85 morts et des centaines de blessés dans une bousculade à Sanaa, au Yémen

Une vue sur la vieille ville de Sanaa, la capitale du Yémen.
Mohammed Huwais Agence France-Presse Une vue sur la vieille ville de Sanaa, la capitale du Yémen.

Au moins 85 personnes ont été tuées et plus de 322 blessées lors d’une bousculade dans la capitale Sanaa, aux mains des rebelles Houthis, ont affirmé jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) des responsables Houthis.

« Quatre-vingt-cinq personnes ont été tuées, et plus de 322 ont été blessées » dans une bousculade, lors d’une action caritative organisée dans le quartier de Bab el Yemen, a affirmé une source sécuritaire à Sanaa. Ce bilan a été confirmé par une responsable des autorités médicales des rebelles.

« Des femmes et des enfants figurent parmi les personnes décédées », et une cinquantaine de blessés sont dans un état grave, a affirmé la source sécuritaire, qui a requis l’anonymat car elle n’est pas autorisée à parler aux médias.

Les victimes de cette bousculade, une des plus meurtrières depuis dix ans, ont été transportées dans les hôpitaux voisins, et les organisateurs de l’événement arrêtés, a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié par l’agence de presse des rebelles, Saba.

Le communiqué n’a pas précisé le nombre de victimes, se contentant d’évoquer des « dizaines de morts suite à une bousculade lors d’une distribution chaotique de sommes d’argent par certains commerçants ».

Cette action caritative intervient à quelques jours de la fête de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman.

Crise humanitaire

 

Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est dévasté depuis 2014 par un conflit qui oppose les Houthis, des rebelles soutenus par l’Iran, aux forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.

La guerre a provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde, avec des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, dans un contexte d’épidémies, de manque d’eau potable et de faim aiguë. Plus des trois quarts de la population dépendent d’une aide internationale qui ne cesse pourtant de diminuer.

Dans les zones contrôlées par les rebelles, dont la capitale Sanaa, de nombreux fonctionnaires n’ont pas été payés depuis des mois.

Une trêve de six mois négociée par l’ONU n’a pas été renouvelée à son expiration en octobre, mais la situation est restée calme sur le terrain, offrant un répit à la population.

La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s’était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d’un cessez-le-feu plus durable.

Dans ce contexte, le gouvernement et les rebelles ont procédé ces derniers jours à un échange important de près de 900 prisonniers.

Le Yémen n’a pas connu une telle « opportunité sérieuse » d’un processus pour parvenir à la paix depuis huit ans, s’est réjoui lundi l’émissaire de l’ONU Hans Grunberg.

Mais « ne nous faisons pas d’illusion. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis », a-t-il prévenu.

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