Lettres: Un vent antisyndical
Les commentaires antisyndicaux que l'on peut entendre ces derniers temps dans les médias sont déconcertants. C'est à croire que les syndicats sont responsables de tout les maux du Québec et le gouvernement Charest jette de l'huile sur le feu en montrant du doigt les grandes centrales comme boucs émissaires de la société.
Les syndicats ne sont pas parfaits, certes, et comme toutes les organisations humaines, ils commettent parfois des erreurs. Cependant, le rôle de redistribution des richesses du mouvement syndical l'emporte sur ses effets négatifs. Citons un exemple concret: les États-Unis ont un faible taux de syndicalisation (13 % contre 40 % au Québec), mais l'écart économique entre riches et pauvres dans ce pays est le plus élevé de tout les pays industrialisés selon l'économiste Alain Lipietz. De plus, de récentes études socio-économiques montrent que le Québec est la société en Amérique du nord avec l'écart le plus faible entre les classes sociales.La problématique est simple: voulons-nous un développement économique tout azimut qui ne permettrait pas une bonne répartition des revenus comme aux États-Unis, ou, au contraire, devrions-nous rechercher une croissance plus modérée avec une meilleure redistribution des richesses? La société idéale devrait, en principe, chercher à rapprocher les individus et ne pas accentuer les inégalités sociales.