La coalition saoudienne riposte et fait 14 morts au Yémen

Au moins 14 personnes ont été tuées à Sanaa dans la nuit de lundi à mardi dans des raids de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, en riposte à une attaque meurtrière contre les Émirats arabes unis revendiquée par les rebelles yéménites.
Après l’attaque de drones inédite ayant pris pour cible, lundi, une zone industrielle à Abou Dhabi, la coalition sous commandement saoudien, dont font partie les Émirats, multiplie depuis lundi soir les raids de représailles sur la capitale du Yémen, contrôlée par les rebelles houthis.
« Le nombre de victimes des bombardements est passé à 14 morts et 11 blessés », a indiqué à l’AFP une source médicale à Sanaa, où des habitants dégageaient mardi les gravats dans l’espoir de retrouver des survivants, après que deux bâtiments ont été soufflés par les raids.
Un témoin a dit à l’AFP avoir vu 11 cadavres alors qu’il était à la recherche de proches, et qu’un bulldozer déblayait les lieux. « Nous continuons encore de chercher des blessés et des martyrs dans les décombres », a déclaré ce témoin, Akram al-Ahdal.
Les rebelles ont de leur côté annoncé la mort du général Abdallah Qassem Al-Jounaid, directeur de la faculté d’aviation et de défense aérienne. Il a été tué « avec des membres de sa famille », selon leur agence de presse Saba, qui dénonce « un crime odieux commis par l’aviation de l’agresseur [la coalition], qui a visé son domicile lundi soir ».
La coalition, qui intervient depuis 2015 au Yémen en soutien au gouvernement contre les rebelles qui s’étaient emparés notamment de la capitale, Sanaa, en 2014, avait promis dès lundi de « riposter » à l’attaque « terroriste » des Houthis contre les Émirats.
Elle a ainsi lancé de nouvelles frappes mardi sur la capitale Sanaa, disant viser « des camps et des quartiers généraux des Houthis », selon la chaîne de télévision publique saoudienne Al-Ekhbariya.
Après avoir « condamné » la veille l’attaque des rebelles houthis contre les Émirats, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « déplore les récentes frappes aériennes à Sanaa […] qui ont fait de nombreuses victimes civiles », a déclaré mardi son porte-parole, ajoutant qu’il « rappelle [à toutes les parties] leurs obligations […] de protéger les civils ».
L’attaque des rebelles, lundi, a ouvert un nouveau front dans la guerre au Yémen et réduit encore un peu plus les espoirs d’un règlement.
Le conflit a fait, selon l’ONU, 377 000 morts, victimes directes et indirectes d’une guerre qui dure depuis plus de sept ans et a déplacé des millions de personnes dans ce qui était déjà le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.