Syrie : la répression persiste
Damas — Les forces syriennes ont procédé hier à de nouvelles arrestations et mis le feu à des habitations, à la fin du mois de jeûne musulman du ramadan au cours duquel 473 personnes ont péri dans la répression de la révolte, ont indiqué des groupes des droits de la personne.
Alors que les États-Unis et les Européens tentent, sans y parvenir, de bâtir un consensus à l'ONU pour sanctionner le régime syrien, le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé que son homologue syrien, Bachar al-Assad, avait «commis l'irréparable» contre le mouvement de contestation lancé le 15 mars.Mais malgré les protestations et les sanctions occidentales, le pouvoir reste inflexible et continue d'envoyer ses forces mater les manifestations quasi quotidiennes en Syrie, où plus de 2200 personnes en majorité des civils ont péri en plus de cinq mois de contestation.
Dans la province de Hama (centre), des blindés ont pris position hier dans la localité d'al-Qoussour et les forces de sécurité ont été déployées en grand nombre dans celle d'al-Hader, selon les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe animant les manifestations.
Des tirs sporadiques ont été entendus, alors qu'un grand nombre d'arrestations ont été opérées, ont-ils ajouté dans un communiqué. Les forces de sécurité sillonnaient la ville avec leurs camionnettes équipées de mitraillettes pour «terroriser les habitants».
Moustapha Rostom, une figure de l'opposition, a été arrêté chez lui la nuit dernière à Salamyeh, dans la province de Homs, par les services de renseignements militaires, ont-ils poursuivi. M. Rostom, dont l'état de santé est instable, n'a pas été autorisé à prendre ses médicaments.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que 473 personnes, dont 360 civils et 113 policiers et soldats, avaient été tuées lors des manifestations réclamant le départ de M. Assad durant le ramadan qui s'est achevé mardi avec la fête du Fitr. Parmi eux 25 personnes âgées de moins de 18 ans, 14 femmes et 28 personnes ont péri en détention ou sous la torture, la plupart dans la province de Homs, a précisé l'ONG basée en Grande-Bretagne.
La province de Homs était toujours le théâtre hier d'opérations des forces de sécurité et de l'armée qui ont lancé un assaut sur la localité de Houlé.