Damas prolonge la mission des observateurs de la Ligue arabe

Des manifestants ont déployé un drapeau syrien géant hier lors de funérailles à Douma.
Photo: Agence Reuters Des manifestants ont déployé un drapeau syrien géant hier lors de funérailles à Douma.

Beyouth — Le gouvernement syrien a accepté hier la prolongation d'un mois du mandat des observateurs de la Ligue arabe chargés de superviser la mise en oeuvre d'un plan de sortie de crise de l'organisation, peu après que les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite en tête, se soient retirés de cette mission après le rejet par Damas d'un plan prévoyant la mise à l'écart du président Bachar al-Assad.

Le secrétaire général de la Ligue, Nabil Elarabi, et le premier ministre qatari, Hamad ben Jassim al Thani, qui préside la commission de l'organisation chargée de la Syrie, ont par ailleurs demandé l'aide de l'ONU pour mettre fin à la crise.

Dans un communiqué diffusé hier, la Ligue arabe a précisé que Nabil Elarabi et le cheikh al Thani ont adressé une lettre à Ban Ki-moon dans laquelle ils détaillent le plan de la Ligue approuvé ce week-end.

Ils demandent la tenue d'«une réunion commune au siège de l'ONU pour informer le Conseil de sécurité de ces développements et obtenir le soutien du Conseil à ce plan», qui invite Bachar al-Assad à remettre ses pouvoirs à son vice-président.

Selon l'organisation, les 55 observateurs des États membres du CCG vont quitter la Syrie, mais les 110 autres y resteront un mois de plus. Selon l'agence de presse syrienne Sana, Walid al Moualem, a adressé une lettre à l'organisation panarabe pour autoriser la poursuite de leur mission jusqu'au 23 février.

Entamée le 26 décembre, elle avait pour but de vérifier la mise en oeuvre d'un premier plan accepté le 2 novembre par la Syrie, mais resté lettre morte. Ryad a annoncé dès dimanche le rappel de ses observateurs en invitant la communauté internationale à exercer le maximum de pression sur le régime bassiste.

Le CCG se dit «convaincu que les meurtres d'innocents vont se poursuivre et que le régime syrien ne se pliera pas aux résolutions de la Ligue arabe».

«Il y a eu quelque progrès, mais la mise en oeuvre des mesures réclamées dans le cadre de l'initiative arabe n'a été ni immédiate ni complète», a quant à lui estimé le secrétaire général de la Ligue.

Le général Mohamed al Dabi, chef des observateurs qui a remis son rapport la semaine dernière, confond les «bouchers et les victimes», ont pour leur part estimé les Comités de coordinations locaux. Le général soudanais «a passé sous silence les souffrances monumentales que des millions de Syriens endurent jour après jour dans leur soulèvement pour la liberté, la dignité, la démocratie et pour une gouvernance éclairée », a ajouté le mouvement d'opposition, selon lequel 36 personnes, dont trois enfants, ont été tuées hier par les forces de l'ordre.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme fait quant à lui état de 26 morts parmi les civils, tandis que l'agence officielle Sana a recensé neuf tués dans les rangs de l'armée.

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