Conseil de presse du Québec - Un retrait inadmissible

Alors que les partis politiques québécois font front commun avec d'autres acteurs sociaux afin de ne pas perdre les pouvoirs du Québec au chapitre de l'autorité financière, se déroule une perte de responsabilité très significative dans un autre domaine tout aussi important pour la société québécoise. À quelques minutes des fêtes de Noël, période peu propice à la mobilisation, sept radiotélédiffuseurs privés (Corus, Astral, TVA, Radio Nord Communications, RDS, TQS et MétéoMédia) signalaient au Conseil de presse leur volonté de ne répondre désormais qu'au Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR), situé à Ottawa, une organisation établie par l'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et reconnue par le CRTC. C'est plus de 35 ans de collaboration avec le Conseil de presse du Québec qui sont ainsi balayés du revers de la main au profit d'une organisation pancanadienne.

Si nous reconnaissons volontiers aux autres provinces le droit d'avoir une instance de vigie en radiotélédiffusion, nous ne voyons pas pourquoi il faudrait le faire aux dépens du Conseil de presse, reconnu dans le monde et souvent ambassadeur du Québec en matière de déontologie. En quittant le Conseil de presse, ces radiotélédiffuseurs tournent donc le dos à 35 ans d'expérience civique, indépendante et tripartite puisque le Conseil de presse regroupe aussi bien les entreprises de presse, les journalistes que les citoyens. Depuis des décennies, le Conseil de presse s'est fait la voix de la société civile québécoise, comme la récente tournée du Québec en témoigne. Comment d'ailleurs prétexter la loi sur la radiodiffusion pour se cantonner dans l'électronique et s'exclure du Conseil de presse puisque cette frontière est désormais caduque? Comment comprendre une telle décision quand les signataires eux-mêmes plaident pour de profondes réorganisations du travail, puisque le passage à l'ère numérique a radicalement changé la donne? Il faut reconnaître ici la sagesse des fondateurs du Conseil de presse qui, il y a 35 ans, ont décidé de couvrir l'ensemble des médias, tant écrits qu'électroniques. À la lumière des expériences récentes dans le domaine financier, ce repli sur soi ne peut qu'inquiéter.

Si nous reconnaissons volontiers aux autres provinces le droit d'avoir une instance de vigie en radiotélédiffusion, nous ne voyons pas pourquoi il faudrait le faire aux dépens du Conseil de presse, reconnu dans le monde et souvent ambassadeur du Québec en matière de déontologie. En quittant le Conseil de presse, ces radiotélédiffuseurs tournent donc le dos à 35 ans d'expérience civique, indépendante et tripartite puisque le Conseil de presse regroupe aussi bien les entreprises de presse, les journalistes que les citoyens. Depuis des décennies, le Conseil de presse s'est fait la voix de la société civile québécoise, comme la récente tournée du Québec en témoigne. Comment d'ailleurs prétexter la loi sur la radiodiffusion pour se cantonner dans l'électronique et s'exclure du Conseil de presse puisque cette frontière est désormais caduque? Comment comprendre une telle décision quand les signataires eux-mêmes plaident pour de profondes réorganisations du travail, puisque le passage à l'ère numérique a radicalement changé la donne? Il faut reconnaître ici la sagesse des fondateurs du Conseil de presse qui, il y a 35 ans, ont décidé de couvrir l'ensemble des médias, tant écrits qu'électroniques. À la lumière des expériences récentes dans le domaine financier, ce repli sur soi ne peut qu'inquiéter.

Se détacher aussi facilement du Conseil de presse est peut-être aussi le signe que la contribution financière n'était pas suffisamment significative pour développer un sentiment d'appartenance. C'est pourquoi les finances du Conseil de presse ne souffriront pas beaucoup du départ de ces radiodiffuseurs puisqu'ils ne payaient que

20 000 $ annuellement. Dans le cumul des chiffres d'affaires de ces entreprises, nous sommes dans des fractions exotiques de moins de 1 %. La question n'est pas financière et l'offense est ailleurs, elle est dans l'absence. Le boycott d'une société a toujours été une arme dangereuse et les citoyens sont en droit de choisir qui les protège le mieux en matière de déontologie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la position de ces sept radiotélédiffuseurs est contraire à la volonté exprimée par le premier ministre du Québec lui-même, lorsqu'il parle de protéger et de rapatrier les pouvoirs en culture et communication. Ces radiodiffuseurs tournent le dos au Québec et s'instaurent dans un régime digne d'une autre époque. La transparence, la reddition de comptes et la réflexion sur notre propre société sont des voies incontournables de la démocratie.

Quoi qu'il en soit, le Conseil de presse continuera à traiter les plaintes concernant les radiotélédiffuseurs parce que nous avons la conviction, surtout après la tournée du Québec, d'être la meilleure institution pour saisir la réalité québécoise et ses particularités.

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