Premières discussions de fond israélo-palestiniennes

Jérusalem — Dans la foulée de la visite du président George Bush, la semaine dernière, Israéliens et Palestiniens ont engagé hier à Jérusalem leurs premières négociations sérieuses en sept ans sur le fond de leurs contentieux.

Ceux-ci portent notamment sur les frontières du futur État palestinien, le statut de Jérusalem, l'avenir des colonies juives et le sort des réfugiés du conflit de 1948.

Ce processus de négociations avait été officiellement lancé fin novembre à la conférence organisée par M. Bush à Annapolis, mais son démarrage tardif illustre les obstacles qui attendent le chef de la Maison-Blanche s'il veut obtenir un accord de paix avant la fin de son mandat, dans un an.

Les négociations engagées hier à Jérusalem étaient respectivement menées par la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et l'ancien premier ministre palestinien Ahmed Koreï.

«Les pourparlers ont débuté dans une bonne ambiance», a déclaré Koreï après la première séance, qui a duré une heure et demie. «Nous avons commencé aujourd'hui à parler de toutes les questions centrales: Jérusalem, les réfugiés, les frontières, les colonies», a-t-il dit.

Pour sa part, Mme Livni n'a pas voulu commenter devant les journalistes la teneur des discussions, mais, un peu plus tard, elle a déclaré devant la Knesset qu'elle était «prête à faire des concessions territoriales significatives» dans l'intérêt d'Israël.

Livni et Koreï sont convenus de se rencontrer régulièrement, loin des caméras, a-t-on précisé de source israélienne.

Dans l'entourage d'Éhoud Olmert, on dit que le premier ministre israélien se fixe pour objectif d'aboutir à un accord sur les contours du futur État palestinien, tout en en repoussant l'avènement au moment lointain, selon lui, où son partenaire Mahmoud Abbas sera mesure de garantir la sécurité de l'État juif.

«La différence entre notre position et celle des Israéliens est que nous espérons la conclusion d'un traité de paix avant la fin de 2008. Un accord sur ses contours ne devrait prendre qu'un ou deux mois maximum», a souligné pour sa part le négociatieur palestinien Saëb Erekat.

Néanmoins, toute discussion de fond sur des questions comme le statut de Jérusalem pourrait mettre en danger la coalition gouvernementale d'Olmert, dont le partenaire de droite Yisraël Beïteinu menace de claquer la porte, peut-être même dès cette semaine.

Côté palestinien, le Hamas, qui contrôle depuis juin dernier la bande de Gaza, a présenté les négociations engagées hier comme un «crime contre le peuple palestinien».

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