Débat en France autour de la valeur archéologique de menhirs détruits

Des menhirs détruits à Carnac, dans l’ouest de la France, pour construire un magasin de bricolage présentaient-ils une valeur archéologique ? Défenseurs du patrimoine et autorités locales sont divisés.
Trente-neuf petits menhirs, d’une hauteur comprise entre 50 cm et un mètre, ont été récemment détruits au cours du chantier de construction de Mr. Bricolage.
Leur démolition a été révélée le 2 juin par un archéologue amateur, Christian Obeltz, sur son blogue, suscitant un vif émoi au moment où les alignements de menhirs du sud du Morbihan s’apprêtent à entrer au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Plusieurs aménagements brutaux ont été réalisés, cet hiver et au printemps, aux abords des alignements de menhirs de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu », dénonce-t-il. Le passionné de patrimoine s’est désolé de la destruction d’un site qui, « même modeste », illustrait toutefois « la structuration du territoire dès le néolithique ».
La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bretagne a précisé jeudi à l’Agence France-Presse avoir à l’époque du chantier « émis une prescription de fouilles au promoteur », que celui-ci « n’a pas mise en oeuvre ».
Réagissant à l’émotion suscitée par cette destruction, la DRAC a également souligné dans un communiqué le « caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges ».
« L’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie », a indiqué la DRAC, ajoutant qu’il « n’est par ailleurs pas répertorié parmi les zones de présomption archéologique, c’est-à-dire les zones qui justifient un avis du service régional d’archéologie ».
Le maire, Olivier Lepick, atteste de son côté avoir « parfaitement respecté la législation » et invoque lui aussi « la faible valeur archéologique » des objets retrouvés.
Contactée, la direction de l’enseigne de bricolage a dit « regret[ter] sincèrement cette situation ».