Le Guatemala veut transférer son ambassade en Israël à Jérusalem

Vue sur la ville de Jérusalem
Photo: Ahmad Gharabli Agence France-Presse Vue sur la ville de Jérusalem
Guatemala — Le président du Guatemala Jimmy Morales a emboîté le pas à son homologue américain, Donald Trump, en annonçant dimanche le transfert à Jérusalem de l’ambassade de son pays en Israël, une décision saluée lundi par le premier ministre israélien et dénoncée par les autorités palestiniennes.
Photo: Eric Piermont Agence France-Presse Jimmy Morales, photographié en juin 2017

« J’ai donné des instructions à la ministre [des Affaires étrangères, Sandra Jovel] pour entamer les démarches » afin de mettre en œuvre cette décision, a écrit le président sur son compte Twitter. Un choix pris en dépit du vote de condamnation par l’Assemblée générale de l’ONU de l’initiative américaine.

 

Premier chef d’État à prendre une décision similaire à celle de Donald Trump, le président Morales a rendu compte sur les réseaux sociaux d’un entretien téléphonique qu’il avait eu auparavant avec M.Nétanyahou.

« Un des thèmes les plus importants [de l’entretien] avec le premier ministre [israélien] a été le retour de l’ambassade du Guatemala à Jérusalem », a fait savoir M. Morales, soulignant les « excellentes relations » entre les deux pays « depuis que le Guatemala a soutenu la création de l’État d’Israël ».

Lundi, le ministère des Affaires étrangères du Guatemala a annoncé dans un communiqué avoir « débuté le processus de mise en œuvre de cette décision ».

Un début ?

Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a salué « l’importante » décision du Guatemala et a prédit que d’autres pays leur emboîteraient le pas.

« D’autres pays reconnaîtront Jérusalem et annonceront le transfert de leur ambassade. Un deuxième pays l’a fait et je le répète : il y en aura d’autres, ce n’est qu’un début et c’est important », a-t-il déclaré dans un communiqué. La vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, a affirmé qu’Israël était en contact avec « au moins dix pays dont certains en Europe », sans toutefois préciser lesquels.

De leur côté, les autorités palestiniennes ont qualifié « d’acte honteux » et hostile cette décision. « C’est un acte honteux et illégal qui va totalement à l’encontre des sentiments des dirigeants des églises à Jérusalem », a affirmé le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Israël en «contact» avec au moins 10 pays

Jérusalem — Israël est en contact avec « au moins dix pays » pour le transfert de leur ambassade à Jérusalem dans le sillage des États-Unis, a affirmé lundi la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Hotovely.

« Nous sommes en contact avec au moins dix pays dont certains en Europe » en vue du transfert de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem après la décision du président américain, a affirmé la vice-ministre à la radio publique.

Elle a fait ces déclarations au lendemain de l’annonce du transfert par le Guatemala de son ambassade à Jérusalem.

La vice-ministre n’a pas donné les noms des pays susceptibles de suivre cet exemple.
« La déclaration de Trump va enclencher un courant dont nous n’avons pour le moment vu que les prémisses », s’est-elle bornée à affirmer.

La radio publique citant des sources diplomatiques israéliennes a évoqué le Honduras, les Philippines, la Roumanie et le Soudan du Sud parmi les pays qui pourraient prendre une telle initiative.

Mais, selon la radio, il n’est pour le moment question que de contacts et non de négociations concrètes pour le transfert dans un proche avenir des ambassades de ces pays à Jérusalem.

La radio publique citant des sources diplomatiques israéliennes a évoqué le Honduras, les Philippines, la Roumanie et le Soudan du Sud parmi les pays qui pourraient prendre une telle initiative.

Vendredi, le président Morales avait défendu le soutien de son pays à la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, au lendemain du vote massif de l’Assemblée générale de l’ONU condamnant cette initiative du président américain.

« Le Guatemala est historiquement pro-Israël » et « en 70 ans de relations, Israël a été notre allié », avait-il déclaré.

Le Guatemala avait voté contre la condamnation de l’ONU, avec le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, Palau et les îles Marshall, en plus des États-Unis et d’Israël.
« Malgré le fait que n’ayons été que neuf dans le monde, nous avons la totale certitude et conviction que c’était la bonne voie », a-t-il encore déclaré.

Des 193 pays composant l’Assemblée générale de l’ONU, 128 ont voté la résolution condamnant la décision américaine, dont des pays alliés des États-Unis comme la France et la Grande-Bretagne.

Manifestations

La décision de M. Trump, le 6 décembre, a provoqué des manifestations quasi quotidiennes dans les Territoires occupés par Israël, et terni la fête de Noël pour les chrétiens palestiniens.

La position de l’ONU n’a guère changé depuis des décennies. Elle ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est, qu’elle considère comme territoire occupé, et a déclaré la loi israélienne de 1980 comme étant une violation de la loi internationale. Pour elle, le statut final de Jérusalem doit être négocié entre les parties.

La résolution 478 de l’ONU en 1980 appelait tous les pays ayant une mission diplomatique à Jérusalem à l’en retirer. Treize pays (Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, République dominicaine, Equateur, Salvador, Guatemala, Haïti, Pays-Bas, Panama, Uruguay, Venezuela) avaient déménagé leur ambassade à Tel-Aviv, où se trouvent celles des autres pays.

 

Chantre de la gauche radicale, le président bolivien, Evo Morales, a « regretté » lundi que « certains gouvernements vendent leur dignité à l'empire [américain] pour ne pas perdre les miettes de l'USAID », l'agence de coopération américaine.

 

La Bolivie a rompu en 2009 ses relations avec Israël.

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