Liban - Nasrallah accuse le pouvoir de jeter de l'huile sur le feu

Beyrouth — Le chef du Hezbollah chiite libanais Hassan Nasrallah a accusé hier des «personnalités» au sein du gouvernement de Fouad Siniora, soutenu par l'Occident, de chercher à provoquer un conflit entre sunnites et chiites au Liban.

«Il y a dans l'équipe au pouvoir des personnalités qui oeuvrent pour provoquer un conflit entre chiites et sunnites au Liban», a-t-il dit devant un rassemblement de ses partisans, à l'occasion de l'Achoura, le deuil chiite. Le chef du puissant mouvement chiite, soutenu par Damas et Téhéran, n'a toutefois nommé aucune de ces personnalités.

«Nous rejetons tout conflit confessionnel, toute guerre civile et nous ne dirigeons nos armes contre quiconque», a-t-il déclaré, avant d'ajouter, lors de cette intervention diffusée par la télévision de son parti, Al-Manar: «nous ne rendrons pas ce service à Israël».

Évoquant les violences entre les partisans du gouvernement et de l'opposition qui ont fait quatre morts jeudi dans plusieurs quartiers de la capitale, Hassan Nasrallah a affirmé que «les instigateurs de ces incidents voulaient entraîner les étudiants sunnites et chiites dans une guerre confessionnelle».

«Il faut exécuter les responsables de ces incidents», a ajouté le chef du Hezbollah, qui a rendu hommage à l'armée libanaise pour son rôle lors de ces violences.

Quatre personnes ont été tuées et plus de 150 blessées jeudi dans des affrontements meurtriers entre sunnites et chiites dans plusieurs quartiers de Beyrouth, qui avaient commencé par une bagarre entre partisans de l'opposition et ceux du gouvernement à l'Université arabe.

Ces violences sont survenues deux jours après une grève générale organisée par l'opposition — dont le Hezbollah est le principal parti — qui avait dégénéré en manifestations meurtrières. Trois personnes avaient alors été tuées et 133 blessées au Liban.

À voir en vidéo