Israël - Le prochain gouvernement Nétanyahou sous la pression internationale

Benjamin Nétanyahou à Jérusalem, mercredi
Photo: Darren Whiteside Associated Press Benjamin Nétanyahou à Jérusalem, mercredi

Sorti affaibli des élections en Israël, Benjamin Nétanyahou, promoteur actif de la colonisation, va subir des pressions internationales renouvelées pour renouer le dialogue avec les Palestiniens mais s’efforcera de garder une ligne dure sur la crise nucléaire iranienne.

Peu après l’annonce des premiers résultats donnant 31 sièges (sur 120) à l’alliance entre son parti, le Likoud, et les ultranationalistes d’Israël Beiteinou, M. Nétanyahou a présenté les priorités de son prochain gouvernement, plaçant les ambitions nucléaires de l’Iran en tête.


Le premier ministre israélien insiste sur la menace que représente selon lui l’accession de l’Iran au nucléaire militaire, malgré les démentis de Téhéran, menaçant même de frappes « préventives ».


Il tire argument de ce risque pour minimiser l’urgence d’une reprise du processus de paix israélo-palestinien, totalement bloqué depuis plus de deux ans. Mais ces dernières semaines, la presse israélienne et des sources diplomatiques ont évoqué une prochaine initiative européenne pour relancer les négociations.


Mercredi, le ministre français des Affaires étrangère, Laurent Fabius, a souhaité que le prochain gouvernement israélien engage « très vite » les négociations avec les Palestiniens, afin que 2013 ne soit pas « une année blanche pour la paix ».


La Maison-Blanche a rappelé mardi son attachement à une solution à deux États, tandis qu’à Londres, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a prévenu que les chances de cette solution allaient en s’amenuisant.


Pour Oded Eran, ancien ambassadeur d’Israël à Bruxelles, ce sera encore plus délicat si la coalition inclut, comme c’est prévisible, les nationalistes religieux du Foyer juif (11 sièges), partisans d’une annexion de 60 % de la Cisjordanie.


Parmi ses priorités, M. Nétanyahou a aussi évoqué « la recherche constante d’une paix réelle », une expression évoquant en général pour lui un accord provisoire à long terme avec les Palestiniens, avec un maintien de la plupart des colonies.


Cette allusion à des négociations s’adressait sans doute moins aux dirigeants palestiniens qu’au centriste Yaïr Lapid, sensation du scrutin (19 sièges) et potentiel ministre des Affaires étrangères.

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