L’accord avec l’Iran en vigueur bientôt
Téhéran — L’accord sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances devrait entrer en vigueur au plus tard dimanche, a déclaré mercredi un négociateur iranien, le secrétaire américain, John Kerry, tablant aussi sur une mise en oeuvre dans « les prochains jours ».
« L’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] doit rendre son rapport vendredi » pour confirmer que l’Iran a tenu ses engagements, a déclaré Abbas Araghchi, cité par l’agence officielle Irna et le site de la télévision d’État. Et « vendredi, samedi ou dimanche […] nous annoncerons l’entrée en application de l’accord nucléaire », a-t-il ajouté.
À Washington, John Kerry, principal artisan de l’accord historique de Vienne le 14 juillet dernier, a confirmé que « le jour de la mise en oeuvre est pour très bientôt, c’est-à-dire le jour où l’Iran prouvera qu’il a suffisamment réduit son programme nucléaire pour pouvoir commencer à bénéficier d’un allégement de sanctions ». « Probablement dans les prochains jours », a ajouté le ministre américain, qui avait déjà fait ce pronostic jeudi dernier. L’AIEA, qui contrôle les agissements de l’Iran, n’a pas confirmé de date.
D’après l’Iranien Araghchi, un « communiqué commun » sera publié par son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, au nom des puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) pour annoncer le jour de l’entrée en vigueur de l’accord.
Une avancée
Il a également évoqué une cérémonie « en préparation » dans un lieu non précisé, en présence peut-être de tous les ministres des Affaires étrangères concernés.
L’accord de Vienne, scellé après des années de tractations, doit garantir que la République islamique chiite ne se dote pas de la bombe atomique, en échange d’une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales.
Ce texte a été salué comme une avancée majeure en termes de politique de désarmement et de non-prolifération nucléaire, un pilier de la diplomatie du président américain Barack Obama.
Dans le cadre de cet accord, Téhéran a déjà réduit le nombre de ses centrifugeuses et convoyé à l’étranger la quasi totalité de son stock d’uranium faiblement enrichi. L’Iran doit encore enlever dans les prochains jours le coeur du réacteur à eau lourde d’Arak, une étape nécessaire pour que l’accord s’applique effectivement. M. Araghchi a ajouté que la tâche de redessiner le réacteur d’Arak reviendrait à une société iranienne.
Jusque-là, les responsables iraniens affirmaient que l’Iran, la Chine et les États-Unis allaient coopérer sur ce dossier. « Le contrat sera signé avec société iranienne, qui sera chargée de moderniser le réacteur », a déclaré M. Araghchi. « Si les pays étrangers nous aident tant mieux, sinon nous ne les attendrons pas ».
L’Iran a accepté de modifier le réacteur de recherche d’Arak pour qu’il produise une quantité moins importante de plutonium, qui peut en principe être utilisé pour la fabrication de l’arme atomique, donnant ainsi des garanties à la communauté internationale.
D’après un responsable iranien, mardi, un « grand nombre » d’inspecteurs de l’AIEA se trouvaient en Iran pour vérifier ces mesures.