Les chefs, à visage découvert?

Chaque débat amène son flot d'analyses, son avalanche de verdicts face aux chefs qui, le lendemain, sont sacrés perdants, gagnants, une fois chaque réplique passée sous la loupe.
Lors du dernier débat en français du 24 septembre dernier, un nouvel outil s'est ajouté au lot des méthodes habituelles de dissections du discours. La firme Imarklab, une filiale de Léger, a fait appel à une technologie de lecture des émotions humaines pour analyser l'attitude affichée par chacun des cinq chefs de parti à différents temps forts du débat.
Normalement utilisée en marketing pour sonder six émotions de base (joie, tristesse, colère, crainte, surprise ou dégoût) auprès des consommateurs face à un produit ou une publicité, cette nouvelle technologie était utilisée pour la première fois dans un contexte politique, affirme Amélie Bériault Poirier, analyste chez Imarklab.
Résultat ? Les centaines de gros plans de chaque chef analysés lors du premier bloc portant sur « Le gouvernement au service des Canadiens » révèlent que le faciès de chacun s'est distingué par une émotion prédominante aux moments-clés.
Sans surprise, c'est lors des échanges sur le niqab, que les chefs ont réellement laissé leurs émotions prendre le dessus. Résultats ? Stephen Harper et Duceppe ont carburé à la colère, alors que le chef du Parti vert, Elizabeth May, a plutôt affiché du dégoût. Quant à M. Trudeau, c'est la crainte qu'a laissée trahir son visage lors de la portion du débat portant sur le suicide assisté, indique l'outil FaceReader, développé par des scientifiques.
« Ce qui est intéressant, c'est de voir que ce nouvel outil s'ajoute à l'arsenal existant pour mesurer l'image que peuvent dégager des personnages politiques. Ce que les émotions faciales révèlent, c'est ce qui transparaît, et ça peut même les trahir », estime Christian Bourque, vice-président exécutif et associé chez Léger.
Fait à noter, hors du crescendo provoqué par le niqab ou le suicide assisté, Gilles Duceppe est non seulement le plus colérique, mais celui dont le faciès affiche les émotions les plus variées, alors que l'étonnement a dominé le visage de Mme May. Stephen Harper et Thomas Mulcair ont quant à eux été les champions de la neutralité... apparente. Atout ou ennui mortel ?
« La neutralité est toujours considérée comme un signe de contrôle et de compétence, surtout quand un chef s'adresse au public. Mais tout est relatif et dépend du contexte. La colère peut être associée à un caractère combatif, ce qui peut être positif », nuance Christian Bourque, d'avis que l'émotion faciale influe davantage sur la perception que d'autres signes non verbaux.
L'expérience a été menée grâce à une collaboration de Imarklab, Tech3Lab de HEC Montréal et de la firme Léger.
Scientifique tout cela ? Colère ou contrôle peuvent-ils faire tourner le vent électoral ? Une seule chose est sûre. C'est que les études menées à ce jour démontrent que l'issue des débats ne change habituellement rien aux intentions de vote des électeurs.
Lors du dernier débat en français du 24 septembre dernier, un nouvel outil s'est ajouté au lot des méthodes habituelles de dissections du discours. La firme Imarklab, une filiale de Léger, a fait appel à une technologie de lecture des émotions humaines pour analyser l'attitude affichée par chacun des cinq chefs de parti à différents temps forts du débat.
Normalement utilisée en marketing pour sonder six émotions de base (joie, tristesse, colère, crainte, surprise ou dégoût) auprès des consommateurs face à un produit ou une publicité, cette nouvelle technologie était utilisée pour la première fois dans un contexte politique, affirme Amélie Bériault Poirier, analyste chez Imarklab.
Résultat ? Les centaines de gros plans de chaque chef analysés lors du premier bloc portant sur « Le gouvernement au service des Canadiens » révèlent que le faciès de chacun s'est distingué par une émotion prédominante aux moments-clés.
Sans surprise, c'est lors des échanges sur le niqab, que les chefs ont réellement laissé leurs émotions prendre le dessus. Résultats ? Stephen Harper et Duceppe ont carburé à la colère, alors que le chef du Parti vert, Elizabeth May, a plutôt affiché du dégoût. Quant à M. Trudeau, c'est la crainte qu'a laissée trahir son visage lors de la portion du débat portant sur le suicide assisté, indique l'outil FaceReader, développé par des scientifiques.
« Ce qui est intéressant, c'est de voir que ce nouvel outil s'ajoute à l'arsenal existant pour mesurer l'image que peuvent dégager des personnages politiques. Ce que les émotions faciales révèlent, c'est ce qui transparaît, et ça peut même les trahir », estime Christian Bourque, vice-président exécutif et associé chez Léger.
Fait à noter, hors du crescendo provoqué par le niqab ou le suicide assisté, Gilles Duceppe est non seulement le plus colérique, mais celui dont le faciès affiche les émotions les plus variées, alors que l'étonnement a dominé le visage de Mme May. Stephen Harper et Thomas Mulcair ont quant à eux été les champions de la neutralité... apparente. Atout ou ennui mortel ?
« La neutralité est toujours considérée comme un signe de contrôle et de compétence, surtout quand un chef s'adresse au public. Mais tout est relatif et dépend du contexte. La colère peut être associée à un caractère combatif, ce qui peut être positif », nuance Christian Bourque, d'avis que l'émotion faciale influe davantage sur la perception que d'autres signes non verbaux.
L'expérience a été menée grâce à une collaboration de Imarklab, Tech3Lab de HEC Montréal et de la firme Léger.
Scientifique tout cela ? Colère ou contrôle peuvent-ils faire tourner le vent électoral ? Une seule chose est sûre. C'est que les études menées à ce jour démontrent que l'issue des débats ne change habituellement rien aux intentions de vote des électeurs.