L’Iran condamne «fermement» les raids américains en Syrie

L’Iran, allié du régime syrien de Bachar al-Assad, a condamné « fermement » vendredi les frappes américaines qui ont visé des milices pro-iraniennes en Syrie, affirmant que les raids risquaient « d’intensifier les conflits » dans la région. Le président américain, Joe Biden, a fait bombarder une position de miliciens pro-iraniens en Syrie vendredi avant l’aube, en signe d’avertissement après une série d’attaques anti-américaines en Irak.
Le président « envoie un message sans ambiguïté selon lequel il va agir pour protéger les Américains et selon lequel, quand il y a des menaces, il a le droit d’agir au moment et de la façon de son choix », a déclaré la porte-parole de l’exécutif américain, Jen Psaki. Deux bombardiers F15 ont largué sept bombes à guidage de précision sur un complexe utilisé par les milices pro-iraniennes près de Boukamal, non loin de la frontière entre l’Irak et le Nord-Est syrien, détruisant totalement neuf bâtiments et partiellement deux autres, a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Selon lui, ce complexe est « connu » pour faciliter les opérations des factions irakiennes Kataëb Hezbollah et Kataëb Sayyed al-Chouhada, membres de la puissante coalition de paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrée à l’État irakien depuis des mois.
[Le président] envoie un message sans ambiguïté selon lequel il va agir pour protéger les Américains
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a indiqué qu’« au moins 22 combattants de milices irakiennes pro-Iran ont péri, tous membres du Hachd al-Chaabi ».
Ces raids apparaissent comme un avertissement à l’Iran, peut-être tenté d’augmenter sa marge de manœuvre en cas de négociations avec Washington pour relancer l’accord de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien.
Selon le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, l’Iran « condamne fermement les attaques illégales menées par les forces américaines sur des régions de l’est de la Syrie et qui sont en violation flagrante des droits de la personne et du droit international ». Ces raids à l’initiative « du nouveau gouvernement américain risquent d’intensifier les conflits et de déstabiliser davantage la région », a-t-il ajouté.
Le régime syrien, dont le pays est dévasté par la guerre depuis 10 ans, a quant à lui fustigé une « agression » qui « constitue un signe de mauvais augure pour les politiques du nouveau gouvernement américain », mettant en garde contre une « escalade ». Ces frappes surviennent dans un contexte de tensions entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien.