Trêve au Proche-Orient - Des groupes armés palestiniens lancent un ultimatum

Gaza — Deux groupes armés palestiniens ont menacé hier de reprendre dans les deux semaines les tirs de roquettes contre Israël à partir de la bande de Gaza, si la trêve convenue avec l'État hébreu n'était pas étendue à la Cisjordanie. Le gouvernement israélien a pour sa part accusé les Palestiniens de violer la trêve et a menacé de reprendre les opérations militaires dans la bande de Gaza.
Les Brigades des martyrs al-Aqsa, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, ont lancé un ultimatum de deux semaines à Israël pour étendre la trêve à la Cisjordanie. Faute de quoi, «nous reprendrons les bombardements des villes sionistes», ont-elles menacé.Des cellules des Brigades ont déjà revendiqué plusieurs tirs de roquettes contre Israël depuis le 26 novembre, date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Aux termes de cet accord, Israël a retiré son armée de la bande de Gaza et stoppé ses attaques contre ce territoire. Le Djihad islamique a également menacé de rompre la trêve. «La trêve actuelle s'approche de la fin à la suite des violations et des attaques sionistes continues en Cisjordanie et dans la bande de Gaza», a affirmé le groupe.
Côté israélien, le premier ministre, Ehoud Olmert, a averti «qu'Israël ne pourrait faire preuve de retenue plus longtemps face à la poursuite des violations du cessez-le-feu et des tirs de roquettes», selon un communiqué officiel. Le cabinet sécuritaire israélien a annoncé toutefois qu'il optait pour la poursuite de sa «politique de retenue» dans la bande de Gaza.
De passage à Gaza, la candidate socialiste à la présidentielle française, Ségolène Royal, a prôné hier une «paix durable» entre Palestiniens et Israéliens dans un contexte de polémique naissante en France sur sa visite dans la région.
«Les principes [de la paix] sont connus: le peuple palestinien a droit à un État souverain et viable et Israël à une sécurité durable», a-t-elle dit. «La tâche est difficile, la tâche est complexe, mais les énergies humaines et la volonté finiront par l'emporter», a poursuivi Mme Royal, lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui l'a reçue avec les égards d'un chef d'État.
La visite de Mme Royal, qui était la veille au Liban, est la première d'un responsable politique français à Gaza depuis la victoire du mouvement islamiste Hamas aux élections de janvier. Ses déclarations et une rencontre à Beyrouth avec un ministre du mouvement chiite libanais Hezbollah, qui a comparé l'attitude d'Israël au Proche-Orient au «nazisme», ont suscité des tirs à boulets rouges de la droite.
Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a ainsi mis en garde Mme Royal contre des idées «simplistes» dans cette région troublée, choisie par la candidate socialiste pour affirmer sa stature sur les questions internationales.