Lettres: Tel père, tel fils

On pensait que l'ère trudeauiste était bel et bien enterrée. Ce n'est pas le cas. Il a fallu que la progéniture de Pierre Elliott Trudeau remette ça. À la suite de la déclaration du gouvernement Harper admettant l'existence de la nation québécoise, il affirme qu'une telle reconnaissance est «une idée du XIXe siècle» qui divise le Canada.

Comme vision rétrograde, on ne fait pas mieux. La libre détermination des peuples, selon le concept de nation, est un principe fondamental des relations internationales du XXe siècle et la simple remise en cause de ce droit est un affront à la souveraineté des peuples.

Est-ce à dire que nous devrions nous soumettre à l'autorité fédérale sans mot dire? Si nous parlons une langue différente et avons une culture différente, cela ne nous donne-t-il pas le droit de gérer nos affaires à notre guise ou au moins d'avoir plus de liberté par rapport aux autres provinces?

À écouter Justin Trudeau, les Québécois sont encore et toujours une population incapable de se gérer elle-même sans les grands frères «canadiens». Il s'agit d'une croyance aveugle que la confédération canadienne est idéale et ne comporte aucun défaut.

Au lieu de perpétuer un système fédéral déficient, datant de la conquête britannique, qu'on «patche» au moindre problème, il faudrait redéfinir ses principes afin de créer un véritable regroupement conjuguant besoins nationaux autant que pan-nationaux. La Communauté européenne, qui vient d'accueillir neuf nouveaux membres cette semaine, devrait servir à Justin Trudeau d'exemple de fédération réussie.

Par cette sortie publique, celui que l'on voit comme le futur chef du PLC vient de s'aliéner le vote des «nationalistes mous» en s'obstinant dans la même vision que son défunt père. Une tactique naïve et peu stratégique qui pourrait mener à la disparition de ce parti au Québec.

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