallois.
« À chaque rue ses caractéristiques, lance avec un sourire Gabriel Damant-Sirois. Certaines personnes passent assurément à côté de l’appartement de leur rêve, seulement parce qu’ils ne savent pas quoi regarder. Plus encore, il y en a qui doivent complètement écarter certains quartiers parce qu’ils ne savent pas que celui-ci correspond finalement à ce qu’ils cherchent. » Pour l’un, c’est une rue tranquille bordée d’arbres, située à proximité d’une école et où il est facile de se stationner. Pour d’autres, c’est plutôt un tronçon situé à deux pas d’une artère branchée, d’un parc pour pique-niquer et d’une piste cyclable.
Une fois répertoriées, classées, analysées et cartographiées, ces données sont disponibles via une interface toute simple disponible en ligne. Suffit d’y entrer son adresse pour avoir accès aux indicateurs qui y sont associés.
Local Logic présente aussi ses données la forme d’une carte de chaleur. Celle-ci permet, entre autres, de cibler les nombreux îlots de chaleur urbains ou, au contraire, les oasis de fraîcheur.

Et bien que le gros du travail de Local Logic soit destiné à des entreprises ou à des organisations (comme le Groupe Pages Jaunes ou Bixi, par exemple) qui offrent ensuite à leur propre clientèle cette valeur ajoutée, beaucoup d’informations demeurent accessibles via la plateforme.
« C’est un prototype, mais ça donne quand même un bon aperçu du potentiel de chaque rue, précise Gabriel Damant-Sirois. Pour quelqu’un qui cherche une maison, ça peut devenir intéressant puisque ça permet d’arrimer ce qui existe sur le marché avec le mode de vie qu’il souhaite avoir. »
Vers l’avenir
Depuis son lancement il y a près d’un an, tout roule — ou presque — pour la petite boîte. Les quatre fondateurs y travaillent déjà à temps plein et procéderont bientôt à des embauches dans l’optique d’étendre leur territoire d’analyse qui s’étend présentement jusqu’aux limites de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il comprend aussi les neuf autres plus grandes villes du Canada. Si tout se passe bien, l’équipe devrait toutefois avoir bientôt les moyens d’acquérir les données des 100 plus grandes villes américaines.
Unique en son genre, Local Logic rêve d’international. Mais, surtout, d’avoir un réel impact sur les décisions des gens quand ceux-ci choisissent où ils habiteront pour les prochaines années.
« C’est la façon qu’on a trouvé pour avoir une emprise réelle sur la manière dont les territoires se développeront, croit Gabriel Damant-Sirois. Par exemple, des gens décident parfois d’aller s’installer en banlieue parce qu’ils ont l’impression de faire des économies. Mais quand on creuse un peu, c’est aussi parce qu’ils ne voient pas à quoi sont associés les coûts des habitations en ville. C’est ce potentiel caché que nous voulons révéler. »