Attentat antiaméricain à Beyrouth
Beyrouth — Au moins trois personnes ont été tuées hier dans un attentat à la bombe contre une voiture de l'ambassade des États-Unis près de Beyrouth, un attentat qui coïncide avec la tournée du président américain George W. Bush au Moyen-Orient
«La bombe a été actionnée au passage du véhicule américain, qui se trouvait en compagnie d'un autre véhicule transportant des civils, entre les localités de Dora et de la Quarantaine», à la lisière nord de Beyrouth, a déclaré un haut responsable des services de sécurité, sous couvert d'anonymat.Selon lui, deux civils qui se trouvaient à bord de l'autre véhicule ont été tués, ainsi qu'un motocycliste, un ressortissant syrien identifié comme étant Ghassan Hussein. Vingt et une personnes ont été blessées, a-t-il poursuivi.
À Washington, le département d'État a indiqué que l'attentat avait fait quatre morts libanais qui se trouvaient à l'extérieur de la voiture américaine, mais aucune victime américaine.
Il n'y avait aucun diplomate américain ni aucun ressortissant américain dans la voiture de l'ambassade, a-t-il souligné, indiquant que le chauffeur libanais de la voiture avait été «légèrement blessé». Le seul autre passager de la voiture, un employé non américain de l'ambassade, est indemne.
L'ambassade des États-Unis a signalé dans un communiqué qu'une cérémonie prévue en soirée à l'hôtel Phoenicia à Beyrouth, à l'occasion du départ prochain de l'ambassadeur Jeffrey Feltman, avait été annulée. Un responsable de l'ambassade a expliqué que les véhicules de la chancellerie empruntaient fréquemment la route où l'attentat s'est produit.
L'ambassade des États-Unis a été visée durant la guerre civile au Liban (1975-1990). En avril 1983,
63 personnes, dont 17 Américains, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée. En septembre 1984, une voiture piégée a explosé devant une annexe de l'ambassade faisant 23 morts, dont 2 Américains.
L'attaque anti-américaine la plus meurtrière, un camion suicide qui avait explosé à l'intérieur d'un bâtiment abritant une caserne de Marines à Beyrouth, avait tué 241 soldats américains en 1983.
Le ministre libanais de la Jeunesse et des Sports et membre de la majorité antisyrienne, Ahmad Fatfat, a déclaré que l'attentat d'hier «visait à torpiller l'initiative arabe» destinée à tenter de mettre fin à l'impasse politique au Liban, privé de président depuis le 24 novembre.