Les Casques blancs implorent le monde d’envoyer de l’aide dans les zones rebelles de la Syrie

Les Casques blancs, les secouristes des zones rebelles en Syrie, ont imploré mercredi la communauté internationale d’envoyer des équipes les aider, dans une course contre la montre pour sauver les personnes coincées sous les décombres après le séisme meurtrier.
Les zones sous contrôle rebelle ont été particulièrement touchées, et elles dépendent habituellement de l’aide de la Turquie, actuellement prise par la catastrophe sur son propre territoire.
« Nous demandons à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités à l’égard des victimes civiles. Il faut que des équipes internationales de sauvetage entrent dans nos régions, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole des Casques blancs, Mohammad al-Chebli. C’est une véritable course contre la montre, des gens meurent toutes les secondes sous les décombres. Des centaines de familles sont toujours portées disparues. »
Plus de 3300 bénévoles des Casques blancs se sont mobilisés depuis le séisme, mais il leur manque encore cruellement du personnel et du matériel. Ils « ne disposent pas de chiens de recherche pour déterminer sous quels bâtiments effondrés se trouvent des victimes », explique M. Chebli.
« Les chances s’amenuisent »
Oeuvrant dans des conditions difficiles, dans le froid et à la lumière des lampes de poche la nuit, les secouristes sont souvent assistés par des habitants, qui tentent de déblayer les décombres à l’aide de pioches ou de bêches — et parfois à mains nues.
À mesure que le temps passe, « les chances de sauver les gens s’amenuisent », a encore souligné le porte-parole, joint au téléphone par l’AFP en Turquie. « Nous avons besoin d’équipements lourds, de pièces de rechange pour nos équipements. »
« Toutes les équipes sont épuisées, mais nous continuons à travailler. Chaque fois que nous parvenons à sortir des gens vivants de sous les décombres, cela nous donne de l’énergie et de l’espoir », affirme à l’Agence France-Presse une volontaire des Casques blancs, Fatima al-Abid. Une vidéo devenue virale montre une foule laissant éclater sa joie lorsque des secouristes retirent des décombres deux enfants. « La joie des secouristes était indescriptible », raconte cette volontaire jointe à Sarmada, dans la province d’Alep.
C’est une véritable course contre la montre, des gens meurent toutes les secondes sous les décombres. Des centaines de familles sont toujours portées disparues.
Les Casques blancs reçoivent des financements étrangers, et le Royaume-Uni a ainsi annoncé mardi qu’il leur octroierait une aide supplémentaire d’environ 800 000 livres sterling (1,3 million de dollars canadiens). L’Égypte a pour sa part envoyé une équipe technique et des médecins.
Presque coupés du monde
Plus de quatre millions de personnes vivent dans les zones rebelles du nord de la Syrie. L’aide y est acheminée à travers un seul point de passage, depuis la Turquie, mais la route qui y mène a été endommagée par le séisme, ce qui perturbe les opérations de secours.
La zone d’Idlib, où vivent environ trois millions de personnes, est contrôlée par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham.
Lors d’une conférence de presse mercredi, un responsable de cette zone, Hussein Bazar, a affirmé que « la région a un besoin urgent de toute forme d’aide médicale ». « La situation à Idlib et dans les zones libérées est catastrophique […] et nous ne sommes plus en mesure de fournir une aide sanitaire aux personnes qui en ont besoin », a-t-il dit.
D’après les Casques blancs, qui prennent aussi en charge les enterrements des victimes, les morgues des hôpitaux ont dépassé leur capacité.
Selon l’ONG Syrian American Medical Society, présente dans cette région, la situation est extrêmement difficile dans les hôpitaux locaux. « Le plus grand problème est le fait que l’électricité est coupée. Nous avons du fioul qui peut alimenter les générateurs pendant deux ou trois jours au plus », a déclaré à l’AFP Mohammad Eisa, un médecin de cette organisation qui se trouve en Turquie.