Manif à Beyrouth - L'opposition libanaise monte en puissance
Beyrouth — Soutenue par l'opposition libanaise qui veut donner un nouveau souffle à son mouvement pour faire tomber le gouvernement, la principale organisation syndicale du pays a manifesté hier à Beyrouth contre le projet de réformes économiques récemment adopté par l'équipe Siniora.
Plus d'un millier de manifestants ont participé à un rassemblement devant une section du ministère des Finances chargée des impôts, à l'appel de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL).Cette manifestation a reçu le soutien de l'opposition, conduite par le Hezbollah chiite, qui organise depuis 40 jours un sit-in dans la capitale libanaise pour obtenir le départ de l'équipe gouvernementale du premier ministre Fouad Siniora.
Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a annoncé devant les manifestants qu'un autre rassemblement aurait lieu aujourd'hui devant le ministère de l'Énergie.
L'opposition, menée par le parti chiite Hezbollah, allié au Courant patriotique libre (CPL) du chef de l'opposition chrétienne Michel Aoun, avait quant à elle annoncé lundi une escalade de son mouvement et apporté son soutien au mouvement syndical.
Pour l'opposition, soutenue par Damas et Téhéran, ces manifestations constituent sans ambiguïté une escalade dans le mouvement qui se poursuit depuis plus d'un mois pour réclamer la démission du gouvernement Siniora, matérialisé par un campement en plein centre de la ville de Beyrouth.
La crise qui paralyse le pays avait éclaté après la démission, le 11 novembre, des cinq ministres chiites.
Le chef de l'État Émile Lahoud, un proche de Damas, qui depuis ne reconnaît plus la légitimité du gouvernement, soutenu par les pays occidentaux et arabes, à l'exception de la Syrie, a réaffirmé hier que le cabinet Siniora n'existe plus.
«Le gouvernement veut faire passer ses réformes sans concertation avec les autres parties», a confié Ammar Moussaoui, ancien député du Hezbollah.