Bush est prêt à envoyer des renforts en Irak
Washington - Le président américain George W. Bush a déclaré hier que Washington était prêt à envoyer des renforts militaires en Irak si cela s'avérait nécessaire, afin de «finir le travail de ceux qui sont tombés» sous la violence.
«Si des renforts [militaires] sont nécessaires, je les enverrai» en Irak, a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à la Maison-Blanche.Le président américain a noté que le nombre de soldats 'aujourd'hui et à l'avenir est déterminé par la situation sur le terrain', ajoutant que Washington revoyait constamment les besoins de l'armée en Irak.
M. Bush a réaffirmé que la souveraineté serait transférée le 30 juin aux Irakiens, appelant notamment à une nouvelle résolution de l'ONU. «Nous avons fixé cette date. Il est important que nous la respections», a-t-il souligné. Il a dit souhaiter «une autre résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui aiderait d'autres nations à participer» à la reconstruction de l'Irak mais n'a pas donné de détails.
Interrogé sur les modalités de ce transfert, M. Bush est resté évasif, mettant en exergue le rôle des Nations unies. «Nous travaillons étroitement avec l'envoyé spécial des Nations unies, Lakhdar Brahimi, et avec les Irakiens pour déterminer la forme exacte du gouvernement qui recevra la souveraineté le 30 juin», a-t-il indiqué.
M. Bush a toutefois précisé que les forces de coalition resteraient en Irak après cette date pour protéger le gouvernement irakien de «l'agression externe» et de la «subversion interne».
Le président américain a répété que la semaine écoulée en Irak avait été «une dure semaine», affirmant que «personne n'aime voir des corps sur les écrans de télévision et moi non plus. C'est difficile pour les Américains de le voir. Cela noue l'estomac».
Plus de 650 soldats américains sont morts en Irak depuis le début de l'intervention anglo-américaine pour renverser Saddam Hussein en mars 2003. Les difficultés rencontrées dans ce pays sont devenues un enjeu de l'élection présidentielle de novembre prochain qui va opposer le président républicain sortant au démocrate John Kerry. Les deux hommes sont au coude à coude dans les sondages.
L'armée américaine est actuellement forte de 135 000 hommes en Irak et le général John Abizaid «fait clairement entendre qu'il pourrait avoir besoin de renforts», a poursuivi M. Bush. «Nous réussirons en Irak», a-t-il martelé, soulignant que l'armée était préparée à faire usage de «force décisive si besoin pour maintenir l'ordre et protéger nos soldats. Les conséquences d'un échec en Irak seraient impensables.»
Répondant à une question posée par un journaliste, le président américain a estimé que l'analogie entre la guerre en Irak et la guerre du Vietnam était «fausse» et envoyait un message erroné aux troupes américaines et aux ennemis des États-Unis.
M. Bush a insisté sur le fait que les États-Unis ne souhaitent pas occuper l'Irak indéfiniment. «Le peuple irakien, fier et indépendant, ne supportera pas une occupation indéfinie, et le peuple américain non plus», a-t-il dit.
Il a mis la violence en Irak sur le compte d'une minorité composée d'anciens partisans de Saddam Hussein, de militants islamistes, de terroristes venus de l'étranger et sur les miliciens du chef radical chiite Moqtada Sadr. «La plus grande partie de l'Irak est relativement stable. La plupart des Irakiens rejettent la violence et s'opposent à la dictature», a-t-il affirmé. poursuivi.
Sans remords sur le 11 septembre 2001
Lors de cette conférence de presse d'une heure, diffusée à une heure de grande écoute aux États-Unis, M. Bush s'est également montré sans remords sur l'attitude de son administration entre son arrivée au pouvoir en janvier 2001 et les attentats qui ont fait quelque 3 000 morts aux États-Unis neuf mois plus tard.
«Nous n'étions pas sur le pied de guerre», s'est-il borné à constater. Les éléments contenus dans un mémo qui lui a été remis le 6 août 2001 sur les menaces d'attentats terroristes aux États-Unis étaient «essentiellement de l'histoire», a-t-il estimé.
Accusé par d'anciens membres de son administration d'avoir négligé l'antiterrorisme dans les mois qui ont suivi son arrivée au pouvoir et les attentats, il a refusé hier d'endosser cette responsabilité.
«Mon sentiment est que la personne responsable des attentats est Oussama ben Laden», le chef du réseau terroriste al-Qaïda qui a commis ces attentats, a-t-il répondu.