Pourparlers secrets - L'OTAN permet à des talibans se rendre à Kaboul

Alors que les talibans nient mener des pourparlers avec le président Karzai, l'OTAN a affirmé hier laisser parfois des dirigeants talibans se rendre à Kaboul pour leur permettre de discuter avec le gouvernement afghan les conditions de pourparlers sur un retour à la paix, a indiqué mercredi un responsable de l'alliance.

La force internationale commandée par l'OTAN, l'ISAF a veillé au passage sans encombre de ces chefs rebelles, voulant favoriser ainsi les efforts du président Hamid Karzaï pour lancer des pourparlers de paix, a indiqué hier un responsable de l'alliance, sous réserve de l'anonymat.

«Il y a eu des contacts à Kaboul. Il serait extrêmement difficile pour un dirigeant taliban de se rendre à Kaboul sans être capturé ou tué» si l'ISAF n'était pas impliquée, a-t-il dit à des journalistes, sans entrer dans le détail. «On en est à un stade très préliminaire des discussions. Aussi ne peut-on appeler ça vraiment des négociations, mais bien des discussions préliminaires», a-t-il poursuivi.

Des officiers généraux américains avaient déjà fait savoir que l'ISAF avait «facilité» les contacts entre les rebelles islamistes et le gouvernement de Kaboul.

Le président afghan, Hamid Karzaï, a confirmé dimanche mener «depuis un bon moment» des pourparlers secrets avec les talibans dans le but de mettre fin à la guerre dans son pays, qui dure depuis neuf ans, dans une interview à la chaîne américaine CNN.

Un Haut Conseil pour la paix, destiné à ouvrir le dialogue avec les insurgés, et formé de 68 membres choisis par le président Karzaï, a été créé par une conférence nationale en juin et inauguré le 7 octobre dernier. Dimanche, l'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani a été élu à sa tête.

Les talibans ont démenti les déclarations du président afghan Hamid Karzai sur des pourparlers secrets, dans un communiqué diffusé hier par le centre américain SITE.

Dans leur communiqué mis en ligne, les talibans rejettent les affirmations de M. Karzai comme relevant «d'une propagande sans fondement» et de «la guerre psychologique régulière».

«Nous avons parlé avec les talibans de compatriote à compatriote», a dit Hamid Karzai dimanche au présentateur vedette Larry King sur CNN, qui lui demandait son avis sur un article du Washington Post faisant état de «pourparlers secrets de haut niveau», entre les talibans et le gouvernement afghan.

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