Tensions entre Dubaï et Ottawa - Les Émirats arabes unis ferment leur espace aérien à MacKay, Blackburn et Natynczyk
Kandahar, Afghanistan — Un avion transportant deux ministres du gouvernement canadien ainsi que le chef d'état-major de la Défense s'est vu refuser le droit de se poser aux Émirats arabes unis hier, dans ce qui apparaît comme une escalade des tensions diplomatiques entre les deux pays au sujet des droits aériens.
Les Émirats arabes unis ont fermé leur espace aérien au ministre de la Défense, Peter MacKay, au ministre des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn ainsi qu'au chef d'état-major de la Défense, le général Walt Natynczyk, alors qu'ils revenaient d'une visite de trois jours en Afghanistan, a confirmé une source militaire à Ottawa à La Presse canadienne.L'avion a été forcé de faire un détour, mais l'on ne sait pas vers où il s'est finalement dirigé. Certains médias ont affirmé qu'il devait se rendre vers une ville européenne, mais le gouvernement n'a pas voulu confirmer ces informations.
Quelques heures plus tôt à Kandahar, M. MacKay avait indiqué que le Canada avait été forcé de quitter la base militaire qu'il occupe près de Dubaï, aux Émirats arabes unis. Il avait expliqué que les négociations avec les Émirats pour augmenter le nombre de vols entre les deux pays avaient échoué.
«Il y a eu des pourparlers entre le ministre des Affaires étrangères et son homologue. Ces discussions se sont poursuivies pendant un certain temps», a affirmé M. MacKay peu de temps avant de monter à bord de l'avion qui a changé d'itinéraire. «Et en ce moment, nous acceptons le souhait des Émirats arabes unis... et nous quitterons la base», a-t-il ajouté.
Le ministre MacKay avait également affirmé que les Émirats avaient mis à exécution leur menace de refuser au Canada un accès à la base connue sous le nom de «Camp Mirage», près de Dubaï. En forçant le Canada à quitter sa base, les Émirats privent le pays de sa principale voie de ravitaillement. Camp Mirage est la seule plaque tournante logistique du Canada au Moyen-Orient.
Droits d'escale
Les Émirats arabes ont indiqué dimanche que les discussions entre les deux pays portaient sur le refus du Canada d'allouer davantage de droits d'escale à leurs transporteurs aériens. Le transporteur aérien Air Canada était particulièrement opposé à cette idée. Et le gouvernement des Émirats, qui a menacé de répliquer à ce refus en interdisant au Canada l'accès à cette base militaire, a blâmé le Canada pour l'échec des négociations qui avaient cours depuis cinq ans.
L'ambassadeur des Émirats arabes au Canada, Mohammed Abdullah Al-Ghafli, a également averti dimanche que l'incapacité des deux pays à s'entendre aurait sans aucun doute des conséquences sur leurs relations bilatérales.