Néthanyahou en faveur de l’indépendance du Kurdistan

Face au chaos qui règne en Irak, la création d’un Kurdistan indépendant serait souhaitable, a déclaré le premier ministre israélien, ajoutant que l’État hébreu devrait maintenir une présence militaire à long terme dans l’ensemble de la Cisjordanie, et ce, même si un accord intervenait avec les Palestiniens.

 

Il s’agissait des réactions les plus détaillées du premier ministre Benyamin Néthanyahou depuis l’avancée des extrémistes sunnites en Irak.

 

Ces positions sont à l’opposé de celles de la communauté internationale, qui préconise plutôt le retrait des troupes israéliennes stationnées en Cisjordanie afin d’ouvrir la voie vers la création d’un État indépendant.

 

Dans un discours prononcé dimanche soir devant un groupe de réflexion de Tel-Aviv, M. Nétanyahou a expliqué que le soulèvement de groupes intégristes sunnites appuyés par Al-Qaïda et de forces chiites soutenues par l’Iran amène une opportunité de «coopération régionale améliorée».

 

La Jordanie, menacée par de possibles débordements des conflits des pays voisins — l’Irak et la Syrie — ainsi que les Kurdes, qui contrôlent une région autonome productrice de pétrole en Irak, devraient être soutenus, a affirmé M. Néthanyahou.

 

Les Kurdes, a-t-il ajouté, forment «une nation de combattants et ont démontré leur engagement politique et méritent l’indépendance».

 

Bien qu’ils aspirent eux-mêmes depuis longtemps à devenir un État indépendant, les Kurdes ont déjà admis qu’il n’était pas réaliste d’y penser pour le moment. La communauté internationale, notamment la Turquie voisine, les États-Unis et d’autres pays occidentaux, a également fait état de leur opposition à une partition de l’Irak et à la création d’un Kurdistan indépendant.

 

Critiques internationales

 

Le commentaire de Benyamin Néthanyahou quant au maintien d’une présence militaire en Cisjordanie risque aussi d’attirer les critiques de l’international. Les Palestiniens réclament la Cisjordanie, prise entre Israël à l’ouest et la Jordanie à l’est, pour en faire le centre d’un futur État indépendant.

 

Étant donné les menaces qui pèsent sur cette région, Israël devra y maintenir une présence militaire dans un futur proche, a fait valoir le premier ministre israélien.

 

«Nous devons être en mesure de stopper le terrorisme et l’intégrisme qui peuvent nous atteindre par la frontière de la Jordanie à l’est, et non par les banlieues de Tel-Aviv», a-t-il déclaré.

 

Quiconque n’accepte pas le besoin d’une présence pour assurer la sécurité d’Israël «ignore la réalité», a-t-il dit. Après avoir admis qu’une entente de paix pourrait, un jour, survenir entre la Palestine et Israël, il a affirmé que le pays ne pourrait compter sur les Palestiniens ou les forces internationales pour sa sécurité, les premiers n’étant «pas capables» de remplir ce mandat, et les secondes étant appelées à se retirer tôt ou tard.

 

«Ainsi, nous devons comprendre que dans toute entente future avec les Palestiniens, Israël devra continuer à contrôler la sécurité du territoire jusqu’à la Jordanie, et ce, durant très longtemps.»

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