Une offensive israélienne fait 19 morts à Gaza
Gaza — Dix-neuf Palestiniens, dont le fils du plus influent chef du Hamas et 12 autres membres du groupe radical, ont été tués par l'armée israélienne à Gaza hier, la journée la plus meurtrière depuis plus d'un an.
Dans le sud d'Israël, un Équatorien de 20 ans travaillant comme bénévole dans le kibboutz d'Ein Hachlocha, en bordure de la bande de Gaza, a été tué par des balles d'un tireur embusqué du Hamas à partir du territoire palestinien, selon des sources militaires israéliennes.L'opération à Gaza, dénoncée comme un «massacre» israélien par le président palestinien Mahmoud Abbas, est survenue alors qu'Israéliens et Palestiniens négocient pour tenter de conclure un accord de paix que le président américain George W. Bush souhaite arracher avant la fin de son mandat, en janvier 2009.
Accrochages
Selon le Hamas, 13 membres de la branche armée du groupe, dont Hossam, 21 ans, le fils du dirigeant le plus en vue du mouvement Mahmoud al-Zahar, ainsi que Rami Farahat, fils d'une députée, ont été tués par balles ou par des obus de char dans l'incursion israélienne dans le quartier d'al-Zeitoun, à Gaza.
Quatre Palestiniens dont l'identité n'était pas connue dans l'immédiat y ont également péri, alors que 50 ont été blessés, selon des sources médicales. Des accrochages armés ont opposé les soldats à des combattants palestiniens dans l'incursion.
Selon le commandant Tal Levram, du commandement militaire sud, des unités d'infanterie et des blindés, appuyées par l'armée de l'air, ont mené l'incursion jusqu'à 2 km en profondeur du territoire palestinien. L'objectif était d'éloigner la menace des tirs de roquettes et de mortiers sur Israël.
Plusieurs Palestiniens ont été arrêtés au cours de l'opération et ramenés en Israël pour interrogatoire, selon des images diffusées par la télévision publique.
En soirée, deux Palestiniens ont été tués et quatre blessés par un tir de missile israélien à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources médicales.
Le mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007 après avoir mis en déroute les forces fidèles au Fatah de M. Abbas, a décrété trois jours de deuil à Gaza, dont une journée de grève générale aujourd'hui.
M. Zahar, dont le fils aîné Khaled a été tué dans un raid israélien en 2003, a promis de «répondre à Israël par le seul langage qu'il comprend», une allusion à l'usage de la force. Il a affirmé que l'opération israélienne était une conséquence de la visite effectuée la semaine dernière en Israël et en Cisjordanie par M. Bush avec l'objectif affiché de dynamiser le processus de paix israélo-palestinien.
«Ce qui s'est passé aujourd'hui est un massacre, une tuerie contre le peuple palestinien. Notre peuple ne peut pas passer ces massacres sous silence, a dit M. Abbas à la presse à Ramallah. Ces massacres ne peuvent pas apporter la paix».
Pour le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, la poursuite des pourparlers israélo-palestiniens est «un crime» au moment où continuent les attaques israéliennes meurtrières.
Le Hamas a annoncé, pour la première fois depuis plusieurs mois, avoir tiré plus de 20 roquettes sur le sud d'Israël «en guise de première riposte». Vingt-cinq obus de mortier ont été tirés en outre sur cette région, selon l'armée israélienne. Huit Israéliens ont été légèrement blessés.