Israël recule, les musulmans continuent le boycottage

Des policiers israéliens se tiennent à l'extérieur du complexe de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, après le démantèlement des détecteurs de métaux installés la semaine précédente.
Photo: Oded Balilty Associated Press Des policiers israéliens se tiennent à l'extérieur du complexe de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, après le démantèlement des détecteurs de métaux installés la semaine précédente.

Israël a retiré mardi les détecteurs de métal de l’esplanade des Mosquées dont l’installation avait déclenché des violences meurtrières entre Palestiniens et forces israéliennes. Mais les autorités musulmanes maintiennent leur boycottage de ce lieu saint de l’islam situé dans Jérusalem-Est occupée.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a parallèlement annoncé le maintien du gel de la coopération avec Israël, décidé la semaine dernière.

 

La décision de retirer les détecteurs a été prise après une intense mobilisation diplomatique, la communauté internationale s’inquiétant du risque d’un débordement des tensions au-delà des territoires palestiniens. Une crise diplomatique née d’un incident meurtrier à l’ambassade d’Israël en Jordanie aurait également pesé dans la balance.

Dans les premières heures de mardi, des ouvriers ont enlevé les détecteurs à l’une des entrées de l’esplanade, troisième lieu saint de l’islam. Quelques dizaines de membres des forces de sécurité israéliennes se tenaient autour de l’entrée du site.

Plusieurs centaines de fidèles ont prié mardi après-midi dans les rues aux abords de la vieille ville, malgré la forte chaleur estivale, comme ils le font depuis l’installation des détecteurs de métal.

« Ce que nous voulons et que nous demandons est que tout redevienne comme avant le 14 juillet », a expliqué Mohammed Hijazi, qui est venu à Jérusalem depuis le nord d’Israël il y a quelques jours pour participer aux manifestations.

Les autorités israéliennes avaient installé des détecteurs de métal aux entrées de l’esplanade le 16 juillet, au surlendemain de la mort de deux policiers israéliens dans une attaque. Elles ont justifié ce dispositif par le fait que les assaillants avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour mener leur attentat.

Lundi soir, le bureau du premier ministre, Benjamin Nétanyahou, a fait savoir que le cabinet de sécurité israélien a accepté « la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l’inspection au moyen de détecteurs de métal par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d’autres moyens ».

Intervention jordanienne

 

La décision d’enlever les détecteurs de métal survient notamment après des discussions entre Israël et la Jordanie, gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem.

Une source gouvernementale jordanienne a fait état d’une « entente » sur l’esplanade des Mosquées à laquelle sont parvenus les deux pays, ayant notamment permis le retour en Israël d’un diplomate accusé d’avoir tué deux Jordaniens après avoir été attaqué par l’un d’entre eux à l’ambassade d’Israël à Amman dimanche, et que la Jordanie avait demandé à interroger.

Le roi de Jordanie avait pressé lundi soir le premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique, de mettre un terme à toutes les mesures de sécurité prises récemment sur l’esplanade.

Lors des funérailles mardi d’un des deux Jordaniens tués par le garde de sécurité israélien, des milliers de Jordaniens ont crié « mort à Israël ».

La décision israélienne de retirer les détecteurs de métal survient aussi après l’arrivée lundi en Israël de l’émissaire pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, et les déclarations de l’émissaire de l’ONU chargé du Proche-Orient, Nickolay Mladenov, sur la nécessité de trouver une solution d’ici vendredi.

« Cette crise n’est pas finie, a déclaré mardi M. Mladenov dans un communiqué. J’espère que les mesures prises par Israël vont permettre le retour à un calme relatif, et nous espérons que cela arrivera dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

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