Un institut talmudique a été visé - Un attentat fait huit morts à Jérusalem

Jérusalem — Huit étudiants israéliens d'un institut d'études talmudiques de Jérusalem-Ouest ont été tués par balles hier soir dans un attentat perpétré par un Palestinien qui a également fait neuf blessés, selon un bilan de sources médicales et policières.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devait tenir dès hier soir une réunion d'urgence à la suite de cet attentat meurtrier, rapidement condamné par les États-Unis, la France et l'Espagne.Outre les huit Israéliens tués, âgés de 15 ans et 16 ans, l'auteur de l'attentat, un habitant de Jérusalem-Est, a été abattu après l'attentat, qui s'est produit dans le quartier de Kyriat Moshé. Trois des blessés, également des adolescents, étaient dans un état grave, a-t-on indiqué de sources hospitalières.
«Le terroriste est arrivé avec un paquet à la main, il en a sorti une arme et s'est mis à tirer, tuant huit étudiants de la yechiva et en blessant neuf autres», a déclaré le chef de la police du district de Jérusalem, Aharon Franco. «ll est entré dans le bâtiment et a tiré. Nous n'avions aucune information sur l'éventualité d'une telle opération», a-t-il ajouté.
Des informations faisant plus tôt état d'un second terroriste ayant participé à l'attentat et ayant été tué ont été démenties par des responsables de la police israélienne. De même ont été démenties les informations selon lesquelles un assaillant portait une ceinture explosive.
Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Arie Mekel, a affirmé que l'auteur de l'attentat avait voulu «tuer les chances de paix».
Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l'attentat. «Nous condamnons toutes les attaques visant des civils, qu'elles soient palestiniennes ou israéliennes», a-t-il dit dans un communiqué.
De son côté, un porte-parole du Hamas, Abou Zouhri, a qualifié l'attentat d'«attaque héroïque» en réponse «aux crimes» d'Israël. Il n'a cependant pas revendiqué au nom du mouvement islamiste la responsabilité de l'attentat.
À Beyrouth, la chaîne du Hezbollah libanais a affirmé hier soir qu'un groupe jusqu'à présent inconnu, les «Kataëb Ahrar el-Jalil-Groupe du martyr Imad Moughnieh et les martyrs de Gaza», avait revendiqué l'attaque à Jérusalem-Ouest. La chaîne de la formation chiite, selon laquelle «la résistance palestinienne a frappé au coeur d'Israël», n'a toutefois donné aucun détail sur ce groupe, qui porte le nom de son dirigeant militaire principal, assassiné le 12 février à Damas.
À l'annonce de l'attentat, des manifestations de joie ont éclaté dans la bande de Gaza, selon des témoins, notamment dans le camp de Jabaliya, récent théâtre d'une opération meurtrière israélienne, ainsi que dans des camps palestiniens au Liban.
La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a dit estimer à Bruxelles que cet attentat était un «acte de terreur et de perversion». La France et l'Espagne ont également condamné l'attentat.
Le précédent attentat perpétré à Jérusalem remontait au 22 février 2004, lorsqu'une bombe humaine palestinienne avait tué huit Israéliens à bord d'un autobus.
Peu après l'attentat à Jérusalem-Ouest, quatre combattants palestiniens membres des Brigades d'al-Qods, la branche armée du Djihad islamique, ont été tués dans un raid aérien israélien dans le sud de la bande de Gaza, selon une source médicale palestinienne.
La police israélienne a mis ses forces en état d'alerte dans tout le pays, notamment à Jérusalem-Est, en prévision des prières du vendredi sur l'esplanade des Mosquées.