Défusions: cap sur le 20 juin

Québec - Le ministre des Affaires municipales, du Sport et du Loisir, Jean-Marc Fournier, doit dévoiler toutes les études sur le coût des défusions d'ici le début de la semaine prochaine, à temps pour que les référendums aient lieu le dimanche 20 juin.

C'est ce qu'a indiqué, hier, le cabinet de M. Fournier. «On pense bien que tout ça va être prêt soit à la fin de la semaine, soit au début de la semaine» prochaine, a dit hier son attaché de presse, Stéphane Gosselin. «On peut penser au 20 juin», a-t-il ajouté. Le ministre doit déposer 42 études pour autant de villes, subdivisées en 212 analyses pour chacune des anciennes villes. Dans les milieux municipaux, on doute que M. Fournier ait le culot de rendre publiques les études au moment où se déroulent les assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec, un événement qui se tient pendant trois jours à compter de demain et auquel assisteront les maires des nouvelles villes. Le président des Assises 2004, Gérald Tremblay, prononcera le discours d'ouverture tandis que Jean-Marc Fournier s'adressera aux maires vendredi. On croit que le ministre aura la délicatesse de reporter à lundi le dévoilement des études, ce que son cabinet n'a pas confirmé.

Au cabinet du premier ministre Jean Charest, on a souligné hier que la tenue des référendums à la fin de juin est «favorable pour tout le monde», pour les citoyens comme pour le gouvernement. Une fois les études rendues publiques, personne n'a intérêt à ce que les référendums sur les défusions et les débats qui les entoureront soient remis à l'automne, soutient-on.

Le gouvernement Charest ne cache plus qu'il souhaite mettre derrière lui les débats entre les défusionnistes et les partisans des nouvelles villes. Si les référendums avaient lieu à l'automne, les campagnes référendaires entreraient en conflit avec la tenue des forums régionaux de Montréal et de Longueuil, le 11 et le 12 septembre respectivement, deux nouvelles villes où les débats sur les défusions risquent d'être nourris. Rappelons également que le Forum national, qui coiffera ces forums régionaux et que le premier ministre Jean Charest présidera, se déroulera les 13 et 14 octobre prochains.

Si les études sont rendues publiques lundi, le 19 avril, la campagne visant la signature des registres par 10 % des électeurs inscrits s'amorce pour se terminer 30 jours plus tard, soit le 19 mai. Suit une période de cinq jours pour la signature des registres. Dans les anciennes villes où 10 % des électeurs auront signé le registre de la défusion, des référendums se tiendront le dimanche 20 juin après une campagne référendaire de 30 jours, la durée que privilégie le ministre.

Hier, l'Association des élus pour la défusion, représentée par l'ancien maire de Westmount, Peter Trent, dévoilait une étude, commandée au Groupe d'analyse-conseil en économie, finance et stratégie, qui suggère que les nouvelles grandes villes feront face à une croissance marquée de leurs coûts, ce qui se traduira par des hausses de taxes (voir autre texte en page B 1).

Les études que le ministre a commandées à Secor et à Raymond Chabot Grant Thornton, notamment, concluraient à des hausses d'impôt foncier importantes dans les anciennes villes dont les électeurs opteront pour la défusion. Selon La Presse, ces hausses d'impôt foncier pourraient varier entre 12 % et 23 % sur l'île de Montréal et dans le nouveau Longueuil, selon les cas.

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